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Procès Thomas Sankara : « Nabié N’Sony a tiré sur la tête du président », témoigne Issouf Sawadogo

<p><strong>Huit témoins ont fait leur déposition&comma; le mardi 7 décembre 2021&comma; à Ouagadougou&comma; à l’audience du procès de l’assassinat de Thomas Sankara et ses douze compagnons devant la Chambre de jugement du Tribunal militaire délocalisé dans la salle des banquets de Ouaga 2000&period; Témoignant sous serment&comma; chacun a donné&comma; à la barre&comma; sa version des faits du coup d’Etat du 15 octobre 1987&period;<&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p>L’audience&comma; du mardi 7 décembre 2021&comma; du procès de l’assassinat de Thomas Sankara et ses douze compagnons a débuté au Tribunal militaire délocalisé dans la salle des banquets de Ouaga 2000 avec la suite de la déposition du témoin Claude François Zidwemba&period; Soldat de 1re classe et l’un des chauffeurs de Thomas Sankara&comma; il a affirmé en répondant à une question du parquet militaire que l’accusé Bossobé Traoré n’était pas de leur groupe au nombre de neuf&comma; devant assurer la sécurité de Sankara&comma; le 15 octobre 1987&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Témoin oculaire des faits&comma; il a reconnu des éléments du commando ayant commis le forfait&period; Il a cité&comma; entre autres&comma; Hyacinthe Kafando&comma; Wampasba Nacoulma&comma; Nabié N’Sony dit 4 roues&comma; Hamidou Maïga&comma; Nabonswendé Ouédraogo&comma; Elisée Yamba Ouédraogo&period; Pour l’avocate de Bossobé Traoré&comma; Me Maria Kanyili&comma; M&period; Zidwemba et les témoins Laurent Ilboudo et Drissa Sow se sont concertés pour charger son client&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Elle a relevé que leurs témoignages ne sont pas sincères devant la barre&period; Pour ce faire&comma; elle a demandé au président de la Chambre&comma; Urbain Méda de faire appliquer l’article 120 du Code de la justice militaire qui mentionne que lorsqu’un témoin fait de fausses déclarations&comma; il doit être arrêté&period; Le 2e témoin à passer à la barre a été l’adjudant-chef-major à la retraite&comma; Issouf Sawadogo &lpar;67 ans&rpar;&period; Sergent-chef au moment des faits et en service au secrétariat du Conseil de l’Entente &lpar;CE&rpar;&comma; il a été aussi un témoin oculaire des événements&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Dans sa déposition&comma; il a soutenu que le jour du drame&comma; il est arrivé vers 15h au service et a vu l’adjudant Christophe Saba qui classait des chaises pour la réunion au cours de laquelle le Président du Faso &lpar;PF&rpar; a été tué&period; Voulant l’aider&comma; Saba lui aurait dit de laisser et il a alors regagné son bureau&period;<&sol;p>&NewLine;<h3>« Nabié N’Sony et Hamidou Maïga ont tiré sur le PF »<&sol;h3>&NewLine;<p>Quelque temps après&comma; il a confié qu’il a entendu des coups de feu et des gens ont crié &colon; « les mains en l’air&comma; les mains en l’air »&period; A l’en croire&comma; Thomas Sankara est sorti par une porte et lui aussi&comma; par une autre&period; « Nabié N’Sony a tiré sur la tête du président et Maïga &lpar;NDLR &colon; Hamidou Maïga&comma; chauffeur de Blaise Compaoré&rpar; a tiré sur son thorax »&comma; a-t-il précisé&period;<&sol;p>&NewLine;<p>A l’entendre&comma; dès que le président du Faso est tombé&comma; Maïga a pris le pistolet automatique de sa victime&period; Il a profité de cet instant pour prendre la fuite&period; Dans cette fuite&comma; il a aperçu Hyacinthe Kafando et d’autres éléments qui l’ont arrêté&comma; mis à terre&comma; puis enfermé dans le logement de ce dernier&period; Dans sa « cellule »&comma; il a vu un crâne humain avec à l’intérieur de la cendre et un œuf&period; Il y a passé la nuit avec d’autres éléments arrêtés&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Au cours de la nuit&comma; le commandant Boukari Lingani est passé s’enquérir de leurs nouvelles&period; Répondant aux questions des parties civiles&comma; il a aussi cité des noms déjà relevés par le témoin Zidwemba en ajoutant celui de Arzouma Ouédraogo dit Otis&period; Le caporal à la retraite&comma; Boubié Bamouni &lpar;65 ans&rpar; et en service à la garde présidentielle au moment des faits a succédé au témoin Sawadogo à la barre&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Il a témoigné que ce jour-là&comma; convalescent &lpar;victime d’un accident&rpar;&comma; il s’est rendu au Conseil de l’Entente pour se présenter au camarade président après la réunion du secrétariat du Conseil national de la Révolution &lpar;CNR&rpar;&period; A l’écouter&comma; une fois sur les lieux et assis en position d’attente&comma; une voiture de marque 205 est venue en marche arrière avec au volant Hyacinthe Kafando et Otis&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Quand ils ont freiné&comma; a-t-il fait savoir&comma; chacun des deux a posé un pied à terre tout en restant dans le véhicule en tirant sur les gardes du corps et par la suite sur le bâtiment qui abritait la réunion&period; « Le président est sorti suivi d’un monsieur que je ne connais pas et ils ont tiré sur eux&period; Ils sont tombés »&comma; a-t-il signifié&period; Qui a tiré sur le président&comma; a demandé le président de la Chambre&period; « Je n’ai pas pu identifier le tireur »&comma; a-t-il répondu&period; Adjudant-chef-major à la retraite&comma; Sansan Hien dit Kodjo &lpar;66 ans&rpar; a été le 4e témoin à comparaitre&period; En service au Centre national d’entrainement commando &lpar;CNEC&rpar; de Pô&comma; il a déclaré que le 15 octobre 1987&comma; il est venu en mission à Ouagadougou et est arrivé vers 15h&period;<&sol;p>&NewLine;<p>A 15h30&comma; il est allé au Conseil de l’entente pour déposer un courrier&period; Une fois la lettre déposée&comma; en repartant&comma; il a croisé des camarades avec qui il a échangé quelques minutes et entre temps&comma; des tirs se sont fait entendre&period; N’ayant pas pu récupérer son engin&comma; il a dû prendre ses jambes à son cou&period; Il est revenu après les tirs pour prendre son engin&period; Sur les lieux&comma; a-t-il noté&comma; un bref rassemblement au cours duquel il a été demandé à chacun de rejoindre son poste&period;<&sol;p>&NewLine;<p>En rentrant&comma; le général Gilbert Diéndéré l’a appelé et lui a demandé de faire le tour des garnisons avec son chauffeur pour qu’elles soient en alerte en attendant les instructions&period; Au retour&comma; il a fait le compte rendu à son chef de corps&comma; le lieutenant Diendéré à l’époque&period; Appelé pour une confrontation&comma; Diendéré a reconnu avoir envoyé Sansan Hien pour demander aux différents camps de sonner l’alerte qui n’est pas une mission offensive&period; Ce qui n’est pas le cas de Ninda Tondé qui ne se rappelle pas avoir conduit le témoin&period;<&sol;p>&NewLine;<h3>« J’ai reconnu le corps de Thomas Sankara »<&sol;h3>&NewLine;<p>Le témoin Alexis Zongo&comma; adjudant-chef-major à la retraite et élève sergent-chef au moment des faits&comma; est arrivé après les tirs au Conseil de l’entente&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Il s’est rapproché de Diendéré pour comprendre ce qui s’est passé&period; « C’est comme ça que c’est arrivé »&comma; lui a-t-il expliqué en indiquant la direction des corps&period; « Je me suis approché et j’ai reconnu le corps de mon premier chef &lpar;Thomas Sankara&comma; NDLR&rpar; couché »&comma; a dit le témoin&period; Revenu auprès de l’ex-chef de corps du CNEC&comma; il a demandé la conduite à tenir et celui-ci lui a ordonné d’aller prendre les blindés et bloquer les sorties de la ville&period; Le compte rendu a été fait à son successeur au service des blindés avant que lui-même ne se rende au barrage de Tanghin avec sa Kalachnikov&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Adjudant-chef-major à la retraite et soldat de 1re classe en 1987&comma; Bapio Jean Bationo &lpar;58 ans&rpar;&comma; était à la permanence au Conseil quand il a entendu les tirs&period; Etant à l’infirmerie&comma; il a été désigné ce jour-là pour assurer la couverture sanitaire d’un cours d’instruction d’armement qui s’y déroulait&period; A l’en croire&comma; quand il a entendu les premiers coups de feu&comma; il a cru à un essai&comma; mais ceux-ci sont devenus intenses&period; Après les tirs&comma; l’adjudant-chef-major Charles Hubert Bassolé l’a embarqué dans la nuit pour une mission sur la route de Pô d’où un renfort de plus de deux véhicules venait&period; Débarqué sur la route&comma; il devait remettre deux talkies-walkies à ce renfort&period;<&sol;p>&NewLine;<p>L’ancien chef du détachement du Bataillon d’intervention aéroporté &lpar;BIA&rpar; basé à Ouagadougou&comma; Wendyélé Sawadogo&comma; lui&comma; a affirmé avoir entendu des tirs et a essayé de joindre le lieutenant Gilbert Diendéré sur son talkie-walkie pour comprendre et savoir la conduite à tenir&period; A cela&comma; il dit avoir reçu instruction de s’occuper de sa zone de sécurité &lpar;zone 5&rpar; notamment le carrefour Kaya-Fada&period; Le lendemain quand il a été mis au parfum de ce qui s’était passé&comma; il affirme avoir demandé et obtenu du lieutenant Diendéré d’envoyer un émissaire à Koudougou pour échanger avec son chef de corps Boukary Ouédraogo dit « Le Lion »&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Pour le parquet militaire et la partie civile&comma; cette inaction du lieutenant Diendiéré qui&comma; au lieu de demander un renfort à une unité stationnée à environ 100 mètres du Conseil de l’entente &lpar;détachement BIA était basé à l’ENAM&rpar; a plutôt donné des instructions d’aller sécuriser les périphéries de la ville&period; Pour Me Prospère Farama de la partie civile&comma; c’est une intention de diversion&comma; car en temps réel le Conseil avait besoin d’être secouru au plus vite&period; Suite à la déposition du témoin et sur demande du parquet&comma; le général Diendiéré a été appelé à la barre pour une petite confrontation&period; Il a aussitôt nié en bloc certains témoignages de M&period; Sawadogo&period;<&sol;p>&NewLine;<p>« Je n’ai jamais appelé avec son talkie-walkie&comma; je ne me souviens pas avoir appelé M&period; Sawadogo&period; Mais je reconnais que nous avons eu une conversation où je l’invitais à passer me voir&period; J’ai aussi donné mon OK pour l’envoi d’un émissaire à Koudougou pour rencontrer le Lion »&comma; a-t-il déclaré&period; Sur ces entrefaits&comma; le parquet a indiqué que dans cette affaire&comma; l’attitude du général est suspecte puisqu’il avait toutes les cartes en main pour arrêter dans la foulée&comma; les assassins du président Sankara et ses collaborateurs&comma; mais il ne l’a pas fait&period; Pourquoi &quest;<&sol;p>&NewLine;<p>A la suite&comma; le témoin Moumouni Koïta a été appelé à la barre&period; Ce dernier a expliqué qu’il était cuisinier militaire au moment des faits et que la cantine de l’armée se trouvait au camp Guillaume Ouédraogo&period; Ce jeudi 15 octobre&comma; il allait faire signer le cahier du menu au conseil de l’Entente lorsque les coups de feu l’ont trouvé sur les lieux&comma; juste au moment où il se retirait de la cour&period; Il dit s’être plaqué au sol comme tout bon militaire devant l’entrée principale du Conseil&period;<&sol;p>&NewLine;<h3>Du café noir servi aux éléments<&sol;h3>&NewLine;<p>A la fin des crépitements&comma; il affirme avoir aperçu le lieutenant Diendéré qui&comma; lui aurait ordonné de servir du « café noir » à tous les postes&comma; tout au long de la nuit afin que les éléments de faction ne s’endorment pas&period; Et d’ajouter que le lieutenant était en tenue militaire&period; Pour Me Farama tous les témoignages convergent vers la culpabilité du général&period; Selon l’avocat&comma; le général n’est certes pas celui qui a tiré sur le père de la Révolution burkinabè&comma; mais il a joué un rôle de premier plan dans ce coup d’Etat&period;<&sol;p>&NewLine;<p>« Plusieurs témoins disent qu’ils ont vu le général en tenue et au conseil de l’entente&period; Ce qui est contraire à ce que l’accusé lui-même dit dans sa déposition » a-t-il indiqué&period; Mais pour Me Abdoul Latif Dabo&comma; avocat du général Diéndéré&comma; son client est victime de sa popularité et du rang qu’il occupait dans l’armée jusque-là&period; « Tout à l’heure nous avons assisté à une confrontation qui n’a pas mis à nu mon client&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Tout ce qu’on tente de mettre sur son dos est lié à sa réputation&period; Et il ne faut pas faire un procès d’intention&period; Comment un témoin qui dit qu’il était plaqué au sol peut-il voir apprécier des yeux son environnement&period; Et lorsque nous avons demandé ce qu’il a vu d’autre en dehors du général il a répondu qu’il n’osait pas lever la tête&comma; car ça tirait&period; Donc en vérité il n’a rien vu »&comma; a conclu l’avocat&period; Au total ce sont huit témoins qui ont été entendus à l’audience d’hier mardi 7 décembre 2021&period; L’audience se poursuit ce matin avec une autre liste de témoins&comma; mais va s’ouvrir avec l’interrogatoire du 33e témoin&comma; en l’occurrence le sergent-chef à la retraite Moumouni Koïta&period;<&sol;p>&NewLine;<p><strong>Timothée SOME<&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p>timothesom&commat;yahoo&period;fr<&sol;p>&NewLine;<p><strong>Wanlé Gérard COULIBALY <&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p>L’article <a href&equals;"https&colon;&sol;&sol;www&period;sidwaya&period;info&sol;blog&sol;2021&sol;12&sol;07&sol;proces-thomas-sankara-nabie-nsony-a-tire-sur-la-tete-du-president-temoigne-issouf-sawadogo&sol;">Procès Thomas Sankara &colon; « Nabié N’Sony a tiré sur la tête du président »&comma; témoigne Issouf Sawadogo<&sol;a> est apparu en premier sur <a href&equals;"https&colon;&sol;&sol;www&period;sidwaya&period;info&sol;">Quotidien Sidwaya<&sol;a>&period;<&sol;p>

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