Energie dans la zone CEDEAO : le marché sous régional d’électricité opérationnel en 2022
Les sociétés nationales d’électricité de la CEDEAO, regroupées au sein de l’organisation West african power pool (WAPP) ou Système d’échanges d’énergie en Afrique de l’Ouest (EEAO), ont tenu leur 16e Assemblée générale, le vendredi 5 novembre 2021, à Ouagadougou, sous le thème : « Opérationnaliser le marché de l’électricité dans un environnement de défis ».
Selon le secrétaire général du WAPP, Siengui Apollinaire Ki, malgré l’impact négatif de la COVID-19, des progrès « significatifs » ont été réalisés dans l’exécution du plan directeur de la CEDEAO pour le développement des moyens régionaux de production et de transport d’énergie électrique.
Les pays de la CEDEAO veulent faciliter l’accès de leurs populations à une électricité à moindre coût, à travers un marché intégré régional compétitif en matière d’énergie. Le sujet était au menu de la 16e Assemblée générale (AG) des sociétés nationales d’électricité de la CEDEAO, regroupées au sein de l’organisation West african power pool (WAPP) ou Système d’échanges d’énergie en Afrique de l’Ouest (EEAO) tenue, le vendredi 5 novembre 2021, à Ouagadougou, sous le thème : « Opérationnaliser le marché de l’électricité dans un environnement de défis ». Cette AG du WAPP qui a réuni les directeurs généraux des compagnies de fourniture d’électricité se veut une instance pour réfléchir, dégager des solutions idoines à la crise énergétique dans la région ouest-africaine. « Pour le WAPP, l’Assemblée générale constitue un moment privilégié de réflexion et d’évaluation du travail accompli pour l’atteinte des objectifs fixés, dans le cadre du cheminement vers la mise en œuvre d’un marché régional de l’électricité en Afrique de l’Ouest, but ultime assigné à l’institution par les Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO », a laissé entendre son secrétaire général, Siengui Apollinaire Ki.
L’énergie, moteur de croissance durable de la région
Au cours de cette Assemblée statutaire, les participants ont passé en revue les états financiers de l’organisation, le rapport annuel du secrétariat général déclinant les activités menées et les avancées engrangées, a-t-il ajouté. Et malgré l’impact négatif de la COVID-19, au cours de l’année écoulée, le WAPP a réalisé des progrès « significatifs » dans l’exécution des projets prioritaires du plan directeur de la CEDEAO, pour le développement des moyens régionaux de production et de transport d’énergie électrique. Il s’agit, entre autres, du début d’exécution de la mise en œuvre des travaux de la dorsale nord du WAPP, du programme de formation et de certification en énergie renouvelable solaire des agents des sociétés et des ministères en charge de l’énergie, avec déjà plus d’une centaine de personnes formées, a précisé M. Ki. Des projets dont la fin devait permettre le démarrage de la phase compétitive du marché régional d’électricité de la CEDEAO ont également connu des avancées, a-t-il poursuivi. Ce sont : le projet d’interconnexion CLSG ayant permis de raccorder le Libéria, la Sierra Leone et la Guinée au réseau interconnecté régional ; le projet boucle de l’OMVG avec l’interconnexion de la Gambie au réseau de la CEDEAO ; le projet du Centre d’information et de coordination (CIC) ; le projet de synchronisation des réseaux du WAPP qui parachèvera l’intégration des réseaux électriques nationaux ouest-africains en un seul réseau sous régional.
Pour le commissaire de la CEDEAO en charge de l’énergie et des mines, Sediko Douka, le développement des infrastructures de production et de transport d’énergie électrique en vue d’accroitre l’accès des populations aux services électriques demeure l’une des priorités de l’organisation communautaire, qui a très tôt perçu le rôle crucial de l’énergie comme moteur de croissance durable et d’amélioration des conditions de vie de ses ressortissants. Partant de cette prise de conscience, certains projets découlant des documents de planification de la CEDEAO, ont permis aujourd’hui d’avoir un réseau d’électrique régional et d’envisager l’interconnexion électrique de tous les pays de la région en 2022. « Ainsi, à partir de cette échéance, le marché régional de l’électricité deviendra une réalité, c’est-à-dire que l’on peut vendre et acheter l’énergie à n’importe quel point de la région », a confié M. Douka. L’objectif étant de relever deux défis majeurs à savoir fournir une électricité de bonne qualité, sans interruption à un prix abordable et accroître le taux d’accès de l’électricité pour atteindre l’accès universel dans un futur proche.
Bénéficier des économies d’échelle
Selon le ministre burkinabè en charge de l’énergie, Dr Bachir Ismaël Ouédraogo, le marché régional va permettre l’accès des populations et des entreprises à l’électricité à moindre coût.
Le ministre burkinabè de l’Énergie et des Mines, Dr Bachir Ismaël Ouédraogo, a salué ce mécanisme sous régional qui permet d’optimiser l’exploitation des potentialités énergétiques des différents pays de la CEDEAO. « Certains ont un potentiel en matière d’hydro-électricité, d’autres en énergie solaire ou en gaz. Les interconnexions visent à amener chaque pays à investir là où il a un potentiel de sorte que nous puissions bénéficier des économies d’échelle des différents pays, à l’image de ce qui se passe en Europe, en Amérique, en Asie où ces continents ont réussi à fournir à leurs populations et leurs entreprises l’électricité à moindre coût », a-t-il souligné. Le directeur général de la SONABEL, Baba Ahmed Coulibaly, s’est réjoui du choix du Burkina Faso pour abriter cette 16e AG du WAPP.
Il a salué, tout comme les différents intervenants, l’implication personnelle du ministre en charge de l’énergie et du président du Faso qui a permis la tenue de cette importante rencontre régionale. Le WAPP s’est doté d’un plan directeur régional de développement des moyens de production et de transport de l’énergie 2019-2033 d’un coût global de 36 milliards de dollars. Pour les projets à mettre au cours de cette période, il est prévu une part importante de 70% pour l’énergie renouvelable, notamment solaire, hydraulique et éolienne. Concernant les projets des trois prochaines années, l’organisation a soumis un besoin de financement de 3 milliards de dollars à ses partenaires. Ces derniers ont réaffirmé leur disponibilité à accompagner le WAPP dans l’atteinte des objectifs qu’il s’est fixé. Parmi ces partenaires, il faut noter l’arrivée du Millennium Challenge Corporation (MCC) qui va permettre au WAPP d’exécuter son premier compact régional en énergie.
Mahamadi SEBOGO
Windmad76@gmail.com
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