Depuis un peu plus de trois semaines, des concertations ont été initiées au niveau national et se poursuivent dans l’optique d’aboutir au retour de l’ancien président Roch Marc Christian Kaboré dans une résidence familiale de son choix tout en garantissant sa sécurité. En outre, pour le gouvernement de la Transition, la question sécuritaire demeure sa «plus grande préoccupation » avec à la clé « une réponse efficace et urgente à la crise humanitaire et aux drames socio-économiques et commu-nautaires provoqués par l’insécurité ».
Telle pourrait être la quintessence du communiqué, hier jeudi 31 mars 2022 et faisant office de réponse du Burkina Faso à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). En effet, lors de son 5e sommet extraordinaire sur la situation au Mali, au Burkina Faso et en Guinée tenu le vendredi 25 mars 2022 à Accra au Ghana, l’instance sous régionale avait donné au gouvernement de la Transition jusqu’au 31 mars 2022 pour libérer l’ancien président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré.
En ce qui concerne la durée de la Transition, la CEDEAO, au cours de la même rencontre, avait demandé aux autorités de la Transition de proposer « un chronogramme acceptable » d’ici au 25 avril 2022, pour un retour à l’ordre constitutionnel et « passé ce délai, des sanctions économiques et financières entreront immédiatement en vigueur ». Le Burkina Faso s’est-il plié aux exigences de la CEDEAO ?
Difficile de répondre par l’affirmative ou par la négative, notamment au regard du contenu du communiqué. La CEDEAO, vers qui les regards sont désormais tournés, saura-t-elle se contenter de cette réponse ? C’est cela la plus grande interrogation et peut-être la plus grande inquiétude. Car, la demande de l’institution sous régionale de revoir à la baisse le délai de la Transition qui est de 36 mois n’est aucunement ressortie ou mentionnée dans le communiqué.
Le document relève seulement que le gouvernement burkinabè travaille à apporter une réponse à la crise sécuritaire et humanitaire. A propos de la libération de l’ex-président, Roch Marc Christian Kaboré, le communiqué gouvernemental a évoqué des concertations nationales en cours. En un mot, le gouvernement s’est voulu prudent quant aux demandes de la CEDEAO.
Ou encore là où certains observateurs voient une réponse négative, d’autres préfèrent voir ce communiqué comme relevant de la diplomatie. Quant à la libération du président Kaboré, à la lecture de la réponse du gouvernement, son sort semble lié aux conclusions de « concertations » en cours que du simple bon vouloir ou d’une volonté politique des autorités de la CEDEAO. Sa libération ne semble donc pas imminente ou immédiate, si l’on s’en tient à la teneur du communiqué.
Une chose est sûre, même si le gouvernement burkinabè a réaffirmé sa disponibilité à dialoguer avec la CEDEAO, il reste qu’il doit agir dans le sens de ne pas perdre la bienveillante attention jusque-là de l’institution sous régionale. Il est donc impératif de baliser le terrain pour un dialogue fécond avec la CEDEAO au grand bonheur du Burkina Faso et du bien-être des populations burkinabè.
La Rédaction
L’article CEDEAO-Burkina : Privilégier le dialogue est apparu en premier sur Quotidien Sidwaya.