Le 26 décembre 2021 a été une journée qui va rester pendant longtemps dans la mémoire commune des habitants de Ouahigouya. L’intrépide Volontaire pour la défense de la Patrie (VDP), Soumaila Ganamé, alias Aladji Yoro, mort le 23 décembre a été conduit à sa dernière demeure au cimetière de Oufré. Fait chevalier de l’Etalon à titre posthume par le gouvernement, c’est dans l’émotion que ses admirateurs, accourus de partout, lui ont rendu un dernier hommage.
Il est 15h à l’hôpital de Ouahigouya ce 26 décembre 2021. Une foule immense s’avance vers la morgue. Des hommes munis de AK47, de fusils d’assaut parcourent la ville sur des motos. Les va-et-vient sont perceptibles. En ville, l’ambiance est morose. Il existe comme une sensation de quelque chose d’inhabituelle. Le deuil de la mort de Ladji Yoro et de ses camarades a envahi Ouahigouya et ses habitants.
La dépouille de Ladji Yoro dans la cour de la morgue
« Ladji était un autre Sankara », a déclaré à la presse, Samuel Kalkoumdo, un proche du défunt. Pour ce dernier, « le volontaire pour la défense de la Patrie, Ladji Yoro a aimé sa patrie et a donné sa vie pour les siens ». En effet, sa mort annoncée le 23 décembre semblait incroyable pour ses admirateurs. Gardé à la morgue de Ouahigouya, c’est dans l’après- midi du 26 décembre qu’il a été inhumé, après un rite funéraire musulman.
Les autorités à la cérémonie de levée du corps
L’ancien ministre Sherif Sy, l’actuel ministre de la Défense Barthélemy Simporé, le chef d’Etat major général des armées, les autorités de la région, ainsi que les forces vives du Loroum et une délégation des volontaires pour la défense de la patrie, lui ont témoigné leur admiration. Pour service rendu à la nation, il a été élevé au grade de chevalier de l’Etalon, à titre posthume.
De gauche à droite, Sherif Sy, Barthelemy Simporé et le chef d’Etat major général des Armées
En signe de reconnaissance et d’hommage à Ladji Yoro, la population n’a pas marchandé son déplacement. Un long cortège a accompagné la dépouille non seulement pour l’hommage mais aussi pour être témoin de la mise en bière de l’idole d’une population.
Une vue de la foule au moment de l’inhumation
Autour de sa tombe, la foule nombreuse a accouru, les poings levés, scande, « la Patrie ou la mort, nous vaincrons ». Ce cris de guerre fini, ceux chargés d’assurer l’inhumation ont commencé à jeter de la terre, recouvrant progressivement ce homme dont la bravoure a été saluée.
Engagé volontaire pour défendre son village, Ladji Yoro est l’un des nombreux volontaires pour la défense de la patrie qui ont succombé aux attaques terroristes, depuis le début de la crise qui secoue le Loroum.
Au cours de l’hommage, la foule a pris connaissance des épouses de l’homme, notamment, ses trois femmes présentes sur quatre, sa mère et un garçonnet, sur les huit enfants dont il fut le géniteur.
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