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Justice : Onze magistrats admis à la retraite reçoivent des hommages

Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a organisé une cérémonie d’hommage à onze magistrats admis à la retraite au cours de l’année 2021. C’était le vendredi 14 janvier 2022, à Ouagadougou.

Ils ont intégré la magistrature entre 1982 et 1984 pour la plupart. Ces onze retraités ont été célébrés pour les sacrifices consentis et le travail abattu pendant toutes ces années au service de la justice burkinabè. Ce sont : Fatoumata Toé/Lori, Jean Emile Somda, Alimata Oui/Coulibaly, Armand Ouédraogo, Mathias Niambékoudougou, Elisabeth Yanogo/Sawadogo, Frédéric Kambou, Timothée Traoré, Fatimata Kindo/Zoromé, Kango Sawadogo et Véronique Bayili/Bamouni.

Le président du Conseil supérieur de la magistrature, Jean Mazobé Kondé.

Ils ont reçu des attestations de reconnaissance et des présents. A tour de rôle, ces doyens de la magistrature ont été présentés à l’assemblée. La synthèse de leurs riches parcours a également été faite. Le président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), Jean Mazobé Kondé, a, dans son allocution solennelle, rappelé que ce corps de métier les a obligés à être « prématurément sages ». Il a affirmé que les magistrats ont une mission divine, celle de rendre justice.

Le présidium.

« Traverser presqu’un demi-siècle de vie professionnelle sous des devoirs de neutralité, d’impartialité, d’indépendance, de réserve et dans le même temps, avoir une vie sociale faite de relations humaines, dans un contexte africain, avouons-le, est une expérience délicate et difficile pour les êtres humains que nous sommes », a-t-il déclaré.
Le président du CSM a ensuite félicité ces onze retraités qui ont commencé à exercer à une période où la justice était éprouvée, selon ses dires, par les aléas politiques. Il a considéré que ces retraités ont de la chance d’atteindre l’âge de la retraite et les a invités à profiter pleinement de cette nouvelle vie. Toutefois, au besoin, ils seront sollicités pour leurs expériences, prévient-il.

Des attestations de reconnaissance et des présents ont été offerts aux retraités.

Faire la part des choses entre la mère et la juge

Alimata Oui/Coulibaly fait partie des retraités honorés. Elle se dit agréablement surprise de cette initiative de ses collègues. « Cela montre que nous sommes un corps soudé », a-t-elle affirmé. Elle a embrassé très tôt le métier de la magistrature, à l’âge de 26 ans précisément. Une fois mariée et mère, il a fallu redoubler d’efforts pour concilier sa vie de famille et le travail de magistrat, surtout à une période où ils étaient en sous-effectif. « A notre époque, il n’y avait pas de juridictions dans toutes les villes. J’étais obligée de laisser la famille et de faire des audiences foraines dans tout le pays. Cela, avec des routes non-bitumées et les moyens de bord », se remémore-t-elle.

Alimata Oui /Coulibaly a exercé dans la magistrature pendant 38 ans.

Aux femmes qui veulent embrasser ce métier, elle conseille de faire la part des choses. « C’est un métier quasi-divin. Vous avez la lourde responsabilité de juger vos semblables. Et en tant que femme, nous sommes sensibles face à certains dossiers. Surtout avec des dossiers sur les enfants criminels », a-t-elle souligné. Avec ses 38 années de service, Alimata Oui /Coulibaly demande aux femmes-juges d’écarter leur côté maternel dans les procès afin d’être les plus objectives possible. « Il faut faire la part des choses entre la mère et la juge », conseille la nouvelle retraitée.

Première du genre, cette cérémonie d’hommage sera rééditée dans les années à venir, a annoncé le président du CSM, Jean Mazobé Kondé.

Samirah Bationo
Lefaso.net

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