L’ordre du jour de la séance plénière du lundi 8 novembre 2021, à l’Assemblée nationale a porté sur la présentation du référentiel PNDES-II aux députés. C’est le ministre de l’économie, des finances et du développement qui a parlé au nom du gouvernement.
Le Plan national de développement économique et social (PNDES-II) s’inscrit dans la dynamique d’une meilleure sécurisation des populations, la modernisation des conditions optimales pour l’amélioration du bien-être des populations burkinabè et l’amélioration du climat des affaires sur l’ensemble du territoire national. Son objectif global est de « rétablir la sécurité et la paix, de renforcer la résilience de la nation et de transformer structurellement l’économie burkinabè, pour une croissance forte, durable et inclusive »
Le coût global prévu pour la réalisation du PNDES-II est estimé à plus de 19 000 milliards de francs CFA, soit un coût annuel moyen de 3 806,1milliards de francs CFA. La part consacrée aux dépenses d’investissements y compris les transferts de capital est de 34,7% correspondant à une enveloppe financière de 6 608,1 milliards de francs CFA, soit 1 321,6 milliards de francs CFA l’an. Il sera financé à hauteur de 63% par les ressources propres c’est à dire la contribution de l’État burkinabè (11 989,6 milliards de francs CFA) ; les ressources extérieures sont de 9% (1712,97 milliards de FCFA) et le besoin de financement s’élève à 5.328,1 milliards de FCFA soit 28 % du coût total du plan.
A entendre le ministre, une analyse diagnostique de la situation économique sociale a été faite en amont dans les 13 régions avant de porter ce document à la connaissance du peuple burkinabé. Il a, de cet fait, affirmé que « malgré un contexte difficile caractérisé par des crises sécuritaires et sanitaires, des mouvements sociaux, la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social 2016-2020 a permis d’engranger des acquis dans les domaines du développement économique et social, de la gouvernance, de la résilience et de la paix. En effet, le taux de croissance économique moyen est ressorti 5,4% sur la période 2016-2020. »
Toutefois, le porte-parole du gouvernement à l’hémicycle reconnaît que les inégalités s’accentuent, comme le montre l’indice de GINI qui est passé de 0,35 en 2014 à 0,38 en 2018. Pour lui, Cette situation met en évidence la nécessité de mieux orienter les mesures de politiques économique et sociale pour plus d’impact sur l’amélioration du bien-être des populations.
Les membres du gouvernement
Les résultats attendus
A la fin de la mise en œuvre du PNDES-II en 2025, sept impacts globaux sont attendus selon le gouvernement. Ce sont, entre autres : le renforcement de la paix, de la sécurité, de la cohésion sociale et de la résilience du pays à travers, le relèvement /réinsertion socioéconomique des Personnes déplacées internes (PDI) dont le taux passera de 7% en 2020 à plus de 50% en 2025 ; la consolidation de la démocratie et l’amélioration de l’efficacité des gouvernances politique, administrative, économique, financière, locale et environnementale.
Cela se fera en passant, par l’amélioration de l’indice de perception de la corruption, l’accroissement de la valeur de l’indice MO Ibrahim de la gouvernance ; le relèvement du niveau de l’éducation et de la formation, leur adaptation aux besoins de l’économie, en accroissant de 8% en moyenne par an, les effectifs de l’enseignement et de la formation technique et professionnelle ; la création au profit des jeunes et des femmes, de 50 000 emplois décents en moyenne par an.
Le plan prévoit aussi l’amélioration de l’état de santé et des conditions de vie de la population, en faisant baisser le taux de mortalité infanto-juvénile pour 1000 de 81,6 en 2015 à 75 en 2025, la réduction du taux de pauvreté de 41,4% en 2018 à moins de 35% en 2025. Il y a également la modernisation, la diversification et la dynamisation du système de production, générant entre autres, un taux de croissance annuel moyen du PIB de 7,1% ; une productivité par actif du secteur primaire de 357 000 FCFA en 2015 à 535 000 en 2025.
« Au plan social, les impacts escomptés sur l’ensemble des secteurs de l’économie permettront une réduction des inégalités sociales et des disparités régionales, avec un accent particulier sur les régions les plus touchées par la pauvreté. Ils induiront également le renforcement de la résilience des populations, l’amélioration des conditions de vie des ménages et une meilleure participation de l’ensemble de la population au processus national de développement économique et social », a dit le ministre.
En vue de parvenir à une transformation structurelle de l’économie burkinabè, le gouvernement, dans le cadre de la mise en œuvre du deuxième Plan national de développement économique et social entend actionner quatre leviers à savoir : le relèvement de la productivité de 29 ,53% du secteur agro-sylvo-pastoral-halieutique et faunique ; le développement des petites et moyennes industries manufacturières, basé sur la transformation des produits locaux, ce qui augmentera la part de la valeur ajoutée de l’industrie manufacturière dans le PIB de 43,33% etc.
Ainsi, la mise en œuvre du PNDES-II 2021-2025 se fera à travers quatre axes stratégiques que sont : consolider la résilience, la sécurité, la cohésion sociale et la paix ; approfondir les réformes institutions et moderniser l’administration ; consolider le développement du capital humain et la solidarité nationale et dynamiser les secteurs porteurs pour l’économie et les emplois.
Lassané Kaboré, ministre de l’économie, des finances et du développement, représentant du gouvernement
La dé-radicalisation et la resocialisation des ex-combattants des groupes armés terroristes
Au regard de ces défis, Lassané Kaboré rassure que le gouvernement a opéré des reformes que sont « le renforcement des capacités de traitement des affaires judicaires ; le renforcement de la dé-radicalisation et la resocialisation des ex-combattants des groupes armés terroristes et l’humanisation des lieux de détention ; la dématérialisation des procédures administratives ainsi que la modernisation et la sécurisation du système de l’état civil ; l’adoption et la mise en œuvre de la loi de programmation de l’administration du territoire ; l’optimisation de la mobilisation des ressources, notamment domestiques à travers l’élargissement de l’assiette fiscale ; le renforcement de la lutte contre le faux, la corruption, la fraude et l’incivisme fiscal. »
Après l’exposé de M. Kaboré, les parlementaires ont posé un certain nombre de préoccupations liées au bilan du PNDES-I et la mise en œuvre efficace et efficiente du prochain plan. Aussi, des questions sécuritaires ont également fait l’objet d’échanges. Certains députés ont émis comme doléance la mise en place d’un « plan marshal sécuritaire sur toute l’étendue du territoire » dans le seul but de bouter le terrorisme hors de nos murs. Aussi, ont-ils rassuré enfin le gouvernement de leur soutien.
Pour rappel, une table ronde de financement du PNDES II est prévue les 2 et 3 décembre 2021 à Bruxelles.
D.A.K
Lefaso.net
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