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Promotion de l’inclusion financière : Des acteurs en concertation à Ouagadougou

Ouverts ce jeudi 18 novembre 2021 sous la présidence du secrétaire général du ministère en charge de l’Economie, Seglaro Abel Somé, les travaux de la deuxième édition du cadre de concertation des acteurs de l’inclusion financière se poursuivent jusqu’au 19 novembre à Ouagadougou. Pendant deux jours, les réflexions seront axées d’une part sur l’impact de l’insécurité sur les fournisseurs de services financiers et les populations et, d’autre part, sur les moyens d’adaptation pour les acteurs de l’éco système financier du Burkina Faso.

L’inclusion financière constitue une des priorités pour les autorités du Burkina Faso et se présente comme un levier important pour le développement. Elle favoriserait en effet la participation des individus et des entreprises aux activités économiques et permettrait non seulement de créer des emplois, d’augmenter le revenu des agents économiques, mais aussi de réduire la pauvreté. En adoptant la Stratégie nationale de la finance inclusive, le gouvernement se fixe comme objectif de porter à 75% la proportion de la population adulte burkinabè ayant accès et utilisant des produits et services financiers adaptés et à coûts abordables d’ici 2023.

Cependant, l’insécurité que connait le pays depuis 2015 conjuguée au grand banditisme a des conséquences néfastes sur les efforts de développement. « Du côté de l’offre, les fournisseurs de services financiers ne parviennent plus à offrir des produits et services financiers dans les zones en proie à l’insécurité. En ce qui concerne la demande, la faiblesse des revenus des populations victimes d’insécurité, surtout en milieu rural, limite leur consommation en produits et services financiers », a relevé le secrétaire général, Seglaro Abel Somé, qui s’exprimait au nom du ministre de l’économie.

Le SG a, au nom du ministre de l’économie, exprimé ses remerciements aux PTF pour le soutien constant

Il se pose alors la problématique du maintien des populations dans l’inclusion financière face à l’abandon de leurs zones de résidence, de leurs activités et de la fermeture ou l’éloignement des institutions financières induits par la situation sécuritaire. Faisant sien cette problématique, le Cadre national de concertation des acteurs de l’inclusion financière du Burkina Faso a décidé, pour cette deuxième édition, de se pencher sur le thème central « inclusion financière et situation sécuritaire au Burkina Faso : quelles innovations pour un meilleur accès des populations aux produits et services financiers ? ».

Ce thème central permettra aussi d’ausculter les sous-thèmes suivants : « défi sécuritaire et mécanismes de sécurisation des opérations pour une meilleure inclusion financière des populations » et « améliorer l’accessibilité des produits et services financiers par l’innovation ».

Une vue des participants

Evoquant la pertinence du thème central, le M ; Somé a expliqué qu’il donnera l’occasion aux acteurs d’échanger sur leurs préoccupations communes et de créer une synergie d’actions en vue de renforcer la résilience du secteur de l’inclusion financière et, par ricochet, la mise en œuvre du PNDES 2 qui vient d’être adopté pour la période 2021-2025.

Les défis majeurs de ce nouveau référentiel de développement, faut-il le rappeler, concernent le renforcement de la résilience du pays, de la paix et de la cohésion sociale ; la consolidation du développement du capital humain, etc. Afin de faire de ce cadre de concertation, un moment d’échanges avantageux, M. Somé a exhorté les participants à des débats francs, et à partager leurs expériences.

Malgré un contexte sécuritaire difficile, le bilan de l’inclusion financière est assez « intéressant » au Burkina Faso. Selon les données de la BCEAO, 75% de la population burkinabè utilisent des produits et services financiers. Cette belle performance ne cache pas les défis à relever. « Il y a 25% de la population (soit environ six millions d’adultes) qui n’ont pas encore accès ou qui ont perdu l’accès aux services financiers et aux autres prestations financières », a indiqué le secrétaire permanent pour la promotion de l’inclusion financière, Lin Hien.

Le secrétaire permanent pour la promotion de l’inclusion financière se dit satisfait des résultats du Burkina

Le présent cadre de concertation permettra d’identifier les difficultés et de proposer des solutions pour inverser la tendance. En revanche, M. Hien a signalé qu’un travail remarquable est fait par le ministère en charge de l’Action sociale pour stabiliser les zones d’insécurité. Egalement, les acteurs de ce ministère se sont illustrés à travers des activités d’éducation financière à l’endroit des populations en proie à l’insécurité, l’objectif poursuivi était de les galvaniser à reprendre leurs activités génératrices de revenus.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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