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Procès Thomas Sankara : « J’ai vu Blaise chez Kadhafi », Jerry John Rawlings

<p><strong>Le procès Thomas Sankara et douze de ses compagnons s’est poursuivi&comma; le mercredi 5 janvier 2022&comma; avec la lecture des Procès-verbaux &lpar;PV&rpar; d’audition des témoins absents au Tribunal militaire de Ouagadougou&period; <&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p>L’audience du mercredi 5 janvier 2022 a été consacrée à la lecture des dépositions des témoins&comma; Valère Somé&comma; Etienne Zongo&comma; John Jerry Rawlings&comma; Nodor Kelly&comma; Tchikatta Kodjo&comma; absents pour des raisons de décès&comma; de maladie ou injoignables&period; Le premier PV d’audition du jour lu est celui de Valère Somé&period; Ce dernier était à l’époque membre du Conseil national de la Révolution &lpar;CNR&rpar; au moment des faits et ami du Président Thomas Sankara&period; Le témoin dans sa déposition a indiqué que le 15 octobre 1987&comma; il était avec le président Sankara de 8h à 11h 30 pour la rédaction d’un discours&period; Pour lui&comma; des décisions devraient être prises notamment sur la question de réconciliation&comma; mais aussi des sanctions contre Jean Pierre Palm&comma; commandant de la gendarmerie&comma; au moment des faits&comma; parce qu’il aurait attisé la tension entre Thomas Sankara et Blaise Compaoré&period; A en croire le témoignage du regretté&comma; la tension entre les deux leaders de la révolution venait du fait que Blaise Compaoré avait l’intention de prendre le pouvoir&period; Au niveau politique&comma; a-t-il laissé entendre&comma; les divergences sont apparues à la création des partis politiques&period; « Blaise Compaoré ne voulait pas de l’unification du CNR&comma; il sabotait tout »&comma; a-t-il indiqué&period; A l’écouter&comma; Blaise Compaoré était au courant du coup d’Etat et il l’a bien organisé&period; Dans son PV il a également relevé que c’était Salif Diallo qui attisait le feu et les tracts qui étaient dispatchés sous le CNR étaient l’œuvre de Pierre Bidima&period; Il a par ailleurs confié qu’en plus de Gabriel Tamini&comma; d’autres journalistes comme Baba Hama&comma; Béatrice Damiba rendaient la vie dure au président Thomas Sankara&period;<&sol;p>&NewLine;<h2><strong>« Blaise Compaoré est le cerveau du coup d’Etat »<&sol;strong><&sol;h2>&NewLine;<p>A la suite de Valère Somé c’est le PV d’audition de Etienne Zongo&comma; aide de camp du président Sankara à l’époque qui a été lu par le greffier en chef&period; Dans sa déposition&comma; le témoin a précisé que Blaise Compaoré est le cerveau du coup d’Etat&period; Le 14 octobre 1987&comma; a-t-il raconté&comma; il y avait une réunion du CNR au conseil de l’entente&period; Des soldats &lpar;Maiga&comma; N’soni&comma; Kafando…&rpar; dont les bérets étaient renversés ce jour ont voulu assassiner le président puis il s’est interposé&period; L’aide de camp a précisé que la situation était de sorte qu’ils avaient pensé à une exfiltration du président Sankara&comma; pour&comma; par la suite l’amener à démissionner&period; Issu de l’armée de l’air&comma; Etienne Zongo a révélé dans son témoignage que la guerre de Noël &lpar;1985&rpar; était un complot pour assassiner le président Sankara&period; Pour lui&comma; les incidents que le Burkina Faso a eu avec les pays voisins étaient planifiés par Blaise Compaoré&period; Il a par ailleurs souligné que Blaise Compaoré était protégé par les services de renseignements français et il l’est toujours&period; Quelque temps avant le 15 octobre&comma; le témoin a affirmé avoir vu Blaise Compaoré avec Jacques Foccart en France&period;<&sol;p>&NewLine;<h2><strong>Un complot occidental<&sol;strong><&sol;h2>&NewLine;<p>L’ancien président de la République du Ghana&comma; Jerry John Rawlings dans le PV d’audition a reconnu que Blaise Compaoré et Thomas Sankara étaient de bons amis et qu’il appréciait&period; Mais&comma; a-t-il fait savoir&comma; c’est pour des visions politiques que leur amitié s’est détériorée&period; « Avant la mort de Sankara&comma; Blaise Compaoré m’avait dit que c’est lui qui a rendu possible la Révolution »&comma; s’est-il rappelé&period; Il a expliqué qu’il a personnellement rencontré Sankara pour comprendre leurs divergences et celui-ci&comma; lui a dit que « c’était Blaise Compaoré qui veut lui faire hors-jeu »&period; Il s’est rappelé avoir dit à Sankara de parler à Blaise Compaoré&period; « Quand j’ai appris sa mort&comma; j’ai été choqué »&period; Après son assassinat&comma; a-t-il relevé&comma; le président libyen Kadhafi l’a invité pour discuter sur comment maintenir le cap de la Révolution burkinabè&period; « Quand je suis arrivé&comma; j’ai trouvé Blaise Compaoré et Kadhafi assis »&comma; s’est-il étonné&period; A l’écouter dans sa déposition&comma; Blaise Compoaré a fait savoir à Kadhafi qu’il n’a rien à voir dans la mort de Sankara&period; « A cette rencontre&comma; Kadhafi m’a demandé de faire une photo&comma; j’ai refusé pour ne pas être complice de la mort de Sankara »&comma; a-t-il dit&period; A la question du juge d’instruction de savoir si le coup d’Etat était d’un complot international&comma; le témoin a signifié que cette question peut être posée par des personnes qui ne connaissent pas nos conditions coloniales et néocoloniales&period; « Si vous dites complot occidental&comma; je dis oui&comma; mais complot international&comma; non »&comma; a-t-il déclaré&period;<&sol;p>&NewLine;<h2><strong>« Sankara m’empêche de dormir »<&sol;strong><&sol;h2>&NewLine;<p>L’avant-dernier PV lu par le greffier en chef est pour le témoin&comma; Nodor Kelly&comma; médecin gynécologue ghanéen&period; Au moment des faits&comma; il était ambassadeur du Ghana au Burkina Faso&period; Pour le diplomate ghanéen&comma; il y avait un froid qui existait entre Blaise Compaoré et Thomas Sankara les mois qui ont précédé l’assassinat&period; En témoigne&comma; la rencontre qui réunissait&comma; Thomas Sankara&comma; Blaise Compaoré&comma; Boukari Lingani&comma; et Henri Zongo tous les mois&comma; ne se tenait plus&period; Il a aussi relevé que lors du banquet offert à François Mitterrand en novembre 1986&comma; le discours de Sankara était violent&period; A cette rencontre&comma; a-t-il relaté&comma; Mitterrand n’a pas hésité à dire que « Sankara est tranchant&comma; il m’empêche d’avoir la paix et de dormir »&period; Il a rappelé qu’après le 15 octobre 1987&comma; Blaise Compaoré a tenu un discours à la place de la Révolution pour dire qu’il en a assez&comma; de jouer le rôle de second&period; L’ambassadeur a précisé qu’après l’assassinat de Sankara&comma; il a rencontré Blaise Compoaré qui lui a dit qu’il n’était pas au courant de ce qui s’est passé&period;<&sol;p>&NewLine;<p>« Je lui ai répondu qu’il était un menteur »&comma; a-t-il lâché&period; Pour lui&comma; le principal facteur déclencheur&comma; c’est la volonté de Blaise Compaoré d’occuper la première place&period; Le dernier témoin du jour a été l’officier militaire ghanéen à la retraite&comma; Tchikatta Kodjo&period; Membre de la défense provisoire au moment des faits&comma; il s’est rendu au Burkina Faso grâce à cette fonction&period; Dans sa déposition&comma; il a expliqué que deux semaines avant l’assassinant&comma; Sankara est venu les voir &lpar;Rawlings et lui&rpar;&period; Il y avait des rumeurs de dissension entre les deux leaders&comma; a-t-il reconnu&period; Mais&comma; a-t-il souligné&comma; à cette session&comma; Sankara s’est plutôt intéressée aux mouvements sociaux des syndicats&period; « Il a dit qu’il était très préoccupé par les tensions sociales que les dissensions »&comma; a-t-il rapporté&period; A l’entendre&comma; à la suite de cette rencontre&comma; Rawlings a envoyé un émissaire au Burkina Faso pour savoir ce qui se passait&period; Mais&comma; a-t-il signifié&comma; il était difficile de savoir ce qui se passait exactement&period; Pour lui&comma; il y avait de sérieuses divergences&comma; mais les deux refusaient d’admettre qu’il y a des problèmes&period; Pour ce qui est du rôle de certains pays étrangers dans l’affaire Sankara&comma; le témoin a signifié qu’il n’a aucun élément concret&comma; mais il estime que la France et la Côte d’Ivoire ont joué un rôle&period; « Nous avons vu des agissements de la Côte d’Ivoire et de la France à notre égard&period; Ces pays étaient extrêmement hostiles à la Révolution »&comma; a expliqué le retraité ghanéen&period; L’audience a été suspendue autour de 12h 10 mn&period; Elle reprendra le lundi 10 janvier 2022 avec l’audition des témoins par visioconférence&period;<&sol;p>&NewLine;<p><strong> Aly SAWADOGO<&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p>L’article <a href&equals;"https&colon;&sol;&sol;www&period;sidwaya&period;info&sol;blog&sol;2022&sol;01&sol;06&sol;proces-thomas-sankara-jai-vu-blaise-chez-kadhafi-jerry-john-rawlings&sol;">Procès Thomas Sankara &colon; « J’ai vu Blaise chez Kadhafi »&comma; Jerry John Rawlings<&sol;a> est apparu en premier sur <a href&equals;"https&colon;&sol;&sol;www&period;sidwaya&period;info&sol;">Quotidien Sidwaya<&sol;a>&period;<&sol;p>

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