Le président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, s’est adressé à la Nation, le jeudi 27 janvier 2022. Le lendemain de cette première adresse aux Burkinabè après sa prise du pouvoir, Sidwaya a recueilli les réactions de citoyens à Ouagadougou et dans certaines autres villes. Dans leur majorité, ils saluent « un discours prometteur » et souhaitent voir le nouveau chef de l’Etat traduire en actes concrets ses engagements en matière de sécurisation du pays et de restauration de l’intégrité territoriale.
« Il a tenu un discours prometteur », Edmond Y. Diagbouga, agent au ministère en charge de l’éducation « Il a tenu un discours prometteur. Mais pour le moment, on ne peut pas le juger, car il n’a pas encore posé un acte concret par rapport à ce qu’il a dit. Ce serait louable s’il arrive à tenir les engagements qu’il a pris. Toujours est-il qu’on ne reconnait le vrai maçon qu’au pied du mur. Il a déjà la confiance de beaucoup de gens, il reste à concrétiser ce qu’il a dit. Son discours est rassurant, on l’attend au pied du mur. Sur le plan sécuritaire, on attend un grand changement, car la situation est délétère. Mais comme maintenant c’est un militaire qui est aux commandes, on espère que la situation va évoluer par rapport à ce que son prédécesseur avait pu faire. J’attends qu’il prenne des mesures fortes pour nous permettre de retrouver cette quiétude d’antan ».
« Les premiers discours sont généralement des coups de marketing », Zakaria Bayiré, secrétaire général du Syndicat national des agents des impôts et des domaines (SNAID) « Nous avons suivi avec attention le premier discours du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, le chef de l’Etat burkinabè à la suite du putsch militaire du 24 janvier 2022. Il convient de rappeler notre position de condamnation de ce coup d’Etat, et ce, conformément aux termes de la déclaration sur la situation nationale de l’Unité d’action syndicale (UAS) parue le 26 janvier 2022. Quant au discours du chef de l’Etat, nous prenons acte du contenu en ce sens que les premiers discours sont généralement des coups de marketing. Les récents exemples sont ceux de Yacouba Isaac Zida et du président Michel Kafando après l’insurrection populaire de 2014. Les discours ne valent ce qu’ils sont, seuls les actes concrets comptent pour nous. Toutefois, en tant que citoyen et responsable d’organisation syndicale de travailleurs, nous attendons que la profession de foi du chef de l’Etat sur les volets de la sécurité et de la reconquête de la plénitude du territoire national soit traduite en résultats concrets. Par ailleurs, nous nourrissons de fortes attentes sur la nécessité d’instaurer une culture de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption, contre la fraude et l’évasion fiscales, d’actions fortes pour une indépendance réelle de notre pays avec la rupture du cordon colonial et le départ des bases militaires étrangères notamment, françaises et américaines. Notre conviction est établie sur le fait qu’aucun résultat substantiel ne saurait être atteint avec un climat social délétère tel qu’avaient entretenu le régime MPP et alliés. Le chef de l’Etat gagnerait à cultiver un dialogue social fructueux débarrassé des réflexes de division que nous avons connus sous le règne du régime déchu. Notre syndicat continuera la veille citoyenne notamment, sur les aspects de la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales en particulier et la bonne gouvernance financière en général».
« Je l’ai trouvé serein et cohérent dans ses propos », , agent au ministère en charge de l’enseignement secondaire « Ma première réaction est de leur souhaiter la bienvenue. Que Dieu les assiste dans leur mission. Si les nouvelles autorités sont là pour restaurer la sécurité, nous les soutenons. Tout ce que nous voulons est que notre pays retrouve sa paix d’antan, sa joie de vivre et son esprit d’hospitalité. Nous n’avons pas de préférence, nous souhaitons qu’elles soient guidées par le bon sens, sous le contrôle divin. J’ai trouvé le chef de l’Etat serein et cohérent dans ses propos. Nous attendons seulement qu’il mette en application ce qu’il a dit. Nul n’est parfait, mais nous souhaitons qu’il tienne ses engagements, son programme, avec le concours du peuple, c’est-à-dire restaurer la sécurité qui reste la priorité, le reste viendra après».
« Le contenu de son discours répond aux exigences du moment des populations burkinabè », Pingdewendé Sebego, étudiant en 6e année de médecine, université Joseph-Ki-Zerbo « Le contenu de son discours répond aux exigences du moment des populations burkinabè. Car, il a évoqué la question sécuritaire qui constitue le problème crucial des Burkinabè. Il a également pensé au retour des déplacés internes. Mais c’est la concrétisation de ce qu’il a tenu comme discours qui va nous rassurer davantage. Nous avons des attentes particulières vis-à-vis des nouvelles autorités, car leur avènement au pouvoir est consécutif à la mal gouvernance. Si cette gouvernance ne s’améliore pas, leur arrivée au pouvoir n’aurait servi à rien. En plus du problème sécuritaire, nous attendons qu’elles répondent aux exigences de la population en matière de lutte contre la corruption qui a pris de l’ampleur dans notre pays au point de devenir la norme. Pour moi, les principaux défis restent la sécurité et la bonne gouvernance».
« On l’attend sur les chantiers de la sécurité, de la bonne gouvernance et de la lutte contre la cherté de la vie », Briand Kabré, professeur certifié d’histoire-géographie des lycées et collèges « Son discours est intéressant. S’il arrive à tenir parole, on pourrait amorcer un changement capital dans la gouvernance politique, économique et sociale du Burkina Faso. Il a pris des décisions énergiques et s’il arrive à les mettre en application, la Nation lui sera reconnaissante à la hauteur de ses actes. Il pourrait ainsi entrer dans l’histoire de notre pays. Mais on l’attend au pied du mur. Car bon nombre de politiciens nous ont déjà servi ce genre de discours. Nous osons croire qu’il mettra en œuvre ce qu’il a dit pour sauver le Burkina Faso de toutes ses difficultés géopolitiques et économiques. On l’attend réellement sur le terrain pour sauver notre pays de la situation actuelle dans laquelle il se trouve. Mes attentes particulières sont qu’il puisse résoudre le problème sécuritaire qui est en train de coûter la vie à nos FDS et aux civils, bâtir un Burkina uni, de cohésion sociale, sans division ethnique, religieuse, communautaire. Nous attendons qu’il fasse la lumière sur les crimes économiques et de sang des régimes précédents. Au-delà de tout cela, il y a la cherté de la vie. Il faudrait qu’il travaille à ce que les produits de grande consommation soient à la portée des Burkinabè. Il faut qu’il redonne le goût de la vie aux Burkinabè. En résumé, on l’attend sur les chantiers de la sécurité, de la bonne gouvernance, la cohésion sociale et de la lutte contre la cherté de la vie ».
« Son discours donne à espérer, mais … », Jean Marc Ouguiebou, étudiant en 2e année de Lettres modernes à l’université Joseph-Ki-Zerbo « J’ai suivi son discours qui n’est pas mal et donne à espérer. Mais, il ne suffit pas de prononcer des discours, car le pays n’a pas besoin de mots, mais d’actes concrets. Nous souhaitons qu’il sorte du discours pour mettre en pratique ses engagements. Cela va aider le pays à sortir de sa situation actuelle. Comme il a su bien le dire dans son discours, ce qui préoccupe le plus les Burkinabè est la sécurité. Car, il faut d’abord être en vie pour faire face aux autres problèmes. La priorité est donc de nous sécuriser. On peut dire que tout va bien à Ouagadougou, mais allez-y voir à l’intérieur du pays. Plus d’un million de déplacés internes, c’est assez pour un pays comme le Burkina Faso. Il faut venir en aide aux déplacés internes qui vivent des situations très difficiles. Il faudrait aussi qu’il songe à la situation des étudiants qui vivent des retards académiques très importants. Depuis longtemps, on lutte pour sortir de cette situation. On ne sait pas s’il s’agit de la responsabilité de l’Etat ou de nos autorités universitaires. Pour conduire la transition, il n’a pas besoin de remplir les ministères comme l’autre l’avait fait. Il doit travailler à s’entourer d’hommes compétents qui ne pensent pas à leurs intérêts personnels, mais qui sont prêts à se sacrifier pour l’intérêt national ».
« Nous les invitons à lutter contre le chômage des jeunes », Hamidou Ouédraogo, vendeur de fruits « Nous sommes satisfaits de son discours. L’avènement des militaires au pouvoir nous réjouit. Nous prions le bon Dieu pour qu’il leur donne la force de remplir leur mission. Nous prions pour que le pays retrouve la paix. En plus de cela, il faudrait que les autorités travaillent à lutter contre le chômage des jeunes. La vie devient de plus en plus chère. Les prix des céréales et des autres produits ont augmenté. Nous les invitons à résoudre cette question de vie chère ».
« Il doit également travailler à la réconciliation nationale », Emmanuel Bamouni, mécanicien d’engins à deux roues « Nous souhaitons que les actions du MPSR aillent dans le sens de l’intérêt des populations. Nous voulons le retour de la paix, des déplacés internes dans leurs localités d’origine. Nous attentons du nouveau pouvoir qu’il soit au service du peuple. Il doit également travailler à la réconciliation nationale. Sur le plan économique, les indicateurs ne sont pas au vert ; il y a aussi le chômage des jeunes. Il faudrait donc qu’il travaille à donner des réponses conséquentes à ces préoccupations ».
« Il ne faudrait pas qu’avec leur arrivée au pouvoir, nous ayons à regretter le régime Kaboré », Fati Nikiéma, vendeuse d’arachides « Nous souhaitons que le nouveau régime emprunte le bon chemin dans l’intérêt du pays. Nous aimons papa Roch, nous ne savons pas pourquoi les militaires l’ont renversé. Eux seuls connaissent les vraies raisons de leur coup d’Etat. Mais, nous souhaitons qu’ils réussissent leur mission. Il ne faudrait pas qu’avec leur arrivée au pouvoir, nous ayons un jour à regretter le régime Kaboré. Il faudrait que les nouvelles autorités mobilisent les ressources humaines nécessaires pour vaincre la guerre contre le terrorisme. Sinon, nous ne sommes vraiment pas contents de la chute du président Roch, surtout de la manière dont ils l’ont renversé. Nous avons élu Roch, l’avons installé à Kosyam ; et en si peu de temps, on le renverse si facilement. Nous espérons que ceux qui ont agi ainsi l’ont fait dans l’intérêt du pays. En tout état de cause, nous saluons l’attitude patriotique de Roch qui a décidé de ne pas quitter le pays ; il est un digne Burkinabè. En restant au pays, il peut toujours aider à résoudre les problèmes du Burkina Faso. Nous souhaitons que les nouvelles autorités créent les conditions pour que nos maris, nos enfants aient de l’emploi, et que nos commerces prospèrent aussi ; afin que nous puissions manger à notre faim ».
« Nous attendons de lui la rigueur, car il y a trop d’incivisme dans notre pays », Neimata Pafadnam, étudiante en 2e année de finance-comptabilité, ESMI « J’ai bien suivi son discours. Je trouve qu’il a bien parlé, car il a mis l’accent sur les FDS, les femmes, les déplacés internes. Il a exprimé sa disponibilité à écouter tout le monde; ce qui tranche avec l’idée générale selon laquelle les militaires sont des dictateurs. J’ai donc apprécié cet état d’esprit. Nous attendons de lui la rigueur, car il y a trop d’incivisme, une liberté d’expression excessive dans notre pays. Nous attendons aussi qu’il instaure la stabilité, de sorte que les déplacés internes puissent repartir dans leurs localités, que les Burkinabè puissent manger à leur faim. Pour bien gouverner, il faudrait qu’il sache choisir les hommes compétents qui ont de l’autorité, savent communiquer avec le peuple, tiennent compte des préoccupations des populations ».
« Il a dit l’essentiel », Eddie Komboïgo, président du CDP, ancien Chef de file de l’opposition politique (CFOP) « Nous avons écouté attentivement le discours du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. Je crois qu’il a dit l’essentiel sur les raisons qui les ont amenés à prendre leurs responsabilités, en prenant le pouvoir. Il nous a informés qu’il va mettre l’accent sur la sécurisation du pays. La sécurité comprend plusieurs aspects. Il s’agit notamment de vaincre le terrorisme, récupérer le territoire, remettre l’administration en place et réinstaller les populations déplacées internes dans leurs localités. C’est une grande responsabilité. C’est ce que l’opposition demandait au pouvoir déchu. Il a fait une déclaration de bonne intention. A l’époque, en tant que chef de file de l’opposition, nous avons toujours demandé, depuis près de six ans, de mieux diagnostiquer le problème et de trouver les remèdes conséquents. Malheureusement, la situation s’est profondément dégradée. Le Burkina Faso n’a jamais connu une situation sécuritaire aussi délétère comme en 2021. S’il y a des propositions de solution, tant mieux ; nous les accueillons favorablement. Le président du MPSR se propose de mener de larges consultations pour qu’ensemble, nous puissions définir une feuille de route. C’est ce que nous attendons. Et nous attendons d’être reçus, de l’écouter davantage et aller dans ce sens. Pour nous, en tant que président du CDP et ancien chef de file de l’opposition, ce qui importe, c’est l’intérêt supérieur de la nation, du peuple burkinabè ! Nous voulons la paix parce que nos populations ont tant souffert. Car sans paix il n’y a pas de développement ». «Nous devons nous démarquer des intérêts égoïstes »,
Mahamadi Komi, instituteur à Ouahigouya « Je suis vraiment satisfait du discours du MPSR par la forme. Tout ce qui a été dit est vraiment ce que nous attendons de lui. Je pense que si les engagements sont vraiment respectés, il va pouvoir répondre aux aspirations de la population. J’ai été émerveillé par certaines phrases. Quand il dit qu’aujourd’hui, même si les priorités sont nombreuses, c’est la sécurité qui demeure le principal problème. Je pense que le moment était opportun pour que le MPSR y mette du sien pour nous ramener la paix. Nous ne devons pas mettre en avant nos intérêts personnels, nous devons nous démarquer des intérêts égoïstes. Je pense que la condition unique au retour à une vie constitutionnelle normale comme l’a dit le MPSR, c’est la sécurité. Si toutefois ils arrivaient à faire repartir tous les déplacés internes dans leurs villages, je pense qu’en ce moment un gouvernement démocratique serait la bienvenue. A la communauté internationale, il a dit que les engagements seront respectés et c’est ce que nous prônons. Je suis optimiste et je pense que nous devons avoir un esprit positif, lui accorder un temps d’observation ».
« Cette première sortie donne d’espérer un meilleur lendemain », Kalifa Kabré, président du conseil régional des OSC du Centre-Sud « J’ai trouvé le discours du nouvel homme fort assez convaincant et intéressant. Il était aussi rassembleur et neutre. Il a dit particulièrement certaines choses que j’ai positivement appréciées. Comme le fait de souligner qu’il ne s’agit pas de « restaurer un ordre quelconque », qu’il sera intraitable vis-à-vis des saboteurs et quand il appelle les Burkinabè, entre autres, à faire preuve « d’amour pour la patrie » et au « sacrifice sans désintéressement ». Cette première sortie du lieutenant-colonel Damiba est pleine de maturité et donne d’espérer un meilleur lendemain ».
« La priorité sera la reconquête des zones occupées », Rasmané Semdé, étudiant, membre du MBDHP « Le message du président du MPSR a plus ou moins répondu aux attentes du peuple burkinabè dont la principale préoccupation reste la dégradation continue de la situation sécuritaire avec des attaques terroristes qui endeuillent quotidiennement. Mais comme on le dit, il y a la théorie et il y a la pratique. Le lieutenant-colonel Damiba doit rapidement déployer ses troupes sur le terrain, parce que c’est à l’aune de ses actions sur le front sécuritaire que les Burkinabè vont le juger. La priorité sera la reconquête des zones sous occupation terroriste afin d’envisager le retour des Personnes déplacées internes (PDI) dans leurs localités d’origine. Pour ce faire, il doit se méfier de certains opportunistes aussi bien du milieu des organisations de la société civile que des partis politiques. Il doit plus écouter son for intérieur et consulter sa conscience, car il est le seul à porter la responsabilité de chef de l’Etat et les Burkinabè l’attendent sur les raisons qu’il a lui-même évoquées pour justifier la prise du pouvoir par les armes. Paul-Henri Sandaogo Damiba devrait aussi faire preuve de rigueur dans le choix de ses collaborateurs avec comme critères, le mérite, la compétence, l’intégrité et l’amour de la patrie. L’autre question sur laquelle le MPSR est attendu, c’est la corruption dans la haute sphère de l’administration avec des gros marchés de gré à gré et toujours avec les mêmes entreprises. Les dossiers concernant l’attaque d’Inata, l’affaire du charbon fin, le trafic de carburant doivent aussi être élucidés ».
« Il a touché du doigt les problèmes des Burkinabè », Abdoulaye Ouédraogo, professeur d’histoire-géographie à Kaya «Au niveau du fond et de la forme, je suis vraiment satisfait du premier discours du président du MPSR, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. Je peux résumer son discours en deux axes : refonder l’Etat et restaurer la sécurité. Ce qui signifie ramener l’intégrité territoriale, afin que les Personnes déplacées internes (PDI) repartent dans leurs localités d’origine. Et, ensuite, revoir la gestion de l’appareil d’Etat qui a été l’une des causes essentielles de la chute du régime Kaboré. Donc, ce sont ces deux principaux axes de son discours qui retraceront la ligne de conduite de cette transition. Je pense qu’il a touché du doigt les problèmes qui ont amené les Burkinabè à sortir pour réclamer le départ du président déchu, Roch Marc Christian Kaboré. De ce fait, nous attendons impérativement de cette transition la sécurité, parce qu’on ne peut entreprendre dans l’insécurité».
« Nous l’attendons au pied du mur », El hadj Adama Traoré, secteur 7, Fada N’Gourma « J’ai suivi le discours du président du MPSR. Il a parlé de réconciliation et de cohésion sociale. Je partage cette volonté de réconcilier les Burkinabè. Mais je reste prudent sur le fait qu’il dise qu’il va s’attaquer au terrorisme. Nous l’attendons au pied du mur sur la question sécuritaire parce que cette crise est complexe et va au-delà d’un simple discours. Mais attendons de voir ce que la mise en application de ce discours va donner ».
Propos recueillis par Mahamadi SEBOGO Emil SEGDA
Mamady ZANGO
Joanny SOW Romain NEBIE
Fleur BIRBA Miriène OUEDRAOGO (stagiaire)
L’article Situation nationale : une note d’espoir, selon des Burkinabè est apparu en premier sur Quotidien Sidwaya.