Le Premier ministre du Burkina Faso, Dr Lassina Zerbo, était face à la représentation nationale ce vendredi 7 janvier 2022 pour livrer les grands axes de sa mission. A l’issue de cette déclaration, le chef de file de l’opposition a invité le nouveau gouvernement à aller vite au charbon car dit-il, « nous les attendons au pied du mur ».
« Nous sommes un gouvernement de combat, de guerre », a déclaré le chef du gouvernement, Dr Lassina Zerbo, à la fin de son message aux élus nationaux. Si pour la députée Maïmouna Ouédraogo du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP-opposition), le discours du Premier ministre est rassurant parce que cohérent et convaincant, Eddie Komboïgo, quant à lui, invite le gouvernement « Lassina Zerbo » à plus d’abnégation sur le terrain.
En effet, selon la députée Maïmouna Ouédraogo, le Premier ministre a, au cours de son discours, touché tous les domaines (éducation, santé, sécurité, agriculture, etc.) « Il semble être assez cohérent et convaincant. Ce qu’il a énoncé, c’est rassurant et s’il arrive à le mettre en œuvre ce serait très bénéfique pour notre nation », a-t-elle indiqué.
Pour Eddie Komboïgo, le chef de file de l’opposition, le Premier ministre a compris que la priorité des priorités reste la recherche de la paix, de la sécurité pour les Burkinabè. Sans fausse modestie, il a avoué que Lassina Zerbo a su mettre l’accent sur les points focaux. Toutefois, le président de l’ex parti au pouvoir (CDP) met le gouvernement en garde sur ses capacités à gérer le pays. « Nous les attendons sur le terrain. Nous les attendons sur leurs capacités à réintégrer les déplacées internes dans leurs localités respectives, leur capacité à relancer l’économie… »
En ce qui concerne justement la relance économique, le chef de file de l’opposition exhorte le Premier ministre à prendre des mesures urgentes pour sortir les populations de la famine liée au déficit céréalier et à réduire la cherté de la vie. « En tant que président de parti et chef de file de l’opposition, nous les attendons au pied du mur », lance-t-il.
Députée Maïmouna Ouédraogo
Pour la lutte contre la corruption dont a fait part le chef de gouvernement, Eddie Komboïgo rappelle que le président du Faso a annoncé une opération « mains propres » et la réduction du train de vie de l’Etat. A l’entendre, il existe déjà des rapports dont il demande vivement une exploitation judicieuse. Car se convainc-t-il, « si ces rapports sont bien exploités, on n’a pas besoin de demander un soutien financier de la population pour l’effort de guerre. »
« Nous allons les observer sur le terrain et si ça ne va pas assez vite, le Chef de l’opposition va donner encore de la voix. Tout ce qu’il (Lassina Zerbo) a énoncé peut être réaliste si son gouvernement se donne à fond. Depuis six ans, ils font des déclarations et ensuite, ils plongent eux-mêmes dans le laxisme et dans la corruption, ce qui est bien dommage. Cette fois ci, ils jouent leurs dernières cartes », prévient-il.
Pour clore ses propos, Eddie Komboïgo a réaffirmé à la presse l’engagement de l’opposition à poursuivre le dialogue politique et la levée de la suspension de sa participation au processus de réconciliation nationale, notamment au Conseil national d’orientation et de suivi ainsi qu’au Comité́ de suivi et de mise en œuvre des recommandations du dialogue politique. « Suite à la demande insistante des communautés religieuses et coutumières, du ministre en charge de la réconciliation nationale et du Médiateur du Faso, le cadre de concertation a décidé de lever les suspensions sur les assises du gouvernement et nous allons reprendre notre place au niveau de la réconciliation nationale et au niveau du comité de suivi la mise en œuvre de la recommandation du dialogue politique », a confié le chef de file de l’opposition politique au Burkina.
D.A.K
Lefaso.net
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