Marche du 27 novembre : «Rien ne peut nous arrêter» (Hervé Ouattara)

En marge de la conférence d’une organisation de la société civile dénommée les Sentinelles de la Démocratie, Hervé Ouattara, membre de la coalition du 27 novembre (C27) a accordé une interview à une équipe du média en ligne Faso7, le mercredi 24 novembre 2021 à Ouagadougou.

 

Faso 7 : Comment se prépare la marche du 27 novembre 2021

Hervé Ouattara : Tout va bien ! Comme vous le savez, nous sommes un ensemble d’organisations faitières et nous avons uni nos forces pour que la journée du 27 (novembre 2021, ndlr) soit une réussite. Dans ce sens, nous sommes en train de mettre des commissions d’organisation, des commissions qui vont chacune avec ses spécificités qui vont faire en sorte que côté sécuritaire, même au niveau de la marche, que tout soit réellement dans le calme et dans la démarche voulue par le comité.

Faso7 : La connexion mobile a été coupée par le gouvernement, cela va-t-il diminuer la mobilisation ?

Hervé Ouattara : Nous sommes un peuple et une jeunesse déterminée. Aujourd’hui, c’est vrai qu’en coupant la connexion, ce n’est pas seulement sur la marche, ils pensent que ça va jouer sur la marche mais non. Nous sommes décidés et les Burkinabè savent pourquoi ils sortent le 27 (Novembre, ndlr). Déjà, le message est passé, donc rien ne peut nous arrêter.

Par contre aujourd’hui, c’est dommage de constater encore que malgré le fait que l’économie soit en berne, qu’on continue encore avec des manœuvres qui vont encore jouer sur l’économie pour plusieurs années. C’est vraiment dommage, mais nous pensons que rien ne pourra arrêter la dynamique déjà engagée. Rien ne peut déjà arrêter la mobilisation déjà engagée, c’est déjà fait et nous allons avancer.

Faso7 : Apparemment, vous êtes décidés à faire partir Roch Kaboré. Pour quelles raisons ?

Hervé Ouattara : Nous avons dit clairement que les raisons que nous avançons sont, entre autres, d’abord la rupture du contrat social qui nous lie avec le président du Faso qui a pris des engagements, qui a prêté serment de protéger les Burkinabè, mais depuis un moment, comme vous pouvez le constater, nous ne faisons qu’enterrer les Burkinabè chaque jour, FDS comme civils.

Nous avons perdu plus des 3/4 de notre territoire et pire encore, comme vous voyez, nous sommes toujours dans la délation, dans le mensonge, dans la mauvaise gouvernance au pont qu’aujourd’hui, on se demande effectivement si on a un pouvoir qui se souci réellement du devenir du pays.

C’est entre autres les raisons qui nous ont poussés à dire, au vu de l’évolution des choses surtout pendant 6 ans rien à évoluer et pire, ce sont des discours qui tendent à séparer les Burkinabè. Ce sont des discours qui tendent à fragiliser les liens sociaux. Des discours qui remettent en cause encore le vivre-ensemble. Alors, il y a de quoi s’inquiéter et nous ne voulons pas être complice de tout ça.

Faso7 : D’aucun pensent qu’il aurait été mieux de soutenir le président pour mieux lutter contre le terrorisme. Qu’en pensez-vous ?

Hervé Ouattara : Je pense qu’aujourd’hui chacun a apporté sa contribution comme il peut. Quand on dit de soutenir le président du Faso, je pense que tout les Burkinabè ont fait d’énormes sacrifices dans ce sens. D’autres ont été avec les différentes taxes qui ont été créées au Burkina Faso pour soutenir l’effort de guerre. Les Burkinabè dans leur ensemble ont consenti d’énormes sacrifices. Les VDP également ont été mis en place, ce sont des citoyens burkinabè également qui, chaque jour, payent un lourd tribu en se donnant un peu partout.

On ne peut pas dire que nous n’avons pas et que des gens ne sont pas mobilisés pour apporter leurs contributions. C’est chose faite. Mais lorsque, par exemple, au niveau de la base, il y a des sacrifices énormes qui sont consentis, au niveau de la base, on demande plus de sacrifices et qu’au niveau de l’élite, il n’y rien, il y a de quoi s’inquiéter.

Quand l’élite est dans la gabegie, quand l’élite est dans la mauvaise gouvernance, quand l’élite est dans la délation, quand l’élite est dans un travail de fragilisation des liens sociaux et d’exacerbation des conflits communautaires, il y a cas même à un moment donné il faut se poser des questions et des bonnes questions surtout et c’est ce que nous nous sommes en train de faire.

Pour nous aujourd’hui, la question fondamentale, ce n’est plus de savoir s’il faut soutenir le président Kabore, la question fondamentale c’est quelle est le vrai problème du Burkina Faso aujourd’hui et nous avons trouvé réellement le vrai problème. Et pour nous, c’est le président Kabore.

Faso7 : Est-ce qu’une crise politique en plus de celle sécuritaire ne serait pas fatale au Burkina Faso ?

Hervé Ouattara : Nous sommes déjà dans l’apocalypse comme l’autre refuse de le reconnaître. Je ne vois pas la fatalité dont vous faites cas ici. On n’est déjà presque là, alors le Burkina n’a jamais reconnu cette situation depuis des années mémorielles. On n’a jamais entendu des Burkinabè mourir de cette façon. Alors qu’est-ce que vous voulez qu’on dise avec tous ces morts. Nous sommes déjà au bout. Alors, faut-il attendre combien de morts pour se rendre compte effectivement que nous devons nous lever, pour arrêter l’hémorragie. Je pense que l’heure n’est plus à ses questionnements. Maintenant, c’est de trouver des vraies solutions aux vrais problèmes.

Faso7 : Est-ce que vous êtes pour un régime militaire s’il arrivait que Roch Kabore démissionne ?

Hervé Ouattara : Je n’ai aucun choix, c’est le peuple qui décide. Avant que Blaise Compaoré ne parte, les gens se demandaient si Blaise part, qui va prendre ? Roch est venu, après Roch quelqu’un d’autre va prendre. Ça sera toujours un Burkinabè qui va prendre.

Interview réalisée par Lazard KOLA

Faso7

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