Actualité

Situation nationale : L’impunité risque de provoquer un embrasement du Burkina (CISC)

Le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) a animé ce jeudi 23 décembre 2021 à Ouagadougou, un point de presse. Devant la presse, le collectif  a évoqué tour à tour la situation sécuritaire nationale et sur les activités commémoratives de l’an 3 du drame de Yirgou. Le collectif au cours de cette rencontre a invité le gouvernement à faire le bon diagnostic de la situation afin d’apporter le remède approprié pour restaurer l’intégralité du territoire du Burkina Faso.

D’entrée, le collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) a dépeint la situation sécuritaire. Des massacres de populations civiles, des attaques contre les positions des FDS et des symboles de l’État se sont multipliées faisant des centaines de morts. Pour le collectif, la crise a entrainé aujourd’hui plus de 1 500 000 déplacés internes, la fermeture de près de 3000 écoles (soit 10% des écoles), ¼ des enfants n’ont plus accès à l’école au niveau nationale et des pertes du contrôle de l’autorité de l’État de portions importantes du territoire national.

Le présidium @InfoH24

Pour le collectif, la situation sécuritaire a entraîné une hausse de l’insécurité alimentaire, et une explosion des violences basées sur le genre (VBG) à l’encontre des femmes et des filles. La peur et le désarroi sont en train de laisser la place à un mouvement de colère grandissant qui s’exprime contre les autorités nationales. Face à la crise qui se détériore, le collectif a invité l’Etat burkinabè sur l’urgence de faire toute la lumière sur le massacre d’Inata.

En ce qui concerne la commémoration du 3e triste anniversaire du massacre de yirgou, le CISC a dévoilé le programme des activités. Le CISC prévoit, un panel sur le thème « Quels liens entre les violations des droits humains et la dégradation de la situation sécuritaire au Burkina Faso», le 08 janvier 2022, au CBC, une journée des communautés à Boussouma en mi-janvier 2022 et une sortie pour assistance aux PDI dès début janvier 2022.

Sur le massacre ethnique de yirgou, le collectif a invité l’État à faire la lumière sur le dossier car l’impunité de yirgou risque fort de provoquer un embrasement dans la région du Centre-Nord et partant du Burkina tout entier. Selon,  le secrétariat général du CISC, Daouda Diallo, notre pays a commis plusieurs erreurs qu’il peine à rattraper, dans la lutte contre le terrorisme.

Des journalistes à la conférence de presse du CISC@InfoH24

La première fut incontestablement la création de certaines milices armés ou groupes d’auto-défense Koglwéogos, ensuite leur parrainage politique ayant favorisé l’impunité dans le dossier Yirgou et autres cas similaires où ils sont accusés de commettre des exactions contre certaines communautés. La 2nde erreur a été de transvaser ces mêmes Koglwéogos de moralité douteuse ou colporteurs de violence dans les rangs des VDP après l’adoption de la loi relative à la création des VDP. A cela, il faut ajouter la stigmatisation communautaire qui a déstructuré le tissu social et multiplié les conflits intercommunautaires.

Pire, à en croire le collectif, les exécutions sommaires et extra-judiciaires ont davantage fragilisé la collaboration populations-FDS et surtout contribué à renforcer les effectifs des groupes terroristes. «  La stratégie de la neutralisation systématique des suspects a été contre-productive pour notre pays. Car, depuis que l’on annonce à coups de communiqués des dizaines de terroristes neutralisés, le Burkina n’a pas réussi à récupérer des portions de territoires que l’Etat avait abandonnées » a déclaré, le secrétariat général du CISC, Daouda Diallo.

Pour le CISC, depuis le massacre ethnique de yirgou, il a maintes fois tiré la sonnette d’alarme en expliquant que l’impunité de yirgou risque fort de provoquer un embrasement dans la région du Centre-Nord et partant du Burkina tout entier. Mais rien n’a été fait. Et les conséquences sont là aujourd’hui. Il espère néanmoins que le bon diagnostic sera fait maintenant pour restaurer l’intégralité du territoire du Burkina Faso.

C’est pourquoi, face à l’impasse actuelle, le CISC invite l’État Burkinabè à mettre en avant la transparence à travers une procédure régulière, la bonne moralité, quand il s’agit de recruter des auxiliaires de défense qu’il faudra enrôler dans l’armée car des civils armés ne sauraient remplacer une armée régulière.

Le secrétariat général du CISC, Daouda Diallo@InfoH24

Le CISC interpelle l’État burkinabè à lutter efficacement contre l’injustice et l’impunité car les exactions, largement documentées, attribuées à certains éléments des forces de défense et de sécurité continuent de bénéficier d’une impunité quasi-totale, ce qui ne fait qu’alimenter le cycle de violence, ouvrant la voie à toutes les dérives possibles, mais également favorise le recrutement des groupes armés terroristes qui usent de perfidies diverses pour des raisons qui leur sont propres.

Il a invité  l’ensemble du peuple Burkinabè à organiser un dialogue avec tous les acteurs sur le vivre ensemble, l’accès aux ressources naturelles et aux services sociaux de base depuis l’échelon du village jusqu’au niveau national afin de poser les jalons d’un État nation où notre diversité devient une richesse et non une source de conflit etc. Il recommande des assises communales inclusives de toutes les communautés au niveau national pour discuter de toutes situations conflictogènes liées à la cohésion nationale.

L’article Situation nationale : L’impunité risque de provoquer un embrasement du Burkina (CISC) est apparu en premier sur INFOH24 – Actualités et Infos au Burkina Faso et dans le monde.

Comments

comments

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page