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Procès Thomas Sankara et de ses douze compagnons : L’accusé Gilbert Diendéré est souffrant

Après quelques jours de suspension, le procès tant attendu des burkinabè, le procès Thomas Sankara a repris ce 04 Janvier 2022. A cette ouverture de l’audience, la partie civile a adressé une correspondance à la chambre pour avoir précisément une idée sur le cas des dépositions des témoins par vidéoconférence à l’étranger. Ensuite, ce fut le tour de la défense, d’informer la chambre de l’absence de l’accusé, le général Gilbert Diendéré à travers  un certificat médical attestant de la maladie de Général et qu’il est mis à l’isolement pour dix (10) jours. Puis, la lecture des procès-verbaux de témoins absents. Le juge devra aussi entendre des témoins cités par l’accusé Jean-Pierre Palm pour sa défense.

Le procès de l’assassinant de Thomas Sankara et de ses douze compagnons s’est poursuivi avec la lecture des procès-verbaux de témoins absents et les témoins témoins cités par l’accusé Jean-Pierre Palm pour sa défense. Mais avant de plonger dans cette étape de lecture. La partie civile dans une correspondance à travers une correspondance au tribunal a souhaité que soit intégrée dans un chronogramme, le témoignage de personnes vivant à l’extérieur par vidéoconférence. Et aussi l’ajout d’une liste supplétive voulue par les avocats de la partie civile. Le président du tribunal, Urbain Méda pour statuer sur cette demande a recueilli les avis des différentes parties.

Pour le parquet militaire n’a pas abondé dans le même sens que la partie civile. Le parquet propose que soient lus seulement les procès-verbaux des témoins inscrits au début du procès. Le parquet rejette donc la liste que veut ajouter la partie civile. Quant à la défense, elle a demandé 10 minutes pour une concertation. Après concertation, elle s’aligne dans la logique du parquet militaire.

Pire, elle soutient que la correspondance (celle qui demande le témoignage de témoins supplémentaires à l’extérieur) est nulle. Me Sombié qui parle au nom des avocats de la défense, va loin en soutenant que  « la lettre interpelle la défense aussi bien dans le fond que dans la forme. Selon la défense, la lettre est signée « Cabinet Sankara » alors que le « Cabinet Sankara » n’existe pas. Et Me Sankara lui-même n’exerce plus. Nous demandons à votre juridiction de faire comme si cette correspondance n’avait jamais existé », a conclu Me Sombié.

La défense a terminé son intervention en informant la chambre que le général Diendéré bénéficie d’un repos médical de dix jours à compter du 31 décembre 2021. Et il est même en isolement. Mais pour le président du tribunal Urbain Meda, il a rassuré que tous les procès- verbaux seront lus. Il a indiqué que le témoignage des personnes vivant à l’extérieur seront également traités et un  chronogramme sera proposé aux différentes parties.

A la suite de ces éclaircissements du président, les greffiers ont déjà procédé à la lecture des procès-verbaux de témoins absents.  Elle a commencé par la lecture du procès-verbal de Paul Sawadogo. Détenu à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO), Paul était en corvée au conseil de l’Entente avec une dizaine d’autres codétenus, pour s’occuper de petits travaux de jardinage.

Dans la lecture, il ressort  qu’en cette après-midi du 15 octobre 87, ils étaient à la tâche, lorsque Thomas Sankara est arrivé au Conseil. Il demande à des éléments venus de Pô, ce qu’ils sont venus faire à Ouagadougou. Ces derniers lui disent qu’ils sont-là pour payer du matériel. Le président Sankara s’adresse ensuite à eux, les corvéables, en les exhortant à bien travailler et à laisser le banditisme. « Il nous a dit que si on travaille bien, on va avoir du boulot, s’il est toujours président », retient-t-on dans ce procès-verbal. C’est sur ces échanges  que Thomas Sankara est entré dans son bureau. Quant à eux, ils ont continué  leur tâche.

Quelques instants après, les coups de feu ont commencé à résonner, précédés de l’arrivée de deux véhicules au Conseil. Ramenés à la MACO, Paul Sawadogo et ses codétenus seront à nouveau convoyés au conseil de l’Entente pour ramasser les corps afin de les enterrer. Il dit avoir reconnu le corps du président Thomas Sankara en décrivant sa tenue de sport (survêtement rouge, il était couché sur côté droit). On retient aussi de ce procès-verbal, que Paul fait partie de ceux qui ont retiré la bague de Thomas Sankara. « Ils ont vendu la bague à 50 000 F CFA à un certain N’gom ou Diawara mais le partage a fait des mécontents car certains ont eu 1000 francs et d’autres moins » à travers ce procès-verbal de Paul.

A sa suite,  c’était la lecture du procès-verbal  du témoin Rasmané Tiendrébéogo mais sa déposition correspondait à celle de Paul. Donc elle n’a pas été lue. Quant à la lecture du  procès-verbal de Jean Romain Somé, militaire à la retraite, chef de service des transmissions à l’époque des faits. On retient le témoin Somé est plusieurs fois sur sa déposition pour apporter des précisons. Notamment, le 8 novembre 2016, le 4 septembre 2018. On peut retenir que dans l’après-midi du 15 octobre 87, il était à son poste, hors du conseil de l’Entente. Et c’est lorsque les tirs se sont calmés qu’il va s’approcher du lieu, d’où il apercevra des corps de sa position, à l’entrée du conseil. Il explique avoir aperçu, après le drame, Gilbert Diendéré, arrêté seul, en tenue bariolée, décoiffé et talkie-walkie en mains.

Après Jean Romain Somé, on a écouté la lecture des procès-verbaux  des témoins Adama Zongo, Grégoire Kambou, Ousmane Guiré, Adama Ouédraogo, Diweté Kambou, Dramane Paré et Oumarou Koama. Dans la lecture du procès-verbal de Diweté Kambou, on peut retenir qu’il est allé voir le père Thomas pour expliquer la situation entre les deux chefs de la révolution. Cela n’a pas permis de désamorcer la bombe.

De Po où l’évènement l’a trouvé, un message est venu de Ouagadougou ordonnant de le tuer. Mais finalement il a été ramené à Ouagadougou dont il a fait une semaine sans manger. Puis il a fait 2 ans et six mois à la gendarmerie. Dans cette lecture, le témoin soutient que la tuerie de Thomas a été dirigée par Blaise Compaoré et Gilbert Diendéré. Cette lecture a conduit à la suspension de l’audience.

Le projet de chronogramme du tribunal

A la reprise, le président du tribunal avant d’écouter les témoins cités par l’accusé Jean-Pierre Palm pour sa défense, le président du tribunal a donné le chronogramme de la suite du procès. Ainsi le 5 janvier 2022, l’audience se poursuivra avec la lecture des procès-verbaux des témoins, Valère Somé, Etienne Zongo, Jerry Rawlings et Sikata Kodjio.

Le 10 janvier 2022, la partie civile pour les observations, le 11 janvier, il sera question des présentations des pièces à conviction et les experts seront convoqués. Le 12 janvier 2022, la parole sera donnée aux victimes. Ensuite, une suspension d’une semaine et le 24 janvier 2022, début des plaidoiries. Tel est le projet de chronogramme présenté par le président du tribunal, Urbain Méda.

Les dépositions des témoins cités par l’accusé Jean-Pierre Palm pour sa défense

En ce qui concerne les dépositions des témoins cités par l’accusé Jean-Pierre Palm pour sa défense, sur les quatre témoins notamment Éric Palm, Guy Yaméog, Idrissa Zampaligré et Romain Ko. Seule la déposition de l’adjudant-chef major à la retraite,  Romain Ko a beaucoup plus intéressé la chambre. Selon le témoin Romain, le 15octobre 1987, il était au bureau et aux environs de 16 heures. Il a entendu des coups de feu.

Secrétaire à l’époque des faits, il a quitté son bureau pour aller à la maison. C’est le lendemain 16 octobre qu’il est revenu pour vérifier au niveau de son bureau si les tirs n’ont pas touché du matériel. Et c’est là qu’il a eu l’information que tous les officiers sont convoqués au conseil. C’est ainsi quand il rentrait, il a fait un crochet chez Éric Palm pour voir Jean-Pierre Palm.

Puis, il a donné l’information à Jean-Pierre Palm et ils sont allés ensemble au Conseil de l’Entente. Après quelques instants d’attente sous l’ombre d’un arbre, Jean-Pierre Palm a été appelé pour entretien de quelques heures. A sortie, on n’a pas échangé sur son entretien et on a passé à la gendarmerie avant de regagner la maison. Cette déposition a mis fin à l’audience de ce 4 janvier 2022. Elle reprend le 5 janvier 2022 à 9 heures avec la lecture des procès-verbaux.   

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