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Dérogations fiscales : « Leurs effets ne sont pas perceptibles », dixit Hermann Doanio, secrétaire exécutif du CERA-FP

<p><strong>Le Centre d’études et de recherche appliquée en finances publiques &lpar;CERA-FP&rpar; a réalisé une étude sur les dépenses fiscales ou exonérations fiscales au Burkina Faso de 2016 à 2020&period; Les résultats de cette évaluation ont été présentés aux hommes et femmes de médias au cours d’un point de presse&comma; le mardi 28 décembre 2021&comma; à Ouagadougou&period; <&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p>Les dépenses fiscales ou exonérations fiscales sont des avantages fiscaux dérogatoires du système fiscal normal accordés par l’Etat à une catégorie donnée de citoyens ou de contribuables&period; Elles peuvent se traduire par des exonérations de revenus&comma; d’opérations&comma; de biens&comma; d’actes ou de personnes du champ d’application de l’impôt ou de la taxe&comma; des abattements&comma; des réductions et déductions des bases imposables&comma; des réductions de taux d’imposition&comma; des reports de délai de paiement de l’impôt ou par des crédits d’impôts&period; Ces faveurs fiscales&comma; qui occasionnent des pertes de recettes budgétaires&comma; visent cependant à permettre à l’Etat d’atteindre des objectifs stratégiques de développement économique&comma; social&comma; culturel ou autres&period; De manière concrète&comma; au Burkina Faso&comma; les dépenses fiscales&comma; visent&comma; entre autres&comma; à encourager l’investissement&comma; promouvoir le partenariat public-privé&comma; l’énergie solaire&comma; les PME&sol;PMI&comma; réduire les coûts des facteurs de production&comma; renforcer la coopération internationale&comma; soutenir le pouvoir d’achat&comma; la presse&comma; promouvoir le secteur des transports&period;<&sol;p>&NewLine;<h2><strong>Les entreprises&comma; les grandes bénéficiaires<&sol;strong><&sol;h2>&NewLine;<p>Le Centre d’études et de recherche appliquée en finances publiques &lpar;CERA-FP&rpar; a réalisé une analyse citoyenne de ces exonérations fiscales au Burkina Faso sur la période 2016-2020&period; Les résultats de cette évaluation ont été présentés aux journalistes lors d’une conférence de presse&comma; le 28 décembre 2021&comma; à Ouagadougou&period; Selon le secrétaire exécutif du CERA-FP&comma; Hermann Doanio&comma; cette évaluation des dépenses fiscales se veut un cadre d’informations&comma; de débats et de réflexions&comma; mais aussi d’interpellations et d’actions&period; Elle vise à susciter des débats publics sur le sujet&comma; à influencer les décisions des gouvernants sur les dépenses fiscales pour une meilleure prise en compte des aspirations et des besoins des citoyens et citoyennes&period; Il ressort de l’étude que les allègements fiscaux dérogatoires ont coûté au budget de l’Etat environ 92 milliards F CFA en 2016&comma; 87 milliards F CFA en 2017&comma; 68 milliards F CFA en 2018&comma; 76 milliards F CFA en 2019 et 110 milliards F CFA en 2020&period; Ces montants résultent de plusieurs centaines de mesures fiscales dérogatoires inventoriées à travers des textes législatifs et règlementaires à savoir&comma; le Code général des impôts&comma; le Code minier&comma; le Code des investissements&comma; la loi SCADD&comma; la loi sur les pôles de croissance et les autres textes &lpar;conventions&comma; contrats&comma; décrets&comma; arrêtés&comma; lettres…&rpar;&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Onze impôts sont concernés par ces dérogations &semi; avec trois qui viennent en tête&comma; à savoir les Droits de douanes &lpar;DD&rpar;&comma; la Taxe sur la valeur ajoutée &lpar;TVA&rpar; et l’Impôt sur les sociétés &lpar;IS&rpar;&period; « L’analyse des données par type d’impôts montre que sur la période de 2016 à 2020&comma; les dépenses fiscales sont constituées majoritairement des DD avec une prépondérance moyenne sur la période de 32&comma;83&percnt;&comma; soit un montant moyen de 28&comma;56 milliards de francs CFA&period; Ils sont suivis de la TVA&comma; avec une proportion de 28&comma;29&percnt; représentant un impact budgétaire de 24&comma;61 milliards de francs CFA et de l’IS avec un poids moyen sur la période 26&comma;82&percnt; correspondant en valeur absolue à un montant de 23&comma;33 milliards de francs CFA »&comma; a fait savoir M&period; Doanio<&sol;p>&NewLine;<h2><strong>La nécessité de passer par l’Assemblée nationale<&sol;strong><&sol;h2>&NewLine;<p>En ce qui concerne les bénéficiaires de ces allègements fiscaux&comma; les entreprises&comma; les ménages et l’administration publique occupent les trois premières places&period; « En 2020&comma; les principaux bénéficiaires sont les entreprises &lpar;71&comma;3 &percnt;&rpar;&comma; suivies des ménages &lpar;13&comma;9 &percnt;&rpar; et des administrations publiques &lpar;8&comma;1 &percnt;&rpar;&period; Ces trois &lpar;03&rpar; groupes de bénéficiaires absorbent plus de 93&comma;3 &percnt; des dépenses fiscales&comma; soit un montant de 102&comma;86 milliards de francs CFA »&comma; poursuit-il&period; De l’analyse par objectif&comma; l’étude montre qu’entre 2016 et 2020&comma; 62&percnt; des mesures fiscales dérogatoires sont destinées à encourager l’investissement&comma; 17&percnt; à renforcer la coopération internationale&comma; 8&percnt; à promouvoir l’énergie solaire et 5&percnt; à soutenir le pouvoir d’achat&period; Les évaluateurs doutent cependant de l’efficacité de ces mesures&period; « Les dépenses fiscales sont accordées chaque année mais leurs effets sont moindres&comma; ne sont pas perceptibles »&comma; a déploré le secrétaire exécutif du CERA-FP&period; Il a souhaité qu’une évaluation de l’impact des mesures dérogatoires soit faite&comma; surtout en temps de crise&comma; afin de mesurer leurs effets socioéconomiques&comma; en termes par exemples d’entreprises et d’emplois sauvés&period; Ce qui&comma; selon lui&comma; amènerait les citoyens à comprendre le bien-fondé de ces dérogations fiscales qui coûtent des milliards F CFA au budget de l’Etat&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Il considère comme étant une injustice&comma; le fait que les entreprises qui disposent de capacités financières plus importantes soient les grandes bénéficiaires des dépenses fiscales&comma; au détriment des couches vulnérables&period; Hermann Doanio a également regretté que chaque année les exonérations soient accordées sans la mise à contribution de l’Assemblée nationale pour lui permettre de se prononcer sur la pertinence de ces mesures fiscales dérogatoires avant leur accord&period; Face à ces insuffisances&comma; le CERA-FP a formulé des recommandations&period; Il s’agit de la nécessité de prévoir les dépenses fiscales par objectif dans le budget de l’Etat et à les soumettre à l’appréciation et à l’autorisation du Parlement &semi; de faire une évaluation d’impact socioéconomique des mesures dérogatoires spécifiques accordées dans le cadre des crises &lpar;COVID-19&comma; contexte sécuritaire&comma; PDI&comma; crise alimentaire&comma; etc&period;&rpar;&period; Il est également recommandé de faire paraitre dans les rapports publics&comma; l’efficacité en termes d’effets et d’impacts socioéconomiques de ces dépenses fiscales par nature&comma; bénéficiaire et objectif&period;<&sol;p>&NewLine;<p><strong>Mahamadi SEBOGO <&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p><strong>Windmad76&commat;gmail&period;com <&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p>L’article <a href&equals;"https&colon;&sol;&sol;www&period;sidwaya&period;info&sol;blog&sol;2022&sol;01&sol;04&sol;derogations-fiscales-leurs-effets-ne-sont-pas-perceptibles-dixit-hermann-doanio-secretaire-executif-du-cera-fp&sol;">Dérogations fiscales &colon; « Leurs effets ne sont pas perceptibles »&comma; dixit Hermann Doanio&comma; secrétaire exécutif du CERA-FP<&sol;a> est apparu en premier sur <a href&equals;"https&colon;&sol;&sol;www&period;sidwaya&period;info&sol;">Quotidien Sidwaya<&sol;a>&period;<&sol;p>

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