Insécurité dans la Tapoa : « L’Etat ne contrôle plus rien dans la province », selon des ressortissants
A la Bourse du travail, ce 22 octobre 2021, une conférence de presse a été animée par un groupe de ressortissants de la province de la Tapoa, dénommé « Les Nouveaux Soldats engagés pour la Tapoa ». Il s’est agi pour eux de faire le point de la situation sécuritaire dans leur province et d’annoncer l’attitude à adopter dans les jours à venir.
Des ressortissants de la province de la Tapoa qui se font appeler « Les Nouveaux Soldats engagés pour la Tapoa » ont décidé de prendre en main la sécurisation de cette province et ce, de façon unilatérale. Ils ne disent ne plus avoir besoin de la réactivité de l’Etat. « La Tapoa ne sera pas Kidal, ni la Lybie » a lancé Marcel Ouoba, journaliste et par ailleurs membre de ce groupe.
Selon lui, la province de la Tapoa est complètement abandonnée et laissée à elle-même. A l’en croire, les institutions financières n’y sont plus. Certaines compagnies de Transports n’y vont plus. Les commerçants ont du mal à ravitailler la population à cause de l’insécurité des voies et enfin les habitants de la localité ne sont pas en mesure de faire leurs récoltes de peur d’être attaqués dans les champs. « Aujourd’hui, l’Etat ne contrôle plus rien dans la province », a-t-il lancé.
« Le développement est à l’arrêt, les transporteurs des personnes ont arrêté le trafic pour raison d’insécurité. Plus possible de rentrer chez soi. Toute une province de 14 572 km2 est entre les mains des forces du mal », a-t-il déploré.
Aussi, selon Marcel Ouoba, depuis le lundi 18 octobre 2021, les élèves ne vont plus en classe, parce que les écoles sont fermées. Cette fermeture est la conséquence des menaces que subissent les éducateurs de cette province de la part des terroristes. C’est cette atteinte au secteur de l’éducation qui a conduit « Les Nouveaux Soldats engagés pour la Tapoa » à la révolte. « Ils se sont attaqués à la chose la plus importante, ces derniers ont décidé de s’attaquer à l’éducation. Voici pourquoi nous avons décidé qu’ils ont atteint le summum, cela ne devait pas arriver », a déclaré Marcel Ouoba.
Combattre en respectant la loi
« Les Nouveaux Soldats engagés pour la Tapoa » disent être déterminés à sécuriser eux-mêmes leur province, sans l’appui de l’Etat. Marcel Ouoba a voulu garder en secret les moyens de défense dont ils vont user, afin de ne pas divulguer des informations sensibles qui pourraient servir aux terroristes. Le conférencier a toutefois indiqué qu’avec son organisation, il a été développé sur le terrain des stratégies de lutte et de résistance dont l’infiltration des membres du mouvement « Les Nouveaux Soldats engagés pour la Tapoa » dans le camp ennemi. « Si les terroristes ont la chance de suivre ce que nous sommes en train de dire, qu’ils sachent que nous avons nos membres parmi eux », a-t-il indiqué.
Pour arriver à leur fin, « Les Nouveaux Soldats engagés pour la Tapoa » n’écartent pas l’idée de recourir aux pratiques ancestrales. « Ceux de Ouaga nous appellent « les tapeurs de sable », effectivement nous allons utiliser toutes les forces qui sont en notre possession pour contrer ces derniers. »
Dans leur lutte à venir, Marcel Ouoba a tenu à rassurer que « Les Nouveaux Soldats engagés pour la Tapoa » combattront tout en respectant la loi même si les habitants de la province ne se sentent plus Burkinabè.
Edwige OUOBA (stagiaire)
Faso7
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