Violences faites aux enfants : Six communautés des communes rurales du centre s’engagent à bannir les pratiques
Les mariages d’enfants, les excisions et les autres formes de violences faites aux enfants seront désormais bannis dans six communes rurales de la région du centre. C’est l’engagement pris par six communautés des six communes rurales au cours d’une déclaration publique, ce 21 décembre 2021, à Tanghin-Dassouri. Une initiative de l’ONG Voix de femmes en collaboration avec ses partenaires techniques et financiers.
La commune rurale de Tanghin-Dassouri a abrité la déclaration publique d’abandon des violences faites aux enfants. Une cérémonie marquée par une mobilisation des citoyens de la commune. Pour faire passer le message, la cérémonie a débuté par un slam porteur des messages de sensibilisations sur les violences faites aux enfants, notamment l’excision. Puis, d’une pièce théâtrale dénonçant les pratiques liées aux mariages d’enfants, en particulier le mariage d’enfants et de mineurs.
Sara Kaboré a lu la déclaration au nom des enfants
Dans ses bénédictions aux organisateurs de la cérémonie, Kolog-Naaba, chef coutumier de Tanghin-Dassouri a invité le public à écouter les conseils et aller vers l’abandon total des violences sous toutes ses formes faites aux enfants.
Pour la vice-présidente de l’ONG Voix de femmes, Isabelle Diallo « il s’agit d’une modeste contribution à la promotion des droits des enfants et la lutte contre toutes les formes de violences faites aux enfants », avant d’ajouter que son organisation a bénéficié d’un appui pour mettre en place un projet de lutte contre les mariages et l’abandon des mutilations faites aux enfants. Pour elle, ces pratiques courantes fonctionnent comme des pratiques sociales, marquées par l’inégalité des genres à l’égard des femmes et des filles. Elle a encouragé à aller sur la tolérance zéro à l’égard des violences faites aux femmes et aux enfants. Pour elle, cela participe aux violences faites aux femmes et aux filles.
Les participants
Selon les statistiques dressées, au Burkina Faso, relève la vice-présidence de l’ONG, la prévalence de l’excision selon l’EMC 2015, 67,3 % chez les femmes et 15 à 49 ans et de 11% chez les filles de 0-14 ans. Quand au mariage d’enfants, la prévalence au niveau national serait de 52% (EDS 2010), y compris 26.8% et 39 % pour les femmes de 20 à 24 ans mariées avant 18 ans. Une légère baisse chez les jeunes.
Samira Ilboudo a lu la déclaration au nom de la communauté catholique
Pour la vice-présidente de l’ONG Voix de femmes, ces pratiques ont des répercussions sur les droits sexuels et reproductifs des femmes et des jeunes, notamment les fistules obstétricales, la déscolarisation, l’analphabétisme qui sont des conséquences sur les inégalités du genre et le sous-développement.
Maire de Tanghin-dassouri, Lassané Tiemtoré
Dans son combat contre ces pratiques, l’ONG Voix de femmes dresse un bilan satisfaisant, à travers 6O villages dans six communes rurales dans la région du centre telles que Saaba, Komki-Ipala, Koubri, Tanghin-Dassouri, Komsilga et Pabré. L’ONG pour mettre fin à ces pratiques, selon les décomptes de la vice-présidente a mis 122 clubs d’enfants dans les villages, 3897 enfants dont 2025 adolescentes et 1872 adolescents de 11 à 19 ans sensibilisés sur les compétences de vie courante et les violences basées sur le genre. 11518 filles recensées et suivies pour être protégées contre les mutilations génitales féminines, le mariage d’enfants et les violences basées sur le genre ;1009 leaders communautaires dont 773 hommes et 236 femmes touchés par des activités de plaidoyers, 17227 personnes touchées par les séances de causeries, 140 enfants pris en charge, 120 imams formés.
Isabelle Diallo, vice-présidente Voix de Femmes
Pour la représentante du Conseil national de lutte de contre les pratiques de l’excision, Rosalie Taro, « l’urgence sanitaire oblige de combattre ces pratiques qui freinent la promotion des droits des enfants, notamment des filles », d’ajouter que la pratique de la déclaration publique contribue aux changements de normes sociales, qui selon elle, il s’agit d’aller vers un refus définitif des pratiques, qui doivent être soutenus par les actions de sensibilisation.
Rosalie Taro, Réprésentant du Conseil national de lutte contre l’excision
Dans la même logique, le maire de Tanghin-Dassouri, Alassane Tiemtoré a invité les communautés à plus de vigilance face aux menaces sur les droits des enfants, mais aussi de dénoncer les violations des droits des enfants sur toutes ses formes.
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