Chronique judiciaire du samedi : Il frappe une femme enceinte qui a refusé ses avances
Messieurs, tenez-le pour dit : lorsque vous appelez une femme dans la rue pour lui conter fleurette, elle n’est pas obligée de vous répondre favorablement. Et surtout, vous n’avez pas le droit de vous en prendre à elle, ni physiquement, ni moralement. C’est lâche et indigne de vous !
O.A, 22 ans, s’est retrouvé à la barre du tribunal de Ouahigouya pour avoir porté des coups sur dame M.T. Devant les juges, il ne nie pas trop les faits qui lui sont reprochés : « coups et blessures volontaires ». Mais qu’est-ce qui l’a amené à porter la main à la dame en pleine nuit, aux environs de 23h, au point que sa victime a passé 21 jours d’invalidité ? C’est lui-même qui relate les faits en ces termes :
« C’était vers 23h, je l’ai appelée quand elle passait. Elle m’a répondu à savoir si j’avais le pouvoir de l’appeler. Je l’ai insultée. Elle m’a insulté aussi. C’est en ce moment que je l’ai rejointe et lui ai administré deux gifles et le lendemain je reçois une convocation venant d’elle. Je pensais que c’était une fille et que j’allais déposer mes ‘dossiers’ ».
Mais non, M.T n’était pas une demoiselle. Et en plus, elle était enceinte. La jeune dame ajoute que c’est bien plus que deux gifles qu’elle a reçues ce soir-là.
« Je partais éteindre le ventilo de mon salon car il y a coupure de courant. Il m’a ‘psstée’ (appeler avec un sifflement, ndlr) puis je n’ai pas réagi. Il m’a injuriée et je lui ai remis la même injure. C’est ainsi qu’il m’a administrée des coups et à l’hôpital, le médecin m’a fait savoir qu’il y a eu un écoulement de fœtus au niveau de l’utérus car j’étais enceinte de deux mois », raconte-t-elle. La victime de O.A a donc reçu aussi des coups au ventre.
De quoi éloigner la magnanimité du procureur de la tête de l’agresseur. Le représentant du ministère public a en effet brandi des certificats médicaux qui corroborent les dires de M.T. Voilà pourquoi il a requis contre lui une peine de 24 mois de prison, dont 12 mois ferme, et une amende d’un million de FCFA assortie de sursis.
M.T s’est constituée partie civile et a réclamé 120 000 FCFA pour les frais de soins.
Le juge a mis le dossier en délibéré et a donné rendez-vous le 29 décembre 2021 pour son verdict.
Faso7
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