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Assises régionales sur l’éducation au Nord: Des voix discordantes sur la suppression du CEP et du 2ème tour du BEPC.

L’amphithéâtre de l’Institut national de formation du personnel de l’éducation de Ouahigouya a abrité les 13, 14 et 15 octobre 2021, les assises régionales sur l’éducation au Nord. Cette rencontre d’appropriation du document de base des futures reformes de l’éducation a regroupé des autorités administratives et  politiques, des spécialistes de l’éducation, des personnes ressources, des parents d’élèves et des élèves.

Amener les communautés à s’approprier les enjeux et les défis de l’organisation des assises nationales sur l’éducation, susciter leurs contributions pour enrichir le document de base, susciter leur adhésion et leur meilleure participation aux assises nationales, examiner et adopter le document de base et les actes des assises régionales, tels étaient en substance les objectifs de ces assises régionales tenues à Ouahigouya.

Le gouverneur de la région du Nord, Justin Somé lors de son discours d’ouverture

Dans son discours introductif, le gouverneur de la région du Nord Justin Somé a pointé du doigt les maux qui minent le système éducatif actuel, notamment l’inadéquation entre les offres de formation et la demande du marché de l’emploi, la faible mobilisation des ressources de l’état pour investir dans le secteur de l’éducation « Ces assises ont l’ambition d’être une solution concertée de sortie de crise, une instance fédératrice des intelligences collectives pour fonder un pacte national pour un système éducatif performant » a –t-il soutenu .Puis d’exhorter les participants à des débats francs, à des contributions pertinentes pour une éducation de qualité, inclusive et résiliente en vue d’asseoir l’économie du savoir et bâtir l’école de demain .  

Après l’intervention du premier responsable de la région du Nord, le directeur régional de l’Education préscolaire, primaire et non formelle, André Sayaogo et   la directrice régionale des Enseignements post-primaires et secondaire, Mme Ramdé ont livré aux participants des communications portant sur le plan du document de base et des thématiques, les consignes de travail et la répartition des membres par groupes . 

Repartis en 6 groupes selon des centres d’intérêts, les membres des groupes se sont prononcé sur ces points de discussions en lien avec les différentes thématiques. Par rapport à chaque point de discussion, des solutions ont été proposées dans le document de base et il revenait à chaque groupe de les reformuler ou de faire de nouvelles propositions.

Ces assises à Ouahigouya a vu la participation de plusieurs spécialistes de l’éducation

Autre temps fort de ces assises régionales, la formulation des recommandations à l’endroit des communes, des provinces, des régions et au niveau national. De ces  recommandations formulées à Ouahigouya , il y a eu entre autres : l’élaboration d’une politique nationale d’orientation scolaire et professionnelle, l’adéquation entre l’enseignement et l’insertion professionnelle des apprenants ; la création de cadres permanents de concertation entre l’administration et les partenaires sociaux, l’amélioration des ressources transférées aux collectivités ; l’implication de tous les acteurs aux assises nationales ; l’implication effective et permanente des autorités communales  et des communautés éducatives ; l’engagement de toutes les sensibilités à accompagner la mise en œuvre des conclusions ; l’amélioration des conditions de vie et d’études (bourses scolaires, la cantine, manuels, infrastructures, disponibilité des enseignants, amélioration de la connexion internet) ; la sensibilisation à grande échelle de tous les acteurs concernant la réforme des examens.

Au titre de la mise en œuvre de la feuille de route, il a été préconisé la relecture des textes régissant l’éducation non formelle ; la large diffusion des conclusions des assises nationales ; la mise en place d’un comité de suivi des assises nationales.  

Les officiels à la cérémonie d’ouverture des assises régionales au Nord

L’un des points de discordance, a été la suppression de l’examen du certificat d’études primaires et le deuxième tour au BEPC. Pour le représentant de la fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F.SYNTER), Valentin Porgo, les arguments sous-tendant cette suppression ne sont pas convaincants et la majorité des participants ne la trouve pas pertinente. Il dit craindre le glissement vers une éducation au rabais. Mais regrette –t-il, sur ce sujet, pendant ces assises, la minorité a dicté sa loi sur la majorité en maintenant la suppression. Il aurait fallu noter dans le document qu’il n’y a pas eu de consensus sur ce point. Mme Ouédraogo/Diallo Minata, membre des services de l’éducation de base partage le même avis. Elle estime que rien ne justifie la suppression de l’examen du CEP et le deuxième tour au BEPC. Elle émet aussi des réserves sur l’imposition d’une seule langue nationale comme matière d’enseignement. Le directeur régional de l’Education préscolaire, primaire et non formelle, André Sayaogo oppose un avis contraire. Il soutient que la suppression de l’examen du CEP ne compromet aucunement les capacités des apprenants à poursuivre leurs études. Ils soupçonnent ceux qui s’érigent contre cette suppression de protéger des intérêts pécuniaires.  Malgré ces passes d’armes, le gouverneur de la région du Nord n’a pas caché sa satisfaction quant à la qualité des travaux. Dans son mot de clôture, il a sollicité l’adhésion et l’engagement de toutes et de tous à refonder le système éducatif et à faire de l’école burkinabé, une école de développement, une école tournée vers l’avenir.

Par Inoussa Ouédraogo.

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