Le Programme de micro-financements du Fonds pour l’environnement mondial a visité le jardin polyvalent de l’association Tiou Tii Wignan des femmes du village de Songo 2 dans la province du Nahouri, le jeudi 24 mars 2022.
Selon le coordonnateur national du PMF/FEM, Noël Compaoré, 45 femmes travaillant sur le site arrivent à tirer leur épingle du jeu.
Depuis quelques années et dans le cadre de son mandat, le Programme de micro-financements du Fonds pour l’environnement mondial (PMF/FEM) organise à l’occasion de la Journée internationale de la femme, une activité pour donner de la visibilité aux actions d’une organisation féminine qu’il soutient. Cette année l’équipe du PMF/FEM, des membres du Comité national de pilotage (CNP) ont visité, le jeudi 24 mars 2022, le jardin polyvalent et des étangs de pisciculture de l’association Tiou Tii Wignan des femmes de Songo 2 dans la province du Nahouri, région du Centre-Sud. Dans leurs efforts d’adaptation au changement climatique et à la préservation de l’environnement, les femmes de cette association ont obtenu avec l’appui de l’Amicale des femmes forestières du Burkina (AMIFOB) un terrain de huit hectares (ha) pour l’aménagement d’un jardin polyvalent. Elles ont bénéficié d’un premier financement en 2017 du PMF/FEM pour renforcer leur jardin de 0,6 ha, créé avec les moyens du bord.
Au regard des avantages environnementaux et socio-économiques, l’association a bénéficié d’un 2e financement en 2020 pour la consolidation du premier projet avec l’intégration de la pisciculture et la plantation d’arbres fruitiers. Le coût total des investissements est de 24 millions F CFA. Les résultats atteints sont, entre autres, l’aménagement d’une clôture de grillage renforcée par une haie vive pour une pépinière de plantes et de trois étangs pour la pisciculture ; la création d’une unité de production du jus de tamarin et de soumbala ; la récolte de 2 230 kg de poisson, de 21 tonnes de légumes et de riz. Selon la secrétaire générale de l’association Tiou Tii Wignan des femmes du village de Songo 2, Azara Adouabou, le jardin polyvalent procure des revenus évalués à environ 140 000 F CFA à chaque exploitante par an. « Cet argent nous permet de scolariser, d’habiller nos enfants et de prendre soin de nos familles. Nous sommes satisfaites parce que nous constatons déjà une différence avec les autres femmes », a-t-elle indiqué.
Des résultats satisfaisants
Pour le coordonnateur national du PMF/FEM, Noël Compaoré, les résultats atteints par les femmes de cette association sont encourageants. Les femmes ont confié, a-t-il soutenu, qu’elles arrivent à payer la scolarité des enfants, à améliorer leur alimentation, à faire des économies et leurs conditions de vie se sont beaucoup améliorées avec les spéculations qu’elles produisent. « Par an, nous avons autour de 7 millions F CFA de bénéfice répartis entre 45 femmes. Nous sommes satisfaits et nous les prenons comme modèle. C’est pourquoi nous avons effectué cette visite avec notre comité national de pilotage, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et d’autres associations que nous finançons », a-t-il précisé. Aux dires M. Compaoré, en finançant un projet, le PMF/FEM recherche la préservation de l’environnement, la lutte contre la pauvreté et la durabilité des activités financées. Présidente de l’AMIFOB et membre du CNP, Cécilia Somé/Somé a aussi affiché sa satisfaction à l’issue de la visite. « Nous sommes vraiment satisfaites de ce que nous avons vu et nous pensons qu’elles peuvent encore mieux faire », a-t-elle avancé. Pour la représentante-résidente adjointe du PNUD au Burkina, Isabelle Tschan, le cas de ce jardin démontre à souhait qu’avec peu d’investissements, l’on peut avoir des résultats intéressants avec des effets multiples allant de la préservation de l’environnement en passant par la sécurité alimentaire, l’autonomisation économique des femmes et leur communauté.
« Le soutien est clair. Il s’agit d’appuyer le gouvernement et les populations pour atteindre les objectifs de développement durable », a-t-elle indiqué. Elle a souhaité que l’exemple de Songo 2 soit multiplié à grande échelle pour avoir un impact important. Pour la chargée de programme environnement au PNUD, les résultats satisfaisants de cette organisation féminine travaillant dans le domaine de la préservation de l’environnement peuvent être partagés et portés à l’échelle. Avec peu de moyens, a-t-elle dit, elles ont réussi à faire un jardin polyvalent où elles font la production maraichère et la pisciculture également avec l’accompagnement de l’AMIFOB.
Timothée SOME
timothesom@yahoo.fr
L’article Préservation de l’environnement dans le Nahouri : le jardin polyvalent de Songo 2, un cas d’école est apparu en premier sur Quotidien Sidwaya.