Délégation spéciale : attention à la fibre ethnique…
Kantigui a appris avec regret ce qui se serait passé lors de la désignation des représentants d’Organisations de la société civile (OSC) devant siéger au sein de la délégation spéciale d’une commune urbaine dans une région du pays. Selon la source de Kantigui, la rencontre s’est tenue le 7 février 2022 et les OSC devaient désigner deux personnes conformément aux consignes contenues dans la circulaire et portées à leur connaissance par le préfet de la localité. Quand il a été demandé à ceux qui souhaitaient faire acte de candidature de se prononcer, a poursuivi l’interlocuteur de Kantigui, on a enregistré quatre candidatures féminines et trois chez les hommes. Il a été ensuite demandé aux femmes de se concerter et désigner par consensus une d’entre elles, de même que les hommes. Malheureusement, personne ne voulait renoncer à sa candidature, il fallait donc procéder au vote. C’est ainsi, a laissé entendre l’informateur de Kantigui, qu’après des conciliabules entre groupes de femmes, une consigne de vote aurait été donnée aux électrices, selon laquelle, il faut élire une candidate de leur ethnie visiblement majoritaire dans la salle, pour les représenter. Conséquence, a ajouté la source, la candidate qui avait le meilleur profil et les qualités requises pour occuper le poste a été écartée. Kantigui déplore de telles pratiques qui ne doivent pas avoir droit de cité au Burkina Faso et rappelle que le premier critère dans le choix d’un candidat doit être la compétence et non l’appartenance ethnique.
Diébougou : la coordinatrice départementale des femmes contestée
Il est tombé dans l’oreille de Kantigui qu’à Diébougou dans la Bougouriba, un groupe de femmes récuse le choix porté sur la présidente de leur coordination départementale pour les représenter. Dans le fond, a-t-on dit à Kantigui, ce groupe contestataire reproche à la coordinatrice d’avoir été désignée au cours d’une rencontre qui n’a pas réuni la majorité des déléguées des femmes des villages et secteurs du département. Les femmes, rapporte la source de Kantigui, qui sont vent debout contre elle, appellent les autorités de la province à s’impliquer dans la résolution de cette crise naissante qui pourrait engendrer un dysfonctionnement de la structure, parce qu’elles menacent de boycotter désormais les activités de la coordination départementale.
Tangassogo (Nahouri) : des jeunes « destituent » le chef coutumier
Dans ses tournées, Kantigui a été informé que dans la commune de Tiébélé, province du Nahouri, les populations du village de Tangassogo et leur chef coutumier sont à couteaux tirés depuis un certain temps. Cette mésentente est née de la volonté de la population de mettre en place un groupe d’auto-défense koglwéogo dans ledit village. En effet, a-t-on soufflé à Kantigui, le village de Tangassogo situé à la frontière Burkina-Ghana est confronté à l’insécurité, notamment les vols à main armée. C’est donc pour suppléer l’absence de forces de défense et de sécurité dans cette localité que les populations ont décidé de mettre en place le groupe d’auto-défense. Mais le chef coutumier souhaite avoir un œil sur le groupe en question puisqu’il a exigé que la présidence revienne à un de ses proches et que le siège du groupe soit à proximité de son domicile. Une proposition que la population a catégoriquement refusée. Depuis lors, les tentatives de mise en place de la structure sont restées vaines. La source de Kantigui l’a informé que le chef de Tiébélé dont relève le village de Tangassogo tente une médiation entre les deux parties. C’est ainsi que le samedi 5 février 2022, une énième rencontre de médiation est convoquée dans la cour royale de Tiébélé. Pendant que la rencontre se tenait, quelques jeunes de Tangassogo ont décidé de destituer le chef coutumier en question. Ce dernier qui n’était pas au courant de ce qui se tramait contre lui était dans les encablures attendant la fin de la rencontre. Il sera donc surpris par les jeunes et dépouillé de ses attributs de chef (bonnet, canne et amulettes, entre autres), à la grande surprise des sages de la famille royale de Tiébélé et des populations venues nombreuses assister à la rencontre. Au moment où Kantigui traçait ces lignes, la famille royale de Tiébélé poursuivait la médiation pour ramener le calme. Pendant ce temps, les sages de la famille royale de Tiébélé sont également divisés quant au maintien ou non du chef dans ses fonctions. Aux dernières nouvelles, une autre rencontre était prévue à Tiébélé hier 15 février 2022. Kantigui invite les deux parties à privilégier le dialogue en ces moments difficiles que vit notre pays.
Dépôt MEG de Solenzo : garde intermittente De passage à Solenzo,
Kantigui a eu vent d’une discorde entre le Comité de gestion (COGES), le major et une gérante du dépôt de Médicaments essentiels génériques (MEG) du Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) urbain 2. Selon les informations rapportées à Kantigui, quand le major prenait service, il n’y avait pas de garde au dépôt, au point que la nuit surtout, les malades ou leurs accompagnants devaient parcourir près de 2km afin de trouver une pharmacie. Le major et le bureau COGES ont eu une initiative louable d’organiser les deux gérantes afin qu’elles prennent la garde à tour de rôle la nuit pour assurer la continuité du service. La première aurait été plusieurs fois approchée par le bureau COGES avant qu’elle n’accepte cette nouvelle tâche. Mais le jour de sa garde, « elle s’enferme » dans les bras de Morphée sans ouvrir à personne, a-t-on relaté à Kantigui. Il est temps d’assurer cette permanence pour éviter aux malades de longues distances pour honorer leurs ordonnances malgré le dépôt MEG à portée de main.
Nouna : des professeurs demandent plus de sécurité
Kantigui a appris que des messages écrits en français et en arabe ont été retrouvés dans l’enceinte du lycée provincial de Nouna, le 3 février dernier, demandant la fermeture immédiate des classes. Un autre message similaire a été entendu le lendemain au collège communal et au lycée communal de la ville. Cette fois, le message a été porté de vive voix aux alentours des établissements par des hommes armés, a-t-on rapporté à Kantigui. Pris de panique, les professeurs de ces établissements ont initié une concertation assortie d’un procès-verbal adressé au directeur provincial de l’enseignement secondaire lui demandant plus de sécurité, dans leur travail, avant toute reprise des cours. Mais la démarche a été infructueuse. Après de multiples tentatives soldées par des échecs, les élèves ont décidé de manifester leur mécontentement en faisant sortir leurs camarades des établissements privés. Aux dernières nouvelles, ceux du privé, après quelques jours de suspension des cours, ont repris le chemin de l’école. Depuis lors, les partisans et les non-partisans de la manifestation se regardent en chiens de faïence. Kantigui a eu vent de ce que les autorités en charge de la sécurité ont rassuré que le problème est pris à bras-le-corps afin qu’une solution soit trouvée. Kantigui rappelle qu’en 2019, un instituteur de l’école de Saint-Louis a écopé d’un emprisonnement ferme pour avoir déposé une lettre anonyme au sein de l’école qui avait entrainé sa fermeture sur une longue période.
Bagaré : des enseignants plient bagage
A la suite de l’attaque contre le commissariat de police du district de Bagaré, au Passoré, la nuit du samedi 12 au dimanche 13 février dernier, Kantigui a été informé de ce que les enseignants de la localité auraient quitté leurs postes de peur d’être agressés par les forces du mal tout en prenant le soin de se signaler dans leurs directions provinciales respectives. Toutefois, Kantigui a foi que les nouvelles autorités prendront diligemment des mesures sécuritaires plus rassurantes afin de faciliter le retour de ces enseignants à leurs postes.
Kantigui kantigui2000@gmail.com
(+226) 25 31 22 89)
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