Les prix des produits de grande consommation comme le riz ou le maïs connaissent une hausse à Bobo-Dioulasso. C’est le constat que nous avons fait sur certains marchés de la ville en ce début du mois de février 2022.
Les prix des céréales produites localement connaissent une hausse substantielle sur les marchés. Le sac de maïs de 100 kg se négocie au-delà de 20 000 F CFA tandis que la boite de 2 kg communément appelée « boite de tomate » (unité de mesure) de riz local se vend entre 650 et 750 F CFA en fonction de la qualité. L’année dernière et à la même période, ces prix étaient autour de 17 000 F CFA pour le maïs et 600 ou 650 F CFA pour la boite de riz local ou « riz de Bama ». A Bobo-Dioulasso, ces différents prix varient d’un marché à l’autre, mais restent toutefois sensiblement les mêmes. Au marché de Nieneta au secteur 12 de la ville, le sac de maïs de 100 kg s’acquiert entre 20 000 et 25 000 FCFA. Le riz de Bama se vend entre 550 et 600 F CFA la boite. Le sorgho est à 20 000 F CFA le sac de 100 kg et le mil à 25 000 F CFA.
« Les céréales sont actuellement chères et il est difficile de s’en procurer. Nous les achetons cher sur les sites d’approvisionnement et lorsque nous ajoutons les prix du transport, nous vendons presqu’à perte. Si nous enlevons les dépenses, ce qui nous revient comme bénéfice est très minime », souligne Pougpaala Ouédraogo, vendeuse de céréales au marché de Nieneta. Son voisin, Ali Touré, également commerçant de céréales, confirme les hausses des prix sur le marché. « Ces deux jours, les prix des céréales ont augmenté. Les producteurs nous vendent le sac actuellement à 20 000 F CFA et nous sommes obligés de majorer pour pouvoir nous en sortir », déplore M. Touré. Au grand marché de Bobo-Dioulasso, les prix restent sensiblement les mêmes si on se fie aux propos de Daouda Sangaré, vendeur de céréales non loin de la cathédrale. « Nous donnons le maïs à 450 F CFA la boite, soit près de 25 000 F CFA le sac. Le sorgho à 500 F CFA et le mil à 600 F CFA la boite. L’année passée, en ces temps pareils, nous vendions la boite de maïs à 300 F CFA, soit une augmentation de 150 F CFA cette année ».
Baisser le coût des engrais
Les vendeurs et les producteurs de céréales lient ces différentes augmentations des prix à la mauvaise pluviométrie et surtout à l’insécurité que connait le pays. « Cette inflation est due au fait que les gens n’arrivent pas à cultiver à cause de l’insécurité. De nombreux producteurs ont fui les zones d’insécurité et sont venus nous rejoindre en ville. Les agriculteurs n’arrivent pas à produire, ce qui a entrainé la hausse des prix », justifie Pougpaala Ouédraogo. Face à ces différentes augmentations, les producteurs et commerçants n’ont qu’un seul souhait, le retour de la sécurité.
« Nous prions pour qu’on puisse trouver une solution à cette question d’insécurité afin que chacun puisse regagner sa zone d’origine pour mener ses activités agricoles. Rien ne peut nous ramener à la vie normale si ce n’est le retour des déplacés et de la sécurité. Si les populations retournent dans leurs villages d’origine, et que le prix de l’engrais diminue, ils pourront produire à moindre coût et les céréales seront moins chères sur le marché », estime Mme Ouédraogo. Le retour de la paix est aussi le souhait de Daouda Sangaré. « Nous demandons au gouvernement de nous ramener la paix pour que cette situation puisse changer. Nous souhaitons que le gouvernement dote les agriculteurs des moyens pour pouvoir produire suffisamment et à moindre coût pour que la population puisse manger à sa faim », suggère Daouda Sangaré qui se plaint de la morosité du marché à cause de cette hausse des prix des denrées alimentaires. Au cours de notre tournée, nous n’avons effectivement rencontré aucun client venu s’approvisionner en céréales.
Adaman DRABO
Sosthène SOMBIE (Stagiaire)
L’article Hausse des prix des céréales à Bobo : l’insécurité et la pluviométrie mises en cause est apparu en premier sur Quotidien Sidwaya.
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