Un groupe de 13 ONG appelle la communauté internationale à protéger le peuple malien, suite à l’annonce de nouvelles sanctions contre le pays en réponse à la décision du Gouvernement de Transition de reporter les élections démocratiques initialement promises pour le mois prochain.
La semaine dernière, l’Union européenne a annoncé son intention de soutenir la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans la mise en œuvre des sanctions collectives. Les restrictions imposées par la CEDEAO comprennent la fermeture des frontières et l’imposition d’un embargo commercial, ainsi que la suppression de l’aide financière et le gel des avoirs du pays à la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest. Le gouvernement de transition du Mali a rendu la pareille en fermant ses frontières avec tous les États membres de la CEDEAO, à l’exception de la Guinée.
Ces sanctions auront des conséquences dévastatrices sur les populations et situation humanitaire au Mali. La population malienne est déjà confrontée à la pire insécurité alimentaire depuis 10 ans. Plus de 7,5 millions de personnes – plus d’un tiers de la population du pays – a besoin d’une aide humanitaire. Il est essentiel que ces nouvelles restrictions n’entravent pas davantage la capacité de la population à accéder à l’aide humanitaire et aux services sociaux de base dans un pays où 70% de la nourriture est importée et où 1,2 million de Maliens sont confrontés à une crise alimentaire. Le Mali est fortement dépendant de l’aide extérieure pour financer les services sociaux de base. Dans le domaine de la santé, par exemple, les donateurs extérieurs ont couvert 33 % des dépenses totales de santé en 2019.
La Directrice du Conseil Norvégien pour les Réfugiés au Mali, Elena Vicario a déclaré que les Maliens supportent déjà le poids d’une catastrophe humanitaire ponctuée d’attaques terribles contre les civils.
Pour elle, les sanctions ne doivent pas les empêcher de fournir une aide essentielle dans un pays où la sécheresse, l’insécurité croissante et l’impact économique de la COVID-19 poussent déjà des millions de Maliens à bout.
Afin de protéger la population Malienne, contre la crise humanitaire, les 13 organisations – comprenant le Conseil Norvégien pour les Réfugiés (NRC) et l’International Rescue Committee (IRC) appellent à un dialogue urgent afin de trouver une solution pour mettre fin à ces sanctions qui affectent si lourdement la population civile.
Ce Conseil a indiqué qu’il doit y avoir des exemptions humanitaires aux sanctions et tout processus administratif connexe doit être clarifié de toute urgence, afin de protéger la réponse humanitaire au Mali.
Il a de même ajouté que pour poursuivre efficacement leur travail, les acteurs humanitaires doivent disposer d’un accès sans entrave pour le transport de biens de première nécessité, notamment de nourriture et de médicaments, ainsi que de garanties leur permettant de transférer des fonds dans le pays sans enfreindre les sanctions.
Les 13 organisations soutiennent que le Mali, la CEDEAO et les membres de la communauté internationale qui soutiennent ces sanctions doivent surveiller leur impact, et s’engager sans équivoque à appliquer les exemptions humanitaires conformément aux directives existantes – en prenant toutes les mesures nécessaires pour limiter l’impact de ces mesures sur les civils.
La Rédaction
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