La Direction générale de l’économie et de la planification (DGEP), avec l’appui de l’UNICEF a organisé un atelier de validation du rapport provisoire sur la pauvreté multidimensionnelle des enfants au Burkina Faso, ce vendredi 22 octobre 2021 à Ouagadougou.
Conscient du fait que la connaissance de la pauvreté multidimensionnelle et son appropriation restent encore limitées, une étude destinée à mettre en lumière la situation des enfants dans le but d’y apporter une réponse coordonnée et cohérente a été faite.
Ainsi, pour une meilleure appropriation de ce concept, une formation a été donnée à l’attention des acteurs concernés, une feuille de route a été élaborée et un comité technique national mis en place pour l’élaboration du rapport sur la pauvreté multidimensionnelle des enfants au Burkina Faso, dont la validation est l’objet de ce présent atelier.
L’objectif de cet atelier est de permettre aux participants d’examiner et d’amender le rapport provisoire sur la pauvreté multidimensionnelle des enfants au Burkina Faso.
Selon Gustave Nebié, expert des questions de pauvreté et de développement, l’étude menée vise à mesurer la pauvreté multidimensionnelle des enfants. Il a expliqué qu’habituellement, quand on mesure la pauvreté on regarde quel est le revenu du ménage et ainsi, en fonction de ce résultat, l’on peut déterminer quel ménage est pauvre ou riche.
« Les gens ont tendance à voir la pauvreté sur le plan monétaire seulement, et cela est bien dommage », Gustave Nebié
Cependant, une autre démarche selon lui, consiste à regarder les différents éléments du ménage notamment les enfants. Et pour cette présente étude, les experts se sont intéressé aux enfants, du coup ce n’est plus le revenu des enfants qu’ils ont examiné mais plutôt ce dont ces derniers sont privés en termes éducation, santé, privé de bien être etc.
« C’est aussi une façon de regarder la pauvreté multidimensionnelle des enfants et si par exemple un enfant ne part pas à l’école on dira qu’il est privé dans la dimension éducation ou encore s’il n’a pas accès au centre de santé, nous dirons qu’il est privé dans la dimension de la santé etc.. C’est sur la base des enquêtes INSD que nous arrivons à faire ses études au sein des ménages et après nous sortons les résultats » nous a confié M. Nebié.
Il ajoute plus loin que la pauvreté multidimensionnelle n’est pas la pauvreté monétaire. Ce sont deux concepts différents en ce sens que la monnaie c’est juste l’instrument, la vrai chose, c’est ce dont on a besoin et c’est sur cela que se base la pauvreté multidimensionnelle.
En termes de pauvreté selon l’étude c’est le Sahel qui vient en tête et les experts ont expliqué cela par le fait la région du Sahel a beaucoup d’indicateurs très faibles par exemple le taux de scolarisation est le plus faible au Burkina du coup si les enfants ne vont pas à l’école là-bas ils auront un très mauvais score. En termes d’accès aux services de base, la région du Sahel est la dernière.
Pour, Francis Oubda, spécialiste en politique sociale à l’Unicef, la cible privilégiée de l’Unicef ce sont les enfants et les femmes. Du coup il est très important pour l’Unicef de savoir quelle est la situation exacte de ces enfants au niveau du Burkina afin de pouvoir mieux orienter leurs actions et interventions et de même faire des plaidoyers pour que les politiques publiques qui sont mises en place puissent vraiment atteindre les enfants et leurs bien être.
« Nous prendrons des mesures désormais pour lutter contre la pauvreté multidimensionnelle des enfants », Francis Oubda
« Le rapport donne vraiment une photographie de la situation de l’enfant et de la femme indépendamment de la pauvreté monétaire, car depuis un certain temps se sont des analyses en termes monétaire que nous avions faites. Mais cette fois-ci nous avons une analyse en termes de privation sur les sept dimensions et cela nous donne assez d’informations », a confié M. Oubda.
Il a affirmé être surpris par les résultats car tout le monde avait tendance à dire que la région du Sahel était nantie mais c’était sur le plan monétaire et ils ont pu constater qu’en termes de privations c’est une région ou les taux de privations sont les plus élevés. Selon lui cette étude, leur permettra de mieux orienter leurs actions aussi bien en terme de couverture et aussi de cibler les régions ou les zones de privations sont les plus importantes afin de pouvoir inverser les tendances.
Patricia Coulibaly (Stagiaire)
Lefaso.net
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