Plus de deux cents cantinières et des directeurs d’école ont pris part, du 20 février au 12 mars 2022, à Loumbila (Plateau central), à une série de formations sur la transformation des produits locaux et l’hygiène alimentaire dans les cantines scolaires.
Bientôt, des élèves auront des mets faits à base de produits « sains » dans leurs assiettes. Des cantinières et responsables de 70 écoles primaires ont bénéficié, du 20 février au 12 mars 2022, à Loumbila, dans le Plateau central, de formations sur la transformation des produits locaux et l’hygiène alimentaire dans les cantines scolaires. L’initiative est du Projet repas scolaires à base de produits locaux pour une nutrition intelligente au Burkina Faso (PRSNI-BAD).
Les sessions de formations ont concerné principalement des cantinières et directeurs d’école, des membres d’associations, des mères éducatrices, des chefs de circonscription d’enseignement, des contrôleurs cantines, des agents de l’agriculture… « Notre objectif est de leur donner les b.a.ba en éducation nutritionnelle, en hygiène alimentaire et sur les techniques de transformation des produits alimentaires locaux en vue d’avoir des repas sains, variés et équilibrés dans les cantines scolaires », a expliqué le coordonnateur du projet, Innocent Bamouni.
Il a soutenu que les cantines ont un menu monotone, constitué le plus souvent de riz et de haricot. « Nous voulons désormais que le menu soit équilibré, sain et varié, avec du maïs, du mil, du niebé, du soja… Ils présentent beaucoup d’éléments nutritifs. Il reste à savoir comment combiner ces produits locaux pour avoir des repas de qualité, à grande valeur nutritive, dans un environnement propre et sain », a ajouté M. Bamouni. L’ingénieure de recherche en agro-alimentaire et consultante, Mariam Coulibaly, a estimé que les produits locaux permettront d’améliorer l’état nutritionnel, sanitaire, les rendements scolaires des élèves et de booster la production agricole.
« Nos produits sont très riches. Il suffit que les cantinières soient bien outillées dans la formulation des repas, afin de pouvoir associer les protéines, les lipides, les glucides, les sels minéraux…pour que les enfants soient bien nourris et productifs », a indiqué Mme Coulibaly. Des repas au choix Les participantes ont affiché leur satisfaction au terme de la série de formations. Elles ont promis d’améliorer leurs pratiques en matière de transformation des mets locaux et d’hygiène alimentaire.
« A notre retour, il y aura une grande différence entre ce qu’on faisait et ce qu’on fera, parce qu’on a appris à préparer beaucoup de choses. Nous pourrons varier les menus des élèves, avec des produits de chez nous. Les élèves pourront choisir ce qu’ils veulent manger », a soutenu la cuisinière à l’école primaire de Oronkua, Agnés Gasbeogo.
Ce qui a le plus retenu son attention, c’est comment laver ses mains et les condiments et entretenir la cuisine et les ustensiles, lorsqu’on cuisine pour un grand public comme celui des élèves. Le directeur de l’école primaire de Kango, Salifou Toé, a affirmé avoir acquis des notions, à même d’assister les cantinières afin qu’elles offrent des rations équilibrées aux élèves, à base des produits locaux. Pour lui, c’est le moment de mettre en valeur les légumes produits dans les jardins scolaires. « Les écoles ont des jardins qui produisent bien. La seule préoccupation est de composer des mets riches et variés.
Avant, les écoles se contentaient de la dotation du gouvernement, mais aujourd’hui, elles ont de quoi bien nourrir les enfants », a renchéri la directrice provinciale de l’enseignement primaire du Bazèga, Thérèse Rachelle Wango. 25 établissements scolaires du Bazéga bénéficient du projet. Mme Wango a souligné de nombreux avantages y relatifs, notamment en termes de mobilisation sociale autour de l’école, de l’amélioration de l’état nutritif, sanitaire des élèves et des rendements scolaires.
« De nombreux élèves mangent à la cantine. A midi, ils ne rentrent plus à la maison, ils mangent et apprennent leurs leçons », a-t-elle soutenu. Elle a appelé à pérenniser les acquis du projet. Le PRSNI-BAD arrive à terme, en fin mars 2022. Il a œuvré à améliorer la nutrition et les performances des élèves des écoles primaires. Financé par la Banque africaine de développement (BAD) à travers le Japon, il a été mis en œuvre dans les régions de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Sud et du Sud-Ouest.
Djakaridia SIRIBIE
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