Par trois décrets en date du 25 mars, le président du Faso Paul Henri Damiba a nommé 13 nouveaux officiers au sein de l’armée. Nous avons pu glaner des éléments biographiques sur quatre d’entre eux. Les voici !
Colonel Céleste Coulibaly : chef de la division Opérations
Discret. C’est le qualificatif qui sied pour décrire en un mot le colonel Céleste Coulibaly, âgé aujourd’hui de 51 ans. Ancien aide de camp de Blaise Compaoré (de 2008 à 2014), il a été chef de corps de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (février à août 2015), sous le régime de la Transition avant d’être envoyé à l’État-major général des armées en août 2016. Là, il a occupé la fonction de chef adjoint bde la division Formation. En janvier 2018, il fait valoir ses compétences au sein de la force de maintien de la paix de la CEDEAO.
Le colonel Céleste Coulibaly fait partie de la 6e promotion des élèves officiers de l’Académie militaire de Pô au Burkina Faso. En 1999, il obtient le diplôme d’officier instructeur parachutiste à Maamora-Salé au Royaume du Maroc. En 2002, il décroche le diplôme de chef de section d’infanterie motorisée après son cours d’application à l’École de formation des officiers des forces armées togolaises (EFOFAT). En 2005, il obtient un nouveau sésame, le diplôme de commandant d’unité, à l’École appliquée d’infanterie à Montpellier en France.
Sur le plan académique, le colonel Céleste Coulibaly est titulaire d’un Master 2 en Sciences Humaines et Sociales de l’EPHE-Sorbonne de Paris obtenu en 2016. Il a une Licence en Sciences de l’Éducation, obtenue à l’université de Lomé en 1992 et un diplôme d’études universitaires générales en Psychologie, obtenu à l’université de Ouagadougou en 1991.
Le colonel Céleste Coulibaly est l’auteur de « La guerre du Bani-Volta » dédicacée le 29 juin 2017. Ce livre retrace l’histoire de l’une des plus grandes révoltes en Afrique de l’Ouest qui s’est tenue entre 1915 et 1916, mais qui reste méconnue des Burkinabè. Le colonel Coulibaly est chevalier de l’Ordre national du Burkina Faso et a été décoré de la médaille d’Honneur militaire.
Colonel Yves Patrick Ouédraogo : chef de la division Formation
Commandant de la 1re région militaire en remplacement du colonel Gilles Bationo, le colonel Yves Patrick Ouédraogo préconisait l’action face aux défis sécuritaires, lors de sa prise de commandement le 13 février 2019 à Kaya.
Cet officier supérieur, âgé de 54 ans, a commandé l’académie militaire Georges Namoano de septembre 2017 à juillet 2019 avant de passer le commandement à son successeur le Lieutenant-Colonel D. Yves Didier Bamouni, aujourd’hui commandant du commandement des opérations du théâtre national. Le colonel Yves Patrick Ouédraogo a commandé l’école nationale des sous-officiers d’active entre 2013 et 2014. Il a été aussi chef de corps du 25e régiment parachutiste commando entre 2011 et 2012, chef de corps du groupement d’instruction des forces armées de 2009 à 2011 et commandant d’unité de la 1re compagnie commando du 21e régiment d’infanterie commando de 1996 à 2001.
Colonel Théophile Nikièma : chef de la division Études et Prospectives.
Précédemment chef de division Formation depuis le 7 février 2019, le colonel Théophile Nikièma est désormais le nouveau chef de la division Études et Prospectives.
L’on se souviendra qu’après la chute de Blaise Compaoré, il a été nommé, le 5 décembre 2014, chef d’Etat-major particulier de la présidence du Faso, en remplacement du général de Brigade Gilbert Diendéré, limogé, le 27 novembre 2015 par le président du Faso Michel Kafando. Sa nomination avait créé des mécontents au sein du RSP qui avaient demandé son départ.
Ancien enfant de Troupe, le colonel Théophile Nikièma fait ses premiers pas au Prytanée militaire de Saint-Louis au Sénégal de 1982 à 1985. A la suite de la fermeture du PMK et du rapatriement des élèves des autres prytanées à l’étranger par les autorités de l’époque, il rentre au bercail et poursuit ses études au Lycée Marien N’Gouabi. Il y reste jusqu’en 1991, année où il décroche le baccalauréat série C.
Après trois ans (1991-1994) passés à l’institut du développement rural de l’université de Ouagadougou, il obtient le diplôme d’ingénieur des techniques en agronomie. Le 1er février 1994, Théophile Nikièma fait son entrée dans la grande famille des forces armées nationales. Dès lors commence la carrière du jeune militaire de 25 ans qui au terme de sa formation, en 1996, dans la prestigieuse académie militaire Georges Namoano, occupe le poste de commandant de la 2e compagnie du groupement des unités d’intervention du Régiment de sécurité présidentielle jusqu’en 2006.
Devenu chef de bataillon en 2010, il est jusqu’en octobre 2013, commandant du groupement de commandement et des services. Longtemps, il a été le point focal pour le Burkina de l’Exercice multinational FLINTLOCK initié par les États-Unis d’Amérique dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Détaché à l’État-major particulier de la présidence du Faso en août 2013, il est nommé directeur de la documentation extérieure.
Théophile Nikièma est titulaire d’un Master II en management des ressources humaines et d’un Master II en stratégie, défense, sécurité, gestion des conflits et des catastrophes obtenu à l’université de Yaoundé II au Cameroun, en 2012.
Colonel Mamadou Boukouma : chef de la division Chancellerie et Législation
Nommé le 13 janvier 2022, gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun, le colonel Mamadou Boukouma n’aura passé que 72 jours à ce poste avant de se voir confier la division Chancellerie et Législation de l’État-major général des armées. Mais avant cela, il a passé plus de six ans et demi comme directeur général des transports terrestres et maritimes (DGTTM).
Avant de rejoindre la DGTTM, cet officier de gendarmerie a été de 2012 à 2015, directeur de l’organisation et de l’emploi de la gendarmerie nationale et pendant deux ans, directeur du centre national de veille et d’alerte.
Il a également occupé les fonctions de commandant de la compagnie de gendarmerie de Ouagadougou puis celles de commandant du groupement départemental de gendarmerie de Ouagadougou.
Dans le cadre de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti, le colonel Mamadou Boukouma a été chef des programmes spéciaux de juin 2004 à juillet 2005 et conseiller technique niveau 4 sur les violences faites aux femmes de juillet 2005 à février 2006.
Capitaine Pingdwendé Joachim Nana : commandant du groupement de sécurité et de protection républicaine (GSPR)
L’on sait très peu de chose sur le capitaine Pingdwendé Joachim Nana, successeur du colonel Boukari Baggna à la tête du groupement de sécurité et de protection républicaine (GSPR). L’on se rappelle qu’il a été l’aide de camp de président Michel Kafando de février 2015, jusqu’à la fin de la transition.
Ce sont là, les quelques informations que nous avons pu recueillir en attendant d’en savoir davantage sur les autres chefs militaires.
HFB
LeFaso.net
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