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Economie informelle : le difficile accès des compagnies d’assurance

<p><strong>Le secteur informel communément appelé économie informelle est un milieu où les assurances ont du mal à s’imposer du fait de la réticence des commerçants&period; La méconnaissance des produits d’assurance est l’une des causes de la méfiance de ces acteurs de l’économie informelle&period; Reportage &excl;<&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p>Xavier Somé&comma; commerçant de consommables informatiques « Il faut que les assurances nous expliquent davantage leurs prestations de service »&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Adama Ilboudo&comma; commerçant&comma; est propriétaire d’une alimentation à Tampouy&comma; un quartier de l’arrondissement 3 de Ouagadougou&period; Depuis 13 ans&comma; les rayons de son supermarché sont fréquentés par une clientèle qui vient se ravitailler en produits de consommation&period; Il connaît les habitués de son commerce&comma; au point de coller un nom sur quelques visages devenus fidèles à son établissement&period; Le commerçant quinquagénaire emploie quatre personnes toutes déclarées à la Caisse nationale de sécurité sociale&period; Mieux&comma; il a souscrit à des produits d’assurance contre l’incendie&comma; le vol et le vandalisme pour ne plus vivre le sinistre qui a impacté son activité lorsqu’il était au marché central de Ouagadougou&period; « En mai 2003&comma; j’ai subi une grosse perte à la suite d’ un incendie qui s’est déclaré dans le marché&period; Toutes mes marchandises et mes économies estimées à plus de 25 millions F CFA que j’avais dans ma boutique sont parties en fumée »&comma; raconte-t-il&period; M&period; Ilboudo confie que les commerçants du marché étaient les seuls responsables de l’incendie en son temps&comma; parce que n’ayant pas voulu que la mairie y mette de l’ordre&period; Un des leurs a utilisé illégalement un groupe électrogène pour alimenter sa boutique en électricité&period; Ce qui aurait provoqué l’incendie&period; « Je comprends pourquoi aucune compagnie d’assurance ne voulait signer de contrat avec le marché malgré les démarches de la Chambre de commerce et de la mairie&comma; parce que le risque était trop élevé »&comma; ajoute-t-il&period; Grâce à l’aide de ses parents et d’un prêt contracté à la banque&comma; le commerçant grossiste d’alors a repris son activité de commerce&comma; mais cette fois-ci&comma; comme gérant d’une alimentation&period; Cette reconversion a amené Adama Ilboudo à assurer son établissement sur les conseils d’un ami&period; D’ailleurs&comma; il fait partie de l’un des rares commerçants du secteur informel à signer un contrat d’assurance que nous avons rencontré&period;<&sol;p>&NewLine;<h2><strong>Des difficultés à s’imposer<&sol;strong><&sol;h2>&NewLine;<p>Des propriétaires d’alimenta-tion comme Adama Ilboudo ayant un contrat d’assurance se comptent sur le bout des doigts&period; En effet&comma; les compagnies d’assurance éprouvent des difficultés à s’imposer dans ce secteur communément appelé économie informelle&period; C’est un secteur qui regroupe entre autres&comma; des commerçants&comma; des travailleurs indépendants &lpar;mécaniciens&comma; ébénistes&comma; soudeurs&rpar; ou avec un groupe de personnes&period; Sur 12 commerçants approchés à Ouagadougou&comma; le gérant d’alimentation fait exception&period; Quant aux autres commerçants&comma; ils sont partagés entre le manque d’information sur les produits d’assurance qui leur sont proposés et la méfiance&period; Selon Benjamin Compaoré&comma; propriétaire d’une librairie&comma; les compagnies d’assurance n’approchent pas suffisamment les commerçants pour les convaincre à souscrire à un produit&period; « Depuis que j’exerce ce métier&comma; en aucun moment&comma; un agent commercial ne m’a approché pour me parler de ses prestations de service&period; Je suis conscient qu’un sinistre peut survenir&comma; mais étant donné que je n’ai pas assez d’informations&comma; je me retiens pour le moment »&comma; avance-t-il&period; Même si le commerçant de consommables informatiques Xavier Somé reconnaît qu’un contrat d’assurance permet un tant soit peu de soulager les peines d’un sinistré&comma; la lenteur du dédommagement lors d’un sinistre fait que les clients ont des appréhensions sur les prestations des compagnies d’assurance&period;<&sol;p>&NewLine;<p>En attendant d’aller vers les assureurs&comma; c’est le carnet de tontine de la vendeuse de pagnes Edwige Nignan qui sert de garantie d’épargne&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Il en veut pour preuve&comma; les déboires de son frère qui aurait eu du mal à se faire dédommager par son assureur à la suite d’un accident de la circulation&period; De l’avis de la vendeuse de pagnes&comma; Edwige Nignan&comma; l’assurance relève du domaine des intellectuels et par conséquent&comma; souscrire à un contrat n’est pas encore dans son agenda&period; « Selon moi&comma; l’assurance concerne les médecins&comma; les enseignants et autres intellectuels »&comma; opine-t-elle&period; Pour dame Nignan&comma; l’assurance qui convient à son activité est la tontine&period; Une forme de société informelle d’entraide et d’épargne&comma; fondée sur le respect de la parole donnée et dont le but est de promouvoir toute action de solidarité entre ses membres&comma; réunis autour des mêmes intérêts&period; L’idée est qu’un groupe de personnes décide de créer un panier commun&period; Chaque membre verse la même somme d’argent à une période bien déterminée&period; La somme collectée est reversée à chaque membre à tour de rôle sous forme d’un prêt sans intérêt&period; Irène Gansané&comma; gérante de restaurant&comma; embouche la même trompette en défendant que la tontine l’amène à épargner tous les jours&comma; tout en nous présentant son carnet d’épargne&period;<&sol;p>&NewLine;<h2><strong>« La clé des champs »<&sol;strong><&sol;h2>&NewLine;<p>Cependant&comma; elle émet des réserves&period; « Il arrive souvent que la dame qui vient collecter l’argent oublie de noter la somme encaissée sur la carte d’abonné&period; Dans ces conditions&comma; les discussions tournent souvent en faveur de la collectrice&period; Parfois&comma; lorsqu’elle est confrontée à des problèmes financiers&comma; elle peut prendre la clé des champs avec l’argent de tous les membres du groupe »&comma; révèle la restauratrice&period; Toutefois&comma; elle reconnaît que les compagnies d’assurance ont une prestation de service fiable par rapport à la tontine&period; Mais&comma; elle dit n’être pas encore prête à assurer son restaurant&comma; même si&comma; déclare-t-elle&comma; avoir entendu parler d’un type de produit à l’image des tontines &lpar;cauris d’or&rpar; proposé par certaines compagnies d’assurance&period; De l’avis du responsable de l’agence SAHAM assurance de l’avenue Charles- de- Gaulle de Ouagadougou&comma; Arnaud Ouédraogo&comma; le pessimisme des personnes du secteur informel s’explique par le manque de communication et la technique d’approche des agents commerciaux des sociétés d’assurance&comma; à l’égard du secteur informel&period; Le chef d’agence générale de SUNU assurance de Tanghin &lpar;secteur 17 de l’arrondissement 4 de Ouagadougou&rpar;&comma; François Guiguemdé&comma; partage en partie ce point de vue&period; Selon lui&comma; les produits d’assurance ne sont pas bien expliqués aux commerçants si bien que ces derniers ont une idée arrêtée sur ces sociétés&period; « Il faut des services de communication dans chaque agence pour permettre au souscripteur de mieux comprendre les produits d’assurance avant qu’il ne se décide du choix »&comma; propose-t-il&period; En outre&comma; le technicien supérieur d’assurance&comma; Karamoko Koné&comma; fait remarquer que la plupart des commerçants qui viennent assurer leurs biens matériels et personnes ont été victimes de sinistre&period; Pourtant&comma; il existe par exemple selon lui&comma; une assurance marchandise et bien d’autres de l’économie informelle&period; A en croire le conseiller en assurance&comma; Pascal Somé&comma; un opérateur économique qui avait refusé d’assurer ses magasins malgré ses conseils s’est ravisé&period;<&sol;p>&NewLine;<p>« Lors d’un sinistre survenu chez la belle-sœur de l’opérateur économique&comma; cette dernière a bénéficié d’un dédommagement assez important si bien qu’il s’est résolu à aller signer un contrat dans une compagnie d’assurance »&comma; relate-t-il&period; Pour Arnaud Ouédraogo&comma; l’Africain a peur généralement de l’assurance sans une raison valable &colon; les commerçants qui souscrivent à des produits d’assurance dit-il&comma; veulent négocier une modification des termes du contrat&period; « Tout va pour le mieux lorsqu’ils souscrivent&period; Au bout d’un an&comma; beaucoup d’entre eux reviennent vers nous pour dire qu’ils n’ont eu ni sinistre ni accident&period; Pour eux&comma; ils pensent que c’est une perte&period; Donc&comma; ils demandent à ce qu’on réduise la prime d’assurance&period; C’est comme si c’était pour eux&comma; un investissement à perte »&comma; déplore le responsable de l’agence SAHAM&period; De son avis&comma; il faut mettre l’accent sur la communication pour permettre davantage l’adhésion du secteur informel à la philosophie des compagnies d’assurance&period; Le moins que l’on puisse dire est que le gouvernement du Burkina Faso s’est inscrit dans la dynamique de préserver les agriculteurs de l’insécurité alimentaire à travers l’assurance agricole&period; Selon le ministre de l’Agriculture&comma; des Aménage-ments hydro-agricoles et de la Mécanisation&comma; Salifou Ouédraogo&comma; les ménages ruraux font face à de nombreux risques agricoles qui menacent leurs productions&comma; aggravent l’insécurité alimen-taire&comma; la pauvreté et handicapent le développement durable&period; Pour lui&comma; si l’agriculture peut être un moteur clé du développement humain&comma; elle est aussi une activité à risque au regard des chocs pluviométriques&comma; des sécheresses et des inondations qui engendrent de nombreuses pertes à l’Etat&period; Ainsi&comma; grâce à l’assurance agricole&comma; le mardi 23 février 2021&comma; 107 producteurs déclarés sinistrés des régions de l’Est&comma; du Centre-Ouest et de la Boucle du Mouhoun ont bénéficié d’une indemnisation qui s’élève à 4 761 450 F CFA&comma; sur un total de 369 souscripteurs&period;<&sol;p>&NewLine;<p>L’indemni-sation des producteurs sinistrés s’est faite sur la base de l’indice de rendement qui prend en compte le déficit pluviomé-trique capté à travers les précipitations totales saison-nières&comma; les poches de sécheresse de neuf jours pendant la phase végétative et dix jours pendant la phase de floraison&period; Le producteur dans la Sissili&comma; région du Centre-Ouest&comma; Boukary Nébié&comma; fait partie des sinistrés lors de la campagne agricole humide &lpar;2019-2020&rpar;&period; Fort heureusement&comma; il avait souscrit à une assurance agricole&period; Ainsi&comma; Boukary Nébié a bénéficié d’une indemnisation de quatre hectares à raison de 130 000 F CFA l’hectare pour combler les pertes subies&period; Pour le ministre Salifou Ouédraogo&comma; la mise en œuvre de ce mécanisme a débuté par une phase pilote qui s’étend sur une période de trois ans &lpar;2020-2022&rpar; dans les régions citées plus haut&period; Il couvre trois spéculations que sont le maïs&comma; le riz et le sorgho&period; Mais&comma; la première année de sa mise en œuvre a concerné le maïs&period; Quant au Directeur général &lpar;DG&rpar; de la Société nationale d’assurance et de réassurance &lpar;SONAR&rpar;&comma; Thomas Zongo&comma; l’idée est que tous ceux qui prennent le risque d’investir dans l’agriculture soient rassurés que s’il y a des évènements climatiques&comma; de la sécheresse et des attaques acridiennes&comma; ils seront protégés afin de permettre au pays d’atteindre l’autosuffisance alimentaire&period;<&sol;p>&NewLine;<p><strong> Paténéma Oumar OUEDRAOGO <&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p><strong>pathnema&commat;gmail&period;com <&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p>L’article <a href&equals;"https&colon;&sol;&sol;www&period;sidwaya&period;info&sol;blog&sol;2021&sol;12&sol;01&sol;economie-informelle-le-difficile-acces-des-compagnies-dassurance&sol;">Economie informelle &colon; le difficile accès des compagnies d’assurance<&sol;a> est apparu en premier sur <a href&equals;"https&colon;&sol;&sol;www&period;sidwaya&period;info&sol;">Quotidien Sidwaya<&sol;a>&period;<&sol;p>

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