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OSC : Le temps de la soupe ?

Après la mitigée expérience de 2014-2015, les délégations spéciales sont de retour sous nos cieux. Dans quelques jours, de nouvelles « têtes » prendront possession des exécutifs communaux et régionaux, sous l’appellation de délégation spéciale, conformément aux directives du Mouvement patriotique pour la restauration et la sauvegarde (MPSR).

Comme il fallait s’y attendre, les Organisations de la société civile (OSC), les faîtières et autres forces dites vives se bousculent aux portillons des mairies et conseils régionaux pour figurer sur les listes, le temps d’une transition dont la durée reste encore à déterminer. En soi, il ne devait pas en être autrement au regard des textes régissant la composition de ces structures spéciales, à moins de laisser dans la gestion des collectivités, un vide préjudiciable au développement local.

Sauf qu’au moment où la mère patrie a besoin, plus que jamais, de ses filles et fils épris d’un sens élevé de patriotisme et d’amour pour elle, la mise en place de ces délégations spéciales risque de manquer de la lucidité nécessaire pour tamiser leurs membres. Et pour cause, les Burkinabè donnent la fâcheuse impression de ne jamais apprendre de leur passé, parce que certains de nos compatriotes ayant goûté aux délices de la Transition de 2014, voient encore en celle de 2022, une aubaine pour revenir à la table.

Cela explique donc aisément les bousculades et autres manœuvres de toute part pour intégrer les différentes délégations spéciales dans le seul but de se servir et non de servir. Comme curieusement, le changement, le patriotisme et la transparence dans la gouvernance que ces mêmes OSC réclament à cor et à cri doivent venir des autres Burkinabè, la plupart de ceux qui se sont négativement illustrés lors de la dernière transition n’ont pas, une fois de plus, la décence de faire profil bas pour laisser la place à ceux qui sont mus par le désir de construire leur Nation.

Bien au contraire, ils sont encore à la manœuvre pour « profiter », alors qu’ils ont jusque-là battu le pavé pour dénoncer les tares du régime déchu. C’est dire qu’au-delà des textes, le casting des délégations spéciales devait et doit nécessairement tenir compte des compétences, de la probité et de la neutralité, pour éviter une déperdition de la chose et surtout un sabotage préjudiciable aux objectifs de restauration que se sont fixé les nouvelles autorités du pays.

En clair, la gouvernance des délégations spéciales doit être suivie et mieux, régulièrement contrôlée, pour éviter les égarements et les dévoiement constatés en 2015. Parce qu’autant les populations pouvaient demander des comptes à leurs représentants que sont les élus locaux, autant, des mécanismes doivent être trouvés pour demander de rendre gorge si la gestion n’est pas orthodoxe, en attendant un retour à une situation normale.

Sinon, les transitions, selon ce qui a été donné de voir, ont tendance à devenir la période de traite des OSC, d’où ce tintamarre de conférences de presse et de soutiens tous azimuts aux nouvelles autorités, dans l’espoir de se faire remarquer et de siéger à la droite du Père au moment venu. Il reste à espérer que cette fois-ci, le MPSR va mettre au pas les nouveaux « élus » en leur montrant la voie à suivre et en tapant du poing sur la table chaque fois qu’un déraillement se fait constater.

Jean-Marie TOE

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