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Insurrection populaire d’octobre 2014 : Sept ans après, des citoyens burkinabè apprécient

Sept ans après l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 au Burkina Faso, des citoyens apprécient les acquis et parlent également de leurs attentes à travers ce micro-trottoir réalisé le jeudi 28 octobre 2021 à Ouagadougou.

Salfo Kabré, agent d’auto-école : « Je ne regrette pas le départ de Blaise Compaoré »

« Je ne regrette pas le départ de Blaise Compaoré. Si c’est à refaire, je vais sortir pour le faire partir parce que le pays n’appartient pas à une seule personne. L’alternance est toujours mieux. Par rapport au changement, nous devons assumer nos responsabilités quelque part. Le changement devait être radical. Malheureusement ce n’est pas le cas. En ce qui concerne la sécurité, ce sont ceux que l’on hébergeait ici au Burkina au temps de Blaise Compaoré qui nous attaquent aujourd’hui. Pour moi le changement est mitigé ».

Sidiki Sanogo, enseignant : « Il n’y a plus de respect »

« Il y a eu un recul démocratique. Car, après l’insurrection il y a eu un laisser-aller. Il n’y a plus de respect de la loi et de l’ordre. S’il y a un petit problème, quelques groupes d’individus se réunissent pour imposer leur volonté à l’autorité. Après l’insurrection, nous constatons qu’il y a trop d’anarchie et d’incivisme. Il y a des acquis puisqu’au niveau individuel, les leaders ont compris qu’ils ne sont plus les tout-puissants. S’il y a un problème social, ils tiennent compte de la voix du peuple. Ils réfléchissent avant de prendre une décision. Des fois, le peuple s’impose malheureusement au détriment de la justice ».

Hamado Tiemtoré, électrotechnicien : « Le président a fait des efforts »

« Au regard de ce que l’on vit actuellement à Ouagadougou, je peux dire qu’il y a eu un changement après l’insurrection. Mais, ce changement est plus négatif que positif. Si l’on regarde du côté de la police les choses sont décourageantes. Aussi, la vie est devenue très chère. Ce qui est positif c’est la réalisation des voies. Sur cet aspect-là, le Président du Faso Roch Marc Christian Kaboré a fait énormément d’efforts. Ce sont les djihadistes qui sont venus saper les efforts de développement de notre pays ».

Issa Tiendrebéogo, tapissier : « L’insécurité me chagrine »

« L’insurrection a permis de faire changer beaucoup de choses. Sous le pouvoir de Blaise Compaoré, certaines routes étaient impraticables à Ouagadougou alors qu’actuellement il y a de l’amélioration. Sur le plan négatif je regrette qu’il n’y ait pas assez d’opportunités pour des gens du secteur informel comme nous. Le marché économique est morose et financièrement on ne reçoit pas de soutien. Ce qui me chagrine également, c’est l’insécurité du pays. C’est vrai que la situation n’a pas été créée par le pouvoir de Roch Kaboré mais notre plus grand souhait est le retour de la paix. En tous les cas, l’insurrection a été utile même si les changements n’ont pas encore atteint nos attentes ».

Adama Traoré un citoyen « Il faut que les autorités se réveillent »

« Nous avons marché pour qu’il y ait un changement. Malheureusement il y a eu un laisser-aller dans la gouvernance. Nous assistons à la montée de l’incivisme, à une augmentation vertigineuse du prix des denrées sur les marchés. Les conditions des vies des travailleurs se dégradent davantage. C’est vrai qu’on ne peut pas mettre le terrorisme sur le compte du pouvoir en place, mais il faut que les autorités se réveillent. Le Président Roch Marc Christian Kaboré se bat comme il peut, mais il faut qu’il soit plus regardant sur les actions des membres du gouvernement pour que le peuple n’ait pas tort d’avoir réclamé le changement lors de l’insurrection populaire. Il y a eu tant de pertes en vies humaines pour mettre fin à 27 ans de pouvoir décrié. Le Burkina Faso a donné une vraie leçon de démocratie lors des deux derniers scrutins présidentiels, mais l’aspiration du peuple n’est toujours pas au rendez-vous. Nous sentons que le Président du Faso a la volonté de travailler, mais il faut qu’il prenne ses responsabilités ».

Issaka Kaboré, infirmier : « Il y a eu plusieurs changements »

« Depuis l’insurrection populaire, à part la question sécuritaire, on peut dire qu’il y a eu beaucoup de changements. Sur le plan des infrastructures routières, il y a eu beaucoup d’amélioration. Il y a davantage d’infrastructures éducatives et de santé qui ont été construites. En plus, il a fallu l’insurrection pour instaurer un peu plus de démocratie dans le pays. Le véritable côté négatif c’est l’insécurité ».

Abdoul-Fataho Sakandé, commerçant : « Le pays est allé de l’avant »

« A mon avis, le pays est allé de l’avant depuis le départ de Blaise Compaoré. Il n’y a qu’une seule chose de négatif c’est le terrorisme. Sinon il y a des avancées sur tous les plans. L’insurrection a été salvatrice pour le pays. Tout ce que je demande à mes compatriotes c’est de cultiver davantage la cohésion sociale ».

Daouda Ouédraogo, commerçant : « Les activités liées au tourisme sont en baisse»

« A mon avis, sept ans après l’insurrection, le Burkina a connu un recul. Actuellement certaines personnes n’ont même plus de village. Les étrangers ne viennent plus si bien que les activités liées au tourisme déclinent. La construction d’infrastructures que les gens mettent en avant ne peut pas faire oublier les tueries et l’insécurité. S’il n’y avait pas eu l’insurrection, la situation serait meilleure actuellement ».

Assani Oubda, commerçant : « Nous avons bénéficié de routes »

« Après l’insurrection populaire, nous avons bénéficié de centres de santé, des infrastructures routières, donc cela nous réjouit aujourd’hui. Nous ne regrettons pas le départ de Blaise Compaoré. Mais comme c’est un fils du pays nous ne nous opposons pas à son retour. Notre cri du cœur est que les politiciens s’enttendent pour faire face aux attaques terroristes que connait le Burkina Faso. Parce qu’actuellement le prix des céréales a augmenté. Ce qui est difficile pour les personnes qui ont accueilli les nombreuses familles qui fuient les attaques terroristes ».

Polycarpe Sompidyan Tapsoba, commerçant : « L’insécurité est le problème »

« 7 ans après, il y a eu des changements. Mais ce qui fatigue la population, ce sont les terroristes. L’insécurité est le problème. Les populations souffrent. Chacun aspire à la liberté de circulation. De la même manière que les populations étaient unies en chassant l’ex-président du Faso, je me dis que si elles sont encore soudées elles peuvent également vaincre le phénomène du terrorisme. Dire qu’il n’y a pas eu de changement, c’est faux. Si un autre chef d’Etat vient au pouvoir et veut monopoliser le fauteuil de Kosyam, nous allons le chasser encore. C’est cela la vie. Nous devons ôter les regrets de nos esprits. Nous devons nous unir pour vaincre l’insécurité. Sinon, si on va revenir en arrière pour accuser quelqu’un, ce n’est pas digne ».

Propos recueillis par

Paténéma Oumar OUEDRAOGO

Kowoma Marc DOH

Chronogramme des activités commémoratives de la journée nationale d’hommage aux Martyrs, édition 2021

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