« Nous devons faire les choses avec réalisme et avec la plus grande prudence », a clamé le porte-parole du gouvernement burkinabè Lionel Bilgo, ce jeudi 31 mars 2022. Face à la presse, il a livré la réponse du gouvernement à la CEDEAO qui demande l’adoption d’un chronogramme « acceptable » de la transition.
Le 25 mars 2022, les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO donnaient un délai d’un mois aux autorités burkinabè pour finaliser un chronogramme « acceptable » de la transition, sous peine de sanctions économiques et financières. Face à la presse, le porte-parole du gouvernement, Lionel Bilgo a indiqué que le gouvernement ne subit qu’un seul délai.
« Le seul délai que le gouvernement subit, c’est celui de bien faire les choses, d’agencer son action conformément aux réalités du terrain en toute objectivité avec la plus grande prudence et le plus grand réalisme possible. Ce qui dicte notre action, c’est le terrain, l’opérationnel », a-t-il lancé.
Pour renchérir, le ministre en charge des Affaires étrangères Olivia Ragnaghnewendé Rouamba indique que la durée de 36 mois de la transition burkinabè est « assez réaliste par rapport aux enjeux du moment ».
Le pays est-il prêt à subir d’éventuelles sanctions de l’organisation sous régionale ? A cette question, Lionel Bilgo dit croire au bons sens de la CEDEAO. « Le bon sens voudrait-il qu’on tienne compte du contexte de chaque État et du désir de chaque peuple. Et pour le nôtre, nous avons touché le fond et notre désir le plus ardent, c’est de remonter en surface. Nous sommes en train de tout mettre en œuvre pour que cette remontée se fasse dans les règles et qu’elle se fasse le plus vite possible ».
« Le Burkina stratégiquement est un verrou en ce sens que c’est un pays enclavé. Tous ses voisins sont des pays du littoral. L’objectif final des terroristes est d’atteindre les pays côtiers et de développer la piraterie maritime. J’ai dit à la délégation que nous avons reçue l’autre jour que c’est l’occasion pour eux de nous aider en amont pour résoudre ce problème pour que toute la partie ouest africaine ne soit pas infestée. Ils ont pris la mesure de la situation et ils sont dans cette dynamique afin de nous accompagner à trouver des solutions. Dans notre contexte actuel, je ne crois pas qu’il sied de prendre des mesures draconiennes sinon cela va nous pousser dans une posture de survie. La CEDEAO n’est pas une organisation de sanctions, mais une structure d’accompagnement », a déclaré le ministre en charge des Affaires étrangères Olivia Ragnaghnewendé Rouamba.
Elle a annoncé l’arrivée, demain 1er avril à Ouagadougou, d’une délégation de la commission de la CEDEAO conduite par son président Jean-Claude Brou pour une séance de travail.
LeFaso.net
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