« C’est l’étape finale, ça passe ou ça casse. Soit on chasse ces terroristes hors de notre territoire, soit on leur fait allégéance ». C’est désormais le mot d’ordre pour la Coalition patriotique pour la résistance populaire (CPRP), qui vient d’être lancée ce mardi 29 mars 2022 à Ouagadougou à travers une conférence de presse. L’organisation regroupe, selon les géniteurs, des jeunes des 45 provinces.
Selon les conférenciers, dans les villages où les populations se sont mobilisées, les résultats de la lutte contre l’insécurité ont été palpables. « Les hommes armés étaient obligés de quitter des zones pour d’autres localités pour s’installer et commencer à attaquer là-bas. A un moment donné, les gens baissent la garde, ils pensent que c’est un acquis et les terroristes reviennent. Ils (terroristes) jouent sur le temps. Ça veut dire que si tous les villages s’organisent, les terroristes n’auront plus d’espace sur notre territoire. Nous avons dit aux gens dans certaines localités de s’organiser pour prendre en main leur sécurité, et ça a commencé à payer. Il faut donc conscientiser les jeunes en leur disant de ne pas attendre que le secours vienne d’ailleurs, c’est d’abord à nous qu’incombe notre sécurité. Et si on s’organise dans tous les villages, il n’y aura plus d’espace pour les terroristes », expliquent en substance les conférenciers, pour qui les moyens humains et les stratégies existent pour cette libération.
C’est pourquoi, et pour eux, il ne s’agit plus de faire de la résilience, mais plutôt de mener une offensive. « Il faut s’organiser dans chaque village, de sorte qu’il n’y ait plus de place pour les terroristes », insiste Ali Nana, porte-parole de la CPRP à la conférence de presse, par ailleurs coordonnateur du Mouvement de la résistance populaire lancé en 2019.
« Il y a des localités qui résistent avec leurs moyens de bord. Ces localités résistent à cause des jeunes qui résistent dans le silence et qui remportent des victoires. C’est ainsi que dans plusieurs localités de l’Est, du Centre-nord, du nord, et plusieurs autres villages, des jeunes se sont organisés pour barrer la route à ces fous de Dieu. A maintes reprises, des terroristes ont été contraints à rebourser chemin, car les villages les attendaient de pied ferme », témoignent les initiateurs de la Coalition, félicitant le travail abattu par les jeunes dans les localités et qui permet ainsi de sauvegarder des villages et de préserver des vies.
« Malgré la faiblesse de leurs moyens, ils ont montré que cette guerre ne peut être gagnée que par l’implication des populations. Ils ont demandé l’aide au gouvernement, qui ne les a pas écoutés. Malgré tout, ils sont restés dans le combat. Ils sont prêts au sacrifice ultime pour sauver ce pays. A travers le pays, plus de 5 000 jeunes sont prêts à s’engager pour le combat de la survie et de la sauvegarde du pays. Ils dorment dans la brousse, piègent l’ennemi, désorganisent l’ennemi dans le recrutement et sont très actifs dans le renseignement. Au cours de ces missions, plus d’une centaine d’entre nous ont perdu la vie en voulant, en silence, protéger des vies », décrivent les animateurs de la conférence.
Ils lancent donc un appel « à tous les patriotes épris de liberté » à s’organiser pour se joindre à eux pour le « combat final ».
« Dans les jours à venir, nous irons à travers le pays pour inviter nos frères à changer de vision dans cette lutte. C’est par l’engagement de tous que nous remporterons des victoires. Le peuple ukrainien nous a montré le chemin à travers une résistance farouche à la force armée russe. Chacun de nous peut contribuer dans ce combat de manières diverses », lancent les responsables de la CPRP, qui se sont également montrés reconnaissants aux Burkinabè de la diaspora qui apportent des soutiens divers à ce combat et à la gestion de l’humanitaire.
O.L.
Lefaso.net
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