La défense est en colère. Les envolées verbales entre les avocats de la défense et le parquet militaire ont clos l’audience de ce 22 décembre 2021. Une question de propos qui a fait piquer une colère noire aux avocats de la défense, qui ont exigé au parquet militaire de retirer lesdits propos.
Les avocats de la défense ont monté le ton contre le parquet militaire. Une première depuis le début du procès. En effet, un des procureurs du parquet militaire est accusé de « propos sexistes», selon les propos de Me Marie Nébié, avocat de la défense. C’est aussi la position de Me Mamadou Sombié, avocat de la défense, conseiller de l’accusé Nabonswendé, qui est monté au créneau pour exiger des « retraits de propos». Une demande formulée à l’endroit du Président du tribunal, Urbain Meda, qui a répondu n’avoir rien « compris ni noté». La salle a failli monté en ébullition verbale, au point où Me Mamadou Sombié a déclaré que ces expressions lui réveillaient de vieux souvenirs. En effet, selon les dires de Me Mamadou Sombié, à l’occasion d’un procès antérieur, c’est-à-dire, l’affaire Ouali, le procureur militaire de l’époque, suite aux propos de nature similaire : « est rentré dans mes plumes», s’est-il souvenu, à travers un ton perçant la salle.
A l’origine des faits, une question d’interprétation d’un article du code de justice militaire. Il s’agit de l’article 119 qui permet au Tribunal, en cas d’absence d’un témoin de procéder à la lecture de son P.V d’audition produit par le juge d’instruction. Objectif, étant de faire connaitre la position du témoin absent.
Pour le parquet, cette disposition juridique s’impose dans le cas d’espèce, dans la mesure où des témoins cités se retrouvent indisponibles. Mais pour la défense, la plupart des témoins venus au parquet, nombreux souffraient « de trouble d’oubli, certains ont oublié leurs grades», Selon Abdoul Latif Dabo, avocat de la défense. Pour situer les faits et en tirer les conséquences, mais aussi dire le droit, le président du tribunal Urbain Meda a demandé au parquet et aux avocats de la cour de donner leurs avis.
Au cours des échanges, un procureur du parquet militaire a lancé « Messieurs les avocats de la défense». Des propos qui n’ont pas du tout plu à Me Mamadou Sombié, encore moins à Me Marie Nébié qui ont expliqué à la cour qu’il s’agit des propos sexistes.
Le Président Urbain Meda a dû jouer le pacificateur pour calmer le jeu. Mais la tension était montée d’un cran, alors que le procès se poursuit, et que le réquisitoires est attendu dans les prochaines semaines.
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