Inclusion financière : Le projet Burkina Dry-More et ses partenaires se penchent sur la prise en compte des chaînes de valeurs agricoles

L’organisation de ce dialogue d’affaires est assurée par Agrodev Services, avec l’appui des acteurs du projet et la participation des membres du consortium. La rencontre se tient en deux phases. La première phase sera consacrée à des communications et échanges, et la deuxième à une rencontre B2B entre les acteurs à la recherche de financement ou d’assurance et les institutions de financement ou assureurs.

Selon le directeur général d’Agrodev Services, Jean Bosco Dibouloni, cette rencontre vise à informer les acteurs du monde agricole et particulièrement ceux des quatre chaînes de valeurs, des possibilités de financement existantes auprès des institutions financières. Elle permet aux participants de pouvoir échanger sur les contraintes d’accès aux financements par les acteurs en vue de dégager des solutions opérationnelles.

En effet, après quelques mois de sa mise en œuvre, le projet Burkina Dry-More estime que le moment est venu de partager les résultats promoteurs auxquels les acteurs sont parvenus avec ses partenaires, dont ceux du système financier. Le but étant de faire découvrir les nouvelles opportunités que présente le secteur de la mangue pour accroître l’investissement et les apports en crédits campagnes. Car, pour les acteurs, l’accès au financement reste une réelle barrière au développement des entreprises agropastorales.

Le directeur général d’Agrodev Services, Jean Bosco Dibouloni

Une étude réalisée par la Banque mondiale au Burkina Faso en 2009 révèle que 75% des PME ont indiqué l’accès au financement comme une contrainte majeure. Des études similaires réalisées en 2012 puis en 2013 indiquent que seuls 14% des crédits bancaires sont alloués aux PME. La majorité des acteurs impliqués dans les chaînes de valeurs fonio, hibiscus, gingembre et l’embouche du bétail indiquent l’accès au financement comme l’une des principales contraintes majeures de leur activité.

Et plusieurs facteurs expliquent cet accès au financement difficile parmi lesquels on retient le caractère informel des entreprises et la faiblesse de leurs liens avec les autres maillons des chaînes de valeur ajoutée ; l’absence de garantie au niveau des entreprises ou difficulté à constituer la garantie exigée par les banques ; le niveau faible des fonds propres des entreprises limitant leur capacité d’endettement ; etc.

Soutenir les activités de soutien à l’accès au financement

Ce dialogue d’affaires du projet s’inscrit ainsi dans le cadre des activités de soutien à l’accès au financement. « Ce dialogue d’affaires s’inscrit dans le cadre du développement de synergie pour le renforcement du financement des chaînes de valeurs fonio, gingembre, hibiscus. Nous sommes un projet qui doit aider le Burkina à transformer plus de produits et à augmenter la valeur de ces produits sur le marché international. Un tel projet permet de développer des revenus et de créer de l’emploi pour les jeunes et les femmes », a expliqué le directeur général d’Agrodev Services, Jean Bosco Dibouloni.

Les acteurs du projet Burkina Dry-More en rencontre d’affaires à Bobo-Dioulasso

Il a souhaité ainsi que ce premier forum soit le début d’une collaboration fructueuse entre les entreprises engagées dans la diversification du secteur de la mangue, les acteurs de la finance et les prestataires non financiers. « Cette rencontre va permettre d’expliquer aux institutions financières, les nouvelles opportunités de la filière mangue qui est de produire sans beaucoup investir. En voulant faire du fonio, gingembre ou du hibiscus, on a plus besoin d’investir dans les bâtiments, les camions, mais avec quelques matériels, et en formant les hommes sur les itinéraires nouveaux de ces chaînes de valeurs, on peut améliorer la compétitivité et gagner plus d’argent. Nous avons une attente très forte des partenaires pour qu’ils s’engagent à court et à moyen terme à financer ces entreprises pour réussir les créations de valeurs ajoutées », a souligné Jean Bosco Dibouloni.

L’ambition du projet, dit-il, est d’aboutir dans un délai raisonnable à la mise en place d’un modèle innovant de fonds agroindustriels et agrobusiness pour développer le secteur de la transformation et de la distribution des fruits et légumes. Cette rencontre va permettre ainsi aux acteurs d’avoir des échanges directs. Toute chose qui va renforcer les contacts d’affaires.

Construire un secteur de transformation agro-alimentaire résilient

Le projet Burkina Dry-More est une initiative financée par l’ambassade du Royaume des Pays-Bas au Burkina Faso. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Romuald Dofini
Lefaso.net