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<p><strong>C&rsquo;est par des propos fermes que le Chef de file de l&rsquo;opposition politique au Burkina Faso (CFOP-BF), Eddie Komboïgo, entouré des membres de l&rsquo;institution, a dépeint le contexte national difficile dans lequel est plongé le Burkina. Il a ensuite fait des propositions et donné un sursis d&rsquo;un mois au président Roch Kaboré et à son gouvernement pour faire bouger les lignes dans le sens de l&rsquo;amélioration. Sinon, des mouvements seront organisés pour exiger leur démission, ont annoncé les membres de l&rsquo;institution au cours d&rsquo;une conférence de presse animée ce mardi 9 novembre 2021 sur la situation nationale. <br /></strong></p>
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<p>« Nous demandons à tous les patriotes sincères de se tenir prêts pour les prochaines actions en vue de sauver notre navire en perdition et léguer une terre complète à nos enfants », a lancé le Chef de file de l&rsquo;opposition politique au Burkina Faso (CFOP-BF), Eddie Komboïgo, à travers la déclaration qu&rsquo;il a lui-même lue. Comme pour répliquer au président du Faso et à certains de ses collaborateurs, les conférenciers rappellent que : « L&rsquo;union sacrée ne saurait être synonyme de passivité, de silence ni d&rsquo;indifférence encore moins d&rsquo;aveuglement, voire de complicité dans la conduite de notre patrie par le régime vers le déclin ».</p>
<p>Le CFOP-BF, tout en réaffirmant son esprit républicain dans ses démarches et approches, affirme cependant refuser d&rsquo;être complice de l&rsquo;incapacité du pouvoir, et partant, de la situation. A ceux qui jugent l&rsquo;opposition amorphe face à la gravité de la situation, Eddie Komboïgo répond que l&rsquo;institution fait avec le peuple et compte sur la maturité de celui-ci « pour constater l&rsquo;échec catastrophique ». Mais « l&rsquo;opposition reste démocrate et démocratique, républicaine. Nous ne sommes pas des putschistes, il faut le noter pour de bon. C&rsquo;est un peuple qui a élu un pouvoir le 22 novembre dernier. Nous sommes une opposition républicaine, nous dénonçons ce qui ne va pas et nous faisons des propositions », clarifie M. Komboïgo.</p>
<p>Me Gilbert Noël Ouédraogo embouche la même trompette en indiquant, entre autres, que le pouvoir en place n&rsquo;arrive pas à assumer ses responsabilités. Pour lui, à ce stade de la situation, si dans le délai d&rsquo;un mois imparti, le pouvoir n&rsquo;arrive pas à inverser la tendance ou à faire preuve d&rsquo;une bonne dynamique, ce ne serait plus l&rsquo;affaire de l&rsquo;opposition, mais de toutes les personnes qui sont conscientes de la gravité de la situation.</p>
<p>« Si dans un délai d&rsquo;un mois, rien de sérieux et de concret n&rsquo;est entrepris pour maîtriser la situation sécuritaire, l&rsquo;opposition politique, en concertation avec des organisations soucieuses de l&rsquo;avenir de la nation, appellera à des manifestations fortes pour exiger purement et simplement la démission immédiate du chef de l&rsquo;Etat et de son gouvernement. La tête de notre Faso est chroniquement absente et quand le navire est sans capitaine, le naufrage est inévitable. Nous avons hérité d&rsquo;un Burkina entier et nous devons le transmettre entier à nos descendants. Rien n&rsquo;entamera notre détermination, car c&rsquo;est une question qui engage l&rsquo;avenir de notre nation et celui de nos enfants. (…). Si nous avons donné un délai, c&rsquo;est parce que nous pensons que nous devons leur donner un dernier avertissement. L&rsquo;objectif n&rsquo;est pas de renverser le gouvernement, mais de ramener la paix au Burkina, dans le respect de la constitution », se sont montré fermes, les membres du CFOP-BF, convaincus que le Burkina n&rsquo;a jamais été aussi malade que sous le pouvoir du président Roch Kaboré.</p>
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<p><strong>Appel à la CEDEAO à la réouverture des frontières <br /></strong></p>
<p>Selon les conférenciers, avec la gouvernance actuelle de Roch Kaboré, le Burkina « s&rsquo;est gravement englué dans une crise profonde », dans tous les secteurs de la vie nationale, et sans la moindre lueur d&rsquo;espoir. « L&rsquo;aggravation de la misère des populations dans l&rsquo;insouciance et l&rsquo;indifférence totales des gouvernants plutôt préoccupés par le pillage et la mauvaise gestion des maigres ressources ainsi que pour le maintien de leurs bas privilèges ; le brigandage de nos terres urbaines et rurales, privant les populations urbaines de la moindre possibilité d&rsquo;avoir un petit lopin de terre habitable et dépossédant les populations rurales de leurs espaces cultivables. Plus de la moitié des Burkinabè est plongée dans une insécurité alimentaire, avec à l&rsquo;horizon, le spectre de la famine consécutive aux déficits céréaliers, dû d&rsquo;une part à la mauvaise gestion des intrants agricoles par le gouvernement et d&rsquo;autre part, aux obstacles dressés par les terroristes. Le pillage de nos ressources minières et naturelles sous le regard complice, bienveillant et accompagnateur du régime en place… », ont-ils, entre autres, brandi.</p>
<p>Le CFOP-BF, qui constate également que plusieurs axes routiers sont sous le contrôle de groupes armés et de nombreuses communes entièrement vidées de leurs populations avec des familles dispersées, estime que c&rsquo;est de trop. « Non ! Trop, c&rsquo;est trop ! L&rsquo;opposition politique et le peuple burkinabè ne sauraient tolérer davantage cette situation », martèle l&rsquo;institution. Elle relève que, malgré les engagements pris par le chef de l&rsquo;État ainsi que les assurances données par les ministres en charge de la défense et de la sécurité au cours du dernier dialogue politique, la situation sur le terrain n&rsquo;a fait que se dégrader tragiquement.</p>
<p>C&rsquo;est pourquoi elle exige, et en guise de propositions, la prise de mesures urgentes, adéquates et vérifiables contre la vie chère ; la prise de mesures immédiates pour l&rsquo;acquisition de vivres sur le marché international pour parer à la famine qui s&rsquo;annonce à grand pas dans les mois à venir, tant au profit des hommes que des animaux ; la réouverture immédiate des frontières terrestres pour faciliter la libre circulation des personnes et des biens ; la mise en place dans les meilleurs délais d&rsquo;une commission composée d&rsquo;experts pour évaluer la qualité du matériel militaire acquis au profit des forces de défense et de sécurité conformément aux standards définis et aux fins de s&rsquo;assurer de la qualité de la flotte aérienne relativement aux informations circulant sur la qualité douteuse et les conditions d&rsquo;acquisition des avions militaires.</p>
<p>Le CFOP-BF interpelle par ailleurs la CEDEAO, l&rsquo;Union africaine et l&rsquo;ONU « à s&rsquo;impliquer fortement dans la recherche de solutions urgentes et efficaces » avec les peuples afin d&rsquo;endiguer cette insécurité galopante qui risque de s&rsquo;étendre au reste des pays de la sous-région. « L&rsquo;opposition en appelle également à la CEDEAO à l&rsquo;ouverture urgente des frontières terrestres de tous les pays membres afin de faciliter la circulation des personnes et des biens et de stopper l&rsquo;asphyxie économique qui se profile à l&rsquo;horizon. Nous voulons une CEDEAO des peuples et non une CEDEAO des chefs d&rsquo;Etat », ont conclu les conférenciers.</p>
<p><strong>O.L<br />
Lefaso.net</strong></p>
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