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<p><strong>Dans son discours de politique générale prononcé le 7 janvier dernier devant les députés, le Premier ministre Lassina Zerbo a annoncé des mesures et des stratégies pour lutter contre le terrorisme. Il a aussi parlé de lutte contre la corruption et de prise en compte du genre dans les postes administratifs. Interrogés sur ces mesures, des députés se disent optimistes, et attendent le chef du gouvernement au pied du mur. Sur la question de la lutte contre le terrorisme, le président du groupe parlementaire Union pour le progrès et le changement (UPC), Amadou Diemdoda Dicko, invite le chef du gouvernement à aller dans le sens de la négociation avec les groupes armés.</strong></p>
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<p>A l&rsquo;Assemblée nationale le 7 janvier 2022, le Premier ministre a affiché la volonté de son gouvernement de venir à bout du terrorisme, afin de permettre aux déplacés de regagner leurs localités d&rsquo;origine. « Pour avancer rapidement dans la sécurisation du territoire, mon gouvernement engagera diligemment des mesures d&rsquo;ordres à la fois stratégique et opérationnel, pour renforcer l&rsquo;efficacité de l&rsquo;action militaire sur le terrain, améliorer la collaboration entre les renseignements, les FDS, les VDP et les populations, la prise en charge psychologique de nos FDS&#8230;. Mon gouvernement s&#8217;emploiera à promouvoir la cohésion sociale, à engager des actions de déradicalisation, à prévenir l&rsquo;extrémisme violent… », a déclaré Lassina Zerbo.</p>
<p>De l&rsquo;avis du président du groupe parlementaire Union pour le progrès et le changement (UPC), Amadou Diemdoda Dicko, le Premier ministre a tenu un langage rassurant. Selon lui, contrairement à d&rsquo;autres qui avaient affirmé n&rsquo;avoir pas de stratégie pour lutter contre le terrorisme, Lassina Zerbo a énoncé des stratégies, des innovations pour faire reculer l&rsquo;hydre terroriste. « Nous ne pouvons que lui faire confiance. Depuis son arrivée, nous sentons une offensive de la part de nos FDS et VDP pour faire reculer les terroristes. Nous pensons également que si cela continue, d&rsquo;ici trois mois, le mal va s&rsquo;atténuer un tant soit peu », a confié le député.</p>
<p>Il dit aussi être conscient que la lutte contre le terrorisme est une lutte de longue haleine. « C&rsquo;est comme un cancer qu&rsquo;il faut absolument cisailler quelques fois pour pouvoir s&rsquo;adapter. Et dans la mesure où nous avons nos fils qui se sont radicalisés, cela veut dire que le mal nous a atteints », illustre M. Dicko.</p>
<p>En plus de l&rsquo;action militaire, le président du groupe parlementaire UPC propose de miser sur le dialogue et la négociation avec les personnes radicalisées. « S&rsquo;il n&rsquo;y a pas de de négociation, il n&rsquo;y a pas de déradicalisation », défend-il. A l&rsquo;entendre, il faut qu&rsquo;on prenne contact avec tous ceux qui sont radicalisés afin de les ramener au bercail. Pour terminer, Amadou Diemdoda Dicko a expliqué que l&rsquo;analphabétisme constitue un terreau pour le terrorisme.</p>
<p><strong>« On va le contrôler, on va le suivre par séquence »</strong></p>
<p>Pour le député du Nouveau temps pour la démocratie (NTD), Karim Iba, c&rsquo;est fini pour les vieilles pratiques qui consistaient à laisser le Premier ministre finir son programme avant de l&rsquo;auditionner. « Cette fois-ci, on va le contrôler, on va le suivre par séquence, on va lui demander des comptes chaque trimestre sur le déroulement de son programme », a-t-il déclaré. Faisant sien l&rsquo;adage selon lequel « c&rsquo;est l&rsquo;espoir qui fait vivre », il a apprécié le message du chef de gouvernement qui, pour lui, a touché presque tous les domaines allant du social à la sécurité. Le député Karim Iba se dit donc confiant quant à la réalisation de ce programme.</p>
<p><strong>La lutte contre la corruption, un travail de longue haleine</strong></p>
<p>Reine Bertille Sakandé/ Benao est parlementaire de la CEDEAO et présidente de la commission genre. Interrogée sur la lutte contre la corruption au Burkina Faso, elle a déclaré : « Je ne doute point de l&rsquo;engagement du président du Faso et du Premier ministre à lutter contre la corruption. Mais, j&rsquo;avoue que c&rsquo;est un travail difficile et complexe. C&rsquo;est un combat de longue haleine ». Pour elle, il faut sensibiliser la population de manière à ce que les corrupteurs évitent de corrompre, et les corrompus refusent d&rsquo;être corrompus.</p>
<p>En réaction à la volonté du Premier ministre de faire valoir le genre dans l&rsquo;administration, Mme Sakandé pense que « le tout est de faire en sorte que concrètement sur le terrain, l&rsquo;on voie que le genre est pris en compte. Faire de sorte qu&rsquo;on voie la prise en compte des femmes dans les postes de nomination ».</p>
<p>En outre, la députée pense que la réduction du train de vie de l&rsquo;Etat est possible, en ce sens que ce sont le président du Faso et le chef du gouvernement qui impulsent la dynamique. L&rsquo;Etat peut décider de réduire les salaires sans qu&rsquo;il y ait d&rsquo;incident majeur, pense Reine Bertille Sakandé/ Benao.</p>
<p>Reine Bertille Sakandé/Bénao. </p>
<p><strong>Le Burkina veut acquérir de petits réacteurs modulaires</strong></p>
<p>Répondant aux préoccupations des députés, le Premier ministre a affiché la nécessité pour le Burkina Faso d&rsquo;acquérir de petits réacteurs modulaires. « J&rsquo;ai évoqué cette question pour que sous le mandat du Président Roch Kaboré, nous soyons dans la prospective et la direction. Nous devons former des jeunes dans les sciences et technologies nucléaires, l&rsquo;agriculture, l&rsquo;eau, la médecine et naturellement l&rsquo;énergie », a expliqué le spécialiste des questions nucléaires.</p>
<p>Selon le géophysicien, ce sont des projets qui se bâtissent sur 10 à 15 ans. Il a précisé que les petits réacteurs modulaires sont différents des centrales nucléaires : « Ils sont plus sûrs, plus réalistes et utilisent des quantités très faibles d&rsquo;uranium. Ces centrales sont très peu développées pour le moment. Nous ne devons pas rester en marge de cette nouvelle technologie ».</p>
<p>Pour Lassina Zerbo, si des pays comme le Rwanda s&rsquo;y essaient, il faut que le Burkina Faso le fasse également. « Le ministère en charge de la Transition énergétique va travailler à créer des conditions de formation pour que les jeunes soient formés dans les cinq ans à venir », a annoncé le chef du gouvernement.</p>
<p><strong>Dofinitta Augustin Khan<br />
Lefaso.net</strong></p>
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