Situation sécuritaire au Burkina : « Il y a des stratégies militaires qu’on ne peut pas expliquer publiquement », affirme le porte-parole Lionel Bilgo
Après sa prise de contact intervenue le lundi 7 mars 2022, le premier conseil des ministres de la transition s’est tenu ce vendredi 18 mars, soit onze jours plus tard. Cette rencontre gouvernementale a été présidée par le chef de l’Etat, Paul Damiba.
Dans la composition de l’équipe du Premier ministre Albert Ouédraogo rendue publique le 5 mars 2022, il n’y avait pas un porte-parole du gouvernement. Désormais, c’est le ministre en charge de l’éducation, Lionel Bilgo, qui va assumer cette tâche, a indiqué la ministre de la communication, Valérie Kaboré. « Nous sommes en transition donc la communication ne peut pas être comme en temps normal. Nous avons décidé de désigner un porte-parole qui sera désormais votre interlocuteur chaque fois après le conseil des ministres », a-t-elle justifié.
A la question de savoir pourquoi la situation sécuritaire semble empirer dans la ville de Djibo (région du Sahel), le porte-parole a rassuré qu’il y a des actions en cours mais tout ne peut pas être dévoilé. « Il y a des stratégies militaires mises en œuvre qu’on ne peut pas expliquer de façon publique pour non seulement garantir la sécurité des forces de sécurité et de défense qui vont se déployer sur le terrain mais aussi garantir le résultat de cette action. Tout est fait pour qu’après résultat, vous puissiez avoir l’ensemble des éléments », a-t-il justifié.
Le conseil des ministres a salué la mémoire des victimes des attaques terroristes et a rappelé que la stratégie militaire continue de se déployer sur le terrain. « Nous avons invité l’ensemble des Burkinabè à renverser la tendance tout en essayant d’être unis et solidaires dans nos actions. De faire en sorte que chaque Burkinabè, partout où il est, soit aussi acteur de la défense de notre territoire national à travers ses attitudes, ses comportements, sa solidarité, déterminé de lutter contre le terrorisme ».
A entendre ce gouvernement appeler à l’union des Burkinabè pour lutter contre le terrorisme, on a l’impression que c’est un ‘’même discours », a fait remarquer un journaliste au porte-parole. Pour ce dernier, ce même discours n’a pas lieu d’être prononcé « parce que c’est une logique », a-t-il affirmé. Et d’ajouter que : « Si les terroristes travaillent dans une unité parfaite pour pouvoir nous déstabiliser, nous devons également travailler dans une unité parfaite pour faire un front commun ».
En ce qui concerne le ‘’retard » du premier conseil des ministres de cette transition, Lionel Bilgo a pointé du doigt « l’harmonisation et l’organisation pour permettre de mettre en place un conseil des ministres efficace ». Dans la foulée, le gouvernement a donné rendez-vous la semaine prochaine pour « entrer dans les détails » de toutes les questions sécuritaires.
Cryspin Laoundiki
Lefaso.net