Bénin : L’homme d’affaires burkinabè Salif Ouédraogo incarcéré pour escroquerie portant sur plus de 3 milliards FCFA
L’homme d’affaires burkinabè, en exil depuis des années au Benin, Salif Kossouka Ouédraogo, a été interpellé et mis sous mandat de dépôt par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) pour une affaire de 3 milliards de francs CFA. Selon nos confrères du journal béninois « Fraternité » qui rapportent l’information, l’affaire suit son cours malgré des pressions exercées par des proches du président Talon pour obtenir sa mise en liberté provisoire.
L’affaire, selon les journalistes béninois, a commencé à la Mecque, à quelques encablures de la Kaaba. Une dame, qui échangeait avec l’homme d’affaires burkinabè, a répondu à un appel téléphonique au cours duquel elle a parlé d’intrants. Saisissant la quintessence de la communication, Salif Ouédraogo informe la dame qu’il travaille aussi dans le coton et la vente d’intrants.
Les deux s’entendent alors pour une livraison de 25 000 tonnes d’urées perlées pour un montant de 3 132 150 000 de francs CFA. Une première somme de 3 milliards de francs CFA est transférée sur le compte de Salif Kossouka Ouédraogo. Ce dernier, au lieu de sacs de 50 kilogrammes d’urée perlée, fait livrer des sacs de 35 kilogrammes à la dame. La cliente se rend compte du faux et interpelle Salif Kossouka Ouédraogo qui prend l’engagement de compléter le manque. Mais plus rien.
Les deux partenaires se donnent rendez-vous à Abidjan sur insistance de la dame. Kossouka Ouédraogo qui avait donné son accord ne se présente pas au rendez-vous sous prétexte qu’il devait participer à une fête privée organisée par le président Patrice Talon dont il est un ami proche et client du cabinet du Ministre de la justice. La dame insiste encore et obtient un autre rendez-vous à Lomé. Cette fois-ci, Salif Kossouka Ouédraogo se présente et prend l’engagement de rembourser la somme perçue dès le lendemain. Seulement, dans la soirée, il prétexte un appel d’urgence du président Talon pour repartir au Benin sans tenir ses engagements.
La dame opte, dans un premier temps, pour un règlement à l’amiable mais conseillée par un proche, elle choisit finalement la voix judiciaire. Suite à sa plainte, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) du Benin a mis aux arrêts l’homme d’affaires burkinabè. Le natif de Kossouka, village situé dans la région du Nord, est actuellement incarcéré à la prison de Missérété et attend d’être jugé.
Rappelons que Salif Kossouka Ouédraogo n’est pas à ses premiers déboires avec la justice. En 2008, il a dû quitter le Burkina Faso pour une affaire d’escroquerie et de tentative d’assassinat sur le responsable de British American Tobacco (BAT), Travaly Bandyan, une société qui lui disputait le marché de distribution de tabac au Burkina Faso. En 2006, le représentant de Nestlé au Burkina Faso a été agressé après que la société suisse ait mis fin à son partenariat avec Nesko, l’entreprise de Kossouka Ouédraogo qui avait le marché exclusif de la distribution des produits Nestlé au Burkina Faso, pour non-paiement des factures. On y avait également vu la main du patron de Nesko dans cette agression.
Lefaso.net