Au cours d’une conférence de presse qu’il a animée, ce jeudi 24 mars 2022 à Ouagadougou, pour exiger la libération immédiate et sans condition de l’ex-président du Faso, Roch Kaboré, le premier responsable de l’ancien parti au pouvoir, Bala Alassane Sakandé, s’est prononcé sur les démissions qu’enregistre, ces derniers jours, son parti (le Mouvement du peuple pour le progrès, MPP).
« En tant que président du parti, une seule démission, lorsque je l’apprends, me chagrine. A fortiori, un nombre de 46 avancé. L’adhésion au MPP est libre, la démission est libre. Il ne me revient pas ici de juger de l’état d’esprit, la valeur morale et éthique de tout un chacun. Mais, je voudrais dire que nous n’avons pas épuisé le débat à l’interne. Nous n’avons pas été informés, nous avons appris comme vous. (…). Je respecte le choix de ces camarades de quitter le navire. Mais pour moi, on pouvait discuter, parce qu’on n’a pas épuisé la discussion en interne », accueille le président du MPP, Bala Alassane Sakandé.
Pour l’ancien Président de l’Assemblée nationale, ainsi va le fonctionnement d’un parti.
« Pendant qu’on était au pouvoir, il y avait des démissions, il y avait des adhésions. Aujourd’hui, nous ne sommes plus au pouvoir, il y aura des démissions, il y aura des adhésions. Pas plus tard qu’avant-hier, nous avons reçu des correspondances d’adhésion au MPP. C’est la dynamique d’un parti comme cela », rassure M. Sakandé.
« Il ne faut donc pas être étonné ; parce que demain et après-demain, il y aura des démissions, des adhésions. Toujours est-il que nous appelons l’ensemble des militants, où qu’ils se trouvent, à la cohésion, à l’unité, à la solidarité, de sorte que demain, le MPP puisse rester débout et se préparer pour les batailles futures », a lancé le principal animateur de la conférence de presse, Bala Alassane Sakandé.
Parlant d’ailleurs de l’ambiance entre ses membres dirigeants, la direction politique du parti se veut rassurante. A l’en croire, il n’y a aucun problème entre lui, président du parti et les vice-présidents. Il en est de même avec le président d’honneur du parti, Simon Compaoré, dit-il.
« On s’est réellement frotté (parlant de Simon Compaoré et lui, ndlr), lorsque j’ai été élu pour la première fois conseiller municipal pour la commune de Ouagadougou en 1996. Personnellement, je n’ai pas de problème avec Simon Compaoré. De nos jours, les gens prêchent le faux pour avoir le vrai. Les font de sorte qu’il y ait une fissure au niveau du MPP », contrebalance-t-il l’idée de crise entre dirigeants de l’ex-parti au pouvoir.
Cette conférence a enregistré la présence de plusieurs cadres du parti, dont au praësidium (et en plus du président du parti, au micro), Moussa Boly à l’extrême droite (5ème vice-président chargé des relations avec les Autorités coutumières et religieuses), Marie Marchal Laurence Ilboudo (3ème vice-président chargé de la politique du Genre), Pegwendé Clément Sawadogo (vice-président chargé des relations avec les partis politiques et les Alliances au niveau national), Salifo Tiemtoré (2ème vice-président chargé des relations extérieures), Stanislas Ouaro (4ème vice-président chargé des questions de Gouvernance et du dialogue social) et Ollo Anicet Pooda (secrétaire à l’organisation du parti). On y a aperçu également, des responsables de l’ancienne majorité présidentielle.
Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net
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