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Le FOSCAO :  » Condamne fermement ce coup de force intervenu au Burkina Faso »

Le Forum de la Société Civile de l’Afrique de l’Ouest (FOSCAO), est préoccupé par le coup d’État militaire survenu le lundi 24 janvier 2022 au Burkina Faso, qui a conduit
au renversement et à l’arrestation du Président élu Roch Marc Christian KABORE, à la suspension de la constitution ainsi qu’à la dissolution du gouvernement et du parlement du Burkina Faso.
Fermement attaché à l’Etat de droit et à la démocratie, le FOSCAO :

1. Condamne fermement ce coup de force intervenu au Burkina Faso ;
2. Réaffirme sa préoccupation face à la répétition des coups d’Etats militaires dans la sous-région ouest africaine, situation symptomatique d’un malaise profond, résultant d’une crise de gouvernance et de corruption endémique dans les Etats et d’une politisation extrême des armées nationales qui devraient demeurer républicaines ;
3. Rappelle à cet effet les dispositions de l’article 1 (e) du Protocole de la CEDEAO sur la Démocratie et la Bonne Gouvernance qui dispose que « l’armée est apolitique et soumise à l’autorité politique régulièrement établie » ;
4. Lance par conséquent un appel au rétablissement de la Constitution et de l’état de droit au Burkina Faso, ainsi qu’à un retour rapide à une gouvernance civile dans le strict respect de la constitution et des lois applicables ;
5. Rappelle aux États membres de la CEDEAO la nécessité absolue de se conformer aux lois et règlements sur la démocratie et la bonne gouvernance. Les instruments pertinents tels que le « Protocole de la CEDEAO sur la Démocratie et la Bonne Gouvernance » et la « Charte africaine de la démocratie, des élections et de la bonne gouvernance (ACDEG) » doivent être respectés sans compromission aucune.
6. Lance un vibrant appel à la CEDEAO et aux Chefs d’États à s’efforcer d’être mieux connectés aux citoyens, en prenant en compte leurs aspirations les plus profondes, et à les impliquer activement ainsi que la société civile dans les processus de prise de décision et de résolutions des différends.
Une telle démarche garantira d’une part que les citoyens se sentent impliqués et considérés, ce qui réduirait les frustrations et révoltes et d’autre part, favorisera l’effectivité d’une CEDEAO DES PEUPLES et pas seulement celle des États, telle qu’exprimée dans sa VISION 2020
7. En appelle également à la CEDEAO ainsi qu’à toutes les parties prenantes de cette crise à travailler ensemble pour assurer la paix au Burkina Faso en privilégiant les méthodes de résolution pacifique des différends que sont les bons offices, la médiation, la conciliation et la facilitation basée sur le dialogue, la négociation et l’arbitrage.
8. En appelle à la CEDEAO pour l’instauration d’une véritable culture démocratique et de bonne gouvernance au sein des États membres de la sous-région ouest africaine, de tirer leçons de la situation politique, sécuritaire et sociale de la région afin de mieux accompagner les États membres concernés et éviter un effet domino dans d’autres États membres. Ceci est nécessaire pour soigner l’image de l’organisation auprès des peuples de l’Afrique de l’Ouest et pour rétablir la confiance
entre les parties.
9. Invite la CEDEAO à s’impliquer en amont dans la situation des Etats en crise, à dénoncer et corriger avec la même énergie les cas de corruption, de mauvaise gouvernance, de violations de droits humains ainsi que d’atteinte aux constitutions qui ont cours dans la région et qui sont sources de souffrance et de frustration des populations.
10. Appelle la CEDEAO à un changement radical de paradigme dans la résolution des crises en restant réellement connectée avec la population.
11. Affirme son entière disponibilité à contribuer, aux côtés de la CEDEAO, du peuple du Burkina Faso et de toutes les parties prenantes, à un retour rapide à l’ordre constitutionnel, à la paix, au développement économique et à la cohésion sociale.
12. Demeure saisi de la situation du Burkina Faso et invite l’ensemble des organisations de la société civile à contribuer au retour de l’ordre constitutionnel, de la paix et de la cohésion sociale.

Contacts : media@wacsof-foscao.org / WhatsApp’s +234 814 438 0

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