Burkina Faso : Le SPONG suggère de « privilégier l’union en temps de crise à la division »
Ceci est une déclaration du Secrétariat permanent des organisations non gouvernementales (SPONG) sur la situation nationale au Burkina Faso.
Le Secrétariat Permanent des Organisations Non Gouvernementales (SPONG), faitière des ONG, associations et fondations, premier collectif des ONG au Burkina Faso, suit avec la plus grande attention la situation nationale. En effet, nous vivons depuis quelques mois une dégradation exacerbée et malheureusement progressive de la situation sécuritaire, politique et sociale dans notre Pays. Toutes choses qui mettent à mal la coexistence harmonieuse, la pérennité de la stabilité de nos institutions républicaines, et qui nous conduisent inéluctablement à un recul démocratique pouvant déboucher à une disparition de notre nation en construction.
Face à cette déliquescence de la paix sociale et à l’érection tous azimuts de mouvements de contestation tendant à mettre en cause l’ordre institutionnel et la légitimité du gouvernement, le SPONG, tout en reconnaissant la liberté d’expression de chaque citoyen voudrait inviter l’ensemble des parties à sauver l’essentiel et à éviter au Pays un éternel recommencement qui ne servirait point l’intérêt général.
Sans véritablement comprendre les causes profondes et les fondements de cette crise qui gangrène la situation sécuritaire du Pays et endeuille la nation, le SPONG :
déplore les pertes en vies humaines de populations civiles et de FDS ;
exprime son insatisfaction dans la gestion actuelle de la crise sécuritaire par le pouvoir ;
s’oppose fermement au déni tendant à minimiser la situation et invite le gouvernement à des actions énergiques et salvatrices.
Le SPONG, en ces moments difficiles et douloureux, s’incline devant la mémoire des victimes et présente ses sincères condoléances les plus attristées aux familles des victimes et forme le vœu de prompt rétablissement aux blessés.
De la remise en cause du pouvoir du chef de l’Etat par les mouvements sociaux ou politiques :
Si notre Constitution garantit la liberté d’expression et donc la latitude de se prononcer sur la vie de la nation, elle exige également le respect des institutions démocratiques, dont le gouvernement démocratiquement élu. Nous devrions donc privilégier l’union en temps de crise à la division, la sauvegarde des institutions et nous recentrer sur l’essentiel, à savoir l’union, la réconciliation, les services sociaux de base, la justice et la paix.
Tout en réitérant nos inquiétudes quant à la détérioration de la sécurité, les restrictions de libertés et droits civils, le SPONG voudrait :
interpeller le gouvernement à des actions urgentes à travers :
le respect strict des engagements à garantir la bonne gouvernance et réprimer sans état d’âme les relents de corruption ;
l’accompagnement constant de l’appareil judiciaire afin de rassurer les populations de l’existence d’une justice conforme au droit. Cela rassurerait le justiciable et le conforterait à y recourir en lieu et place des autres formes hasardeuses et inconstitutionnelles de rétablissement de ses droits ;
l’amélioration de la communication, la qualité de l’écoute et de dialogue à l’endroit de la population ;
la conduite diligente de l’agenda national de la réconciliation car il paraît périlleux de gérer à la fois une crise aux allures internes et externes pendant que le Pays a besoin de l’effort de tous ses fils et filles pour bâtir la sécurité et la paix ;
Inviter les différents mouvements sociaux et l’opinion nationale :
à s’inscrire résolument dans la logique d’utilisation des recours démocratiques et républicains.
Puisse Dieu bénir et sauver notre patrie, le Burkina Faso, tant aimée !
Ouagadougou, le 26 Novembre 2021
Pour le Secrétariat Permanent des ONG
La Présidente du Conseil d’administration
Mavalow Christelle KALHOULE
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