L’Union régionale de la confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) du Centre a animé une conférence publique ce 6 novembre 2021 à Ouagadougou en vue de renforcer la compréhension des militants sur le syndicalisme révolutionnaire de lutte de classes.
Placée sous le thème « les manifestations de l’anarcho-syndicalisme, de l’économisme et du spontanéisme dans le mouvement syndical burkinabè », cette rencontre était essentielle selon Dominique Yaméogo, secrétaire général de l’union régional du centre. Selon lui, ces dernières années, les luttes syndicales ont porté essentiellement sur celles économiques alors que le mouvement syndical n’est pas un mouvement qui doit s’occuper que des questions économiques. Il estime que les leaders doivent recadrer leurs objectifs afin de s’occuper également des questions de liberté et de politique parce qu’elles constituent des questions nécessaires pour les travailleurs. « Certaines luttes sont menées sans objectifs à atteindre et sans la prise en compte des pouvoirs politiques qui sont en face et ses manœuvres. Dans le syndicat, on ne vient pas sur des positions de classes, on ne tient pas compte des appartenance politiques, religieuses », s’est exprimé Dominique Yaméogo avant de déclarer que, « le syndicaliste ne doit jamais tomber dans l’erreur de prendre le pouvoir ».
Pour le conférencier, dans la lutte syndicale, l’anarcho-syndicalisme est souvent à la base de certaines déviations. A l’entendre, l’anarcho-syndicalisme est un mal pour le développement du syndicalisme révolutionnaire de lutte de classes. Selon lui, Il est causé par la méconnaissance de la lutte syndicale révolutionnaire, l’absence de plan de travail pour le financement des syndicats en vue de la constitution de patrimoine, l’absence de centre de recherche et de formation, la faible pénétration du mouvement syndical dans le secteur informel regroupant d’autres ouvriers et travailleurs salariés. « L’anarcho-syndicalisme se manifeste par l’impréparation des activités. Quand on regarde au Burkina Faso, rare sont les organisations syndicales qui ont un siège et du matériel roulant. On se contente seulement de mener des activités, sur le plan économique sans trop de discipline », a déploré le secrétaire général de la CGT-B du Centre.
Pour la prise en compte des préoccupations générales, Dominique Yaméogo a indiqué qu’il faut privilégier l’union entre les militants, la solidarité envers les autres structures syndicales, et le spontanéisme pour que le mouvement soit suivi et défendu. Pour mettre fin à l’anarcho-syndicalisme, les syndicalistes préconisent entre autres la formation des militants pour qu’en dehors du mouvement syndical, ils puissent avoir des responsables qui se préoccupent des mouvements syndicaux en faveur du peuple, et la prise en compte des régimes politiques dans les différentes luttes syndicales.
Joël THIOMBIANO (stagiaire)
Faso7
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