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Inclusion financière au Burkina : Le Fonds de développement agricole, pour hausser le taux de bancarisation des acteurs du monde rural

Les acteurs du monde rural au Burkina Faso bénéficient d’un Fonds de développement agricole (FDA). Cet instrument de financement a été mis en place par le gouvernement burkinabè, afin de financer des micro-projets dans le domaine agricole à des conditions accessibles aux acteurs du maillon production, transformation et commercialisation. La cérémonie marquant le début des activités du Fonds a eu lieu, ce lundi 29 novembre 2021 dans la commune de Bama, région des Hauts-Bassins.

Cette cérémonie de lancement officiel du Fonds de développement agricole a été présidée par le ministre de l’agriculture, des aménagements hydro-agricoles et de la mécanisation, Salifou Ouédraogo. Selon lui, ce fonds est la concrétisation de l’engagement pris par le chef de l’Etat, Roch Kaboré, en 2019 à Gaoua, lors de la Journée nationale du paysan. La vision du président Kaboré est de faire en sorte qu’il y ait un financement inclusif de l’ensemble des Burkinabè.

Les officiels présents à la cérémonie de lancement du Fonds de développement agricole

En effet, une des grandes problématiques que le secteur agricole traverse est l’accès au crédit. Le taux de bancarisation en milieu rural reste encore faible au Burkina Faso. A titre illustratif, la part du financement bancaire destiné au secteur agricole ne représente que 3,52%, selon les statistiques de la centrale des risques de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest publiées en 2020. Pour le ministre en charge de l’agriculture, Salifou Ouédraogo, cela traduit les réticences des institutions financières à appuyer le secteur à cause surtout du caractère très risqué et de la saisonnalité des revenus agricoles ; du manque de garanties suffisantes pour couvrir les risques ; etc.

C’est pour combler le gap de financement du secteur agricole que le président du Faso a pris l’engagement de mettre en place ce fonds, qui permettra de soulager les acteurs du monde rural. Et c’est ainsi que le FDA a été mis en place par un décret en date du 16 septembre 2020, et opérationnalisé le 9 février 2021 par la signature d’une convention relative à la gestion des ressources affectées à la Banque agricole du Faso pour le financement des micro-projets et des petites entreprises agricoles.

Le ministre de l’agriculture, Salifou Ouédraogo

« Ce fonds est destiné au financement de micro-projets et de petites entreprises de production, de transformation, de commercialisation et de conservation de produits agricoles. Ce, dans le but d’accroître de manière significative les performances du secteur agricole et d’y apporter de la valeur ajoutée à travers des mécanismes innovants d’accès aux crédits agricoles », a dit le ministre en charge de l’agriculture, Salifou Ouédraogo.

La vision du gouvernement à travers la mise en place du Fonds

En tant qu’instrument de mise en œuvre de la politique agricole du gouvernement, le FDA sera abondé dès cette année par le budget national d’un montant initial d’un milliard de francs CFA, et de 750 et 500 millions respectivement pour la deuxième et troisième année de mise en œuvre. « Cependant, les apports des partenaires techniques et financiers et de divers donateurs renforceront les capacités d’intervention du Fonds et lui permettront d’atteindre les résultats escomptés », a laissé entendre Salifou Ouédraogo.

Il a par ailleurs fait savoir que tous les producteurs burkinabè peuvent avoir accès à ce fonds pour financer leurs micro-projets ou petites entreprises. Le FDA permet de donner des crédits allant d’un million à cent millions de FCFA aux acteurs avec des taux de 5%. Le taux pour les frais de dossiers est de 1%. A l’en croire, ce fonds vise aussi à assurer un succès à l’initiative présidentielle : « Produire un million de tonnes de riz paddy ». Il constitue donc un instrument majeur de développement des chaînes de valeur agricoles de notre pays tout en assurant une inclusion financière aux petits exploitants.

Des acteurs du monde rural sortis nombreux pour assister à la cérémonie de lancement

Un comité de gestion du fonds a été mis en place pour assurer sa mise en œuvre vertueuse. Ce comité est composé des membres, représentant les ministères en charge des finances, de celui de l’agriculture, de la Chambre nationale d’agriculture, la Confédération paysanne du Faso et les partenaires techniques et financiers. Tout en invitant les agriculteurs à approcher le fonds pour voir les conditions d’accessibilité, le ministre Salifou Ouédraogo reste convaincu que c’est en cela que le Burkina Faso pourra atteindre la souveraineté alimentaire.

Moussa Koné, président de la Chambre nationale d’agriculture

Les premiers bénéficiaires ont reçu leurs chèques

Au cours de cette cérémonie, les premiers bénéficiaires du Fonds ont reçu leurs chèques. Les montants reçus leur serviront de moyens de renforcement de leurs capacités de productions. Moussa Koné est le président de la Chambre nationale d’agriculture. Prenant la parole au nom des bénéficiaires, il a salué l’initiative de la création du FDA au regard des objectifs qui lui sont assignés. « La mise en œuvre de ce fonds va renforcer nos capacités de production, de transformation et de commercialisation des produits agricoles, afin d’accroître notre résilience et améliorer de manière générale nos revenus. De même, le FDA participera au renforcement de notre inclusion financière », s’est-il réjoui. Avant de plaider pour un allègement des conditions d’octroi du FDA en vue d’améliorer son accessibilité à de nombreux producteurs.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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