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Secteur rural: Tendance baissière des allocations budgétaires

Le budget de l’Etat alloué aux secteurs sociaux de bases sur la période 2017-2021, a fait l’objet d’une étude réalisée par le Centre d’Études et de Recherche Appliquée en Finances Publiques (CERA-FP). Il ressort de cette étude intitulée « analyse des dépenses publiques consacrées aux services de base (éducation, santé, agriculture et genre) », une tendance baissière des allocations budgétaires au secteur rural, à savoir l’agriculture, l’élevage, l’environnement et l’eau.

 Le secteur rural occupe une place importante dans le développement socioéconomique du Burkina Faso. Il comprend les sous-secteurs de l’agriculture, l’élevage, l’environnement et de l’eau. Il emploie plus de 80% de la population totale, contribue à la sécurité alimentaire et nutritionnelle et fournit environ 45% des revenus des ménages agricoles. Sa contribution moyenne annuelle à la formation du Produit intérieur brut (PIB) sur la période 2005-2015 est estimée à 32,46%, dont 17,79% pour les productions végétales, 11,20% pour les productions animales et 3,46% pour la foresterie et la pêche.

Selon une étude du Centre d’Études et de Recherche Appliquée en Finances Publiques (CERA-FP) sur des dépenses publiques consacrées aux services de base, malgré son poids dans l’économie nationale, les ressources budgétaires allouées au secteur rural ont connu une tendance baissière sur la période 2016-2021, comparativement sa part dans le budget global de l’Etat.

En 2017, sur un budget global de 2 299 milliards F CFA, le secteur rural a reçu une dotation de 273 milliards F CFA représentant 12% du budget total, contre une allocation de 247 milliards F CFA en 2021 sur un budget national de 2 672 milliards F CFA, soit une part budgétaire de 12%.

Importantes dépenses d’investissements

au ministère de l’agriculture

« En termes d’exécution on retrouve ce ratio (Part Budget rural exécuté/Budget Etat Exécuté) passant de 9% en 2017 à 5% en 2020 », note le rapport. Selon les évaluateurs, l’exécution budgétaire, largement en deçà des allocations, pourrait s’expliquer par des contraintes objectives ou un problème d’efficacité.

Selon les données agrégées, le secteur rural, à la différence des secteurs de l’éducation et de la santé, a l’avantage d’avoir une forte prédominance des dépenses d’investissement sur les dépenses courantes. Et parmi les départements du secteur rural, le ministère en charge de l’agriculture a enregistré des avancées fort appréciables en matière de réalisation d’investissements devant contribuer à l’accroissement de la productivité du secteur rural.  « A la différence des autres départements, les investissements sont significatifs et occupent la majeure partie du budget. Les investissements réalisés au titre de l’année 2017 en termes d’exécution budgétaires ont atteint 82%, 86% en 2018, 73% en 2019, 94% en 2020 », souligne l’étude.

Pour ce qui est des engagements du Burkina Faso en matière d’allocations budgétaires au secteur rural, l’étude indique qu’ils ont été respectés en 2017 et 2018 ; ce qui n’est pas le pour les années 2019, 2020 et 2021.

Encore des efforts à faire

Selon l’étude, nonobstant les efforts déployés, le secteur rural n’a pas encore connu l’essor attendu. « L’exécution du PNDES est allée dans le sens de l’accroissement de la productivité des secteurs de production primaire, secondaire et tertiaire, sans toutefois parvenir à enclencher véritablement, la transformation structurelle souhaitée de l’économie. Le secteur rural est resté en effet confronté aux aléas climatiques malgré les actions engagées pour réduire sa vulnérabilité, impactant le profil de la production végétale et animale », peut-on lire dans le rapport.

Le secteur continue donc de souffrir des maux tels l’insuffisance dans l’exploitation des périmètres aménagés, les attaques de chenilles et des oiseaux granivores, la forte dépendance de la production agricole du cycle pluviométrique, le retard dans la réalisation des investissements structurants et la non mise en place des services fonciers ruraux dans la majorité des communes. Ces facteurs plombent la productivité du secteur agricole.

« Les défis restent importants et les attentes nombreuses. Il appartient à l’Etat de se donner les moyens nécessaires et de travailler à leur saine gestion afin que les dépenses publiques contribuent à y répondre et apporter un mieux-être aux burkinabè », conclue l’étude.

Mahamadi SEBOGO

Windmad76@gmail.com

Dépenses cumulées des ministères du secteur rural (MAAHM, MEA, MEEVCC, MRAH) (en milliard de FCFA) de 2017 à 2021

Année
2017
2018
2019
2020
2021
Allocation Secteur Rural
273,30
248,24
190,77
198,78
247,70
Budget global
2 299,78
2 191,93
2 366,67
2 532,76
2 672,78
Part Budget Secteur rural/Budget Etat
12%
11%
8%
8%
9%
Exécution budget Secteur rural
199,97
160,05
151,06
131,60
74,65
Budget global exécuté
2 115,68
2 053,64
2 137,63
2 424,89
1 245,87
Part Budget rural exécuté/Budget Etat Exécuté
9%
8%
7%
5%
6%

Source : Rapport d’étude

 

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