Au lendemain du prononcé du verdict dans l’affaire Thomas Sankara, les avocats de la famille de l’ancien président ont animé une conférence de presse, le jeudi 7 avril 2022, à Ouagadougou. Ils ont salué la décision « courageuse », du juge qui a condamné Blaise Compaoré et les autres co-accusés.
Le juge Urbain Méda et les autres membres de la Chambre de première instance du Tribunal militaire de Ouagadougou ont « rendu la justice au nom du peuple burkinabè », dans l’affaire Thomas Sankara, selon les avocats de la famille Sankara. Ceux-ci ont animé une conférence de presse, le jeudi 7 avril 2022, à Ouagadougou, pour exprimer leur satisfaction vis-à-vis du verdict rendu à l’encontre des accusés, notamment, à l’égard des principaux accusés que sont l’ancien président Blaise Compaoré, Hyacinthe Kafando et Gilbert Diendéré, reconnus coupables et condamnés à la prison à vie.
« Nous, avocats de la partie civile, constitués aux côtés de Mariam Sankara et de ses enfants, prenons acte de la décision rendue… Aussi, nous nous félicitons des résultats auxquels nous sommes parvenus grâce à un travail d’équipe… », a indiqué Me Bénéwendé Stanislas Sankara dans la déclaration liminaire. Les avocats ont toutefois reconnu la persistance de zones d’ombre à propos des « complicités internationales » et déploré que « les véritables auteurs Blaise Compaoré et Hyacinthe Kafando », aient pu fuir le pays pour tenter de se dérober à la justice. A ce propos, Me Prosper Farama a souhaité que l’Etat burkinabè mette tous les moyens en œuvre, en respectant les droits des personnes condamnées, pour que cette décision soit respectée. D’après lui, il y va du respect de la justice. Notant que la nationalité ivoirienne de l’ex-président Compaoré joue dans la balance, l’avocat a interpellé l’Etat ivoirien pour qu’il fasse tout son possible pour livrer Blaise Compaoré. « J’espère que la Côte d’Ivoire comprendra qu’il s’agit du destin d’un pays », a-t-il fait savoir. Les avocats ont été interpellés également sur les velléités de grâce qui pourrait être accordée aux condamnés par les autorités sur fond de réconciliation nationale. A cette question, les conférenciers ont d’abord émis des réserves sur la question de réconciliation nationale. « De mon point de vue personnel, ce n’est pas une question de réconciliation qui est posée, mais de justice. Et la justice a rendu son verdict comme pour tout Burkinabè.
Le voleur de mouton, le détourneur de deniers publics…, quand il est condamné, il purge sa peine », a souligné Me Farama. Il a poursuivi : « celui qui entreprendra une telle initiative aura face à lui d’autres Burkinabè qui lui diront non, parce que dans le principe, cela ne peut pas s’accepter. S’ils ont droit à une grâce ou à une amnistie ou à quoi d’autre que ce soit juridiquement. Je n’ai rien contre, mais que ce soit fait dans les règles de l’art ». Au demeurant, les conférenciers ont parlé sous réserve des éventuels recours des condamnés. Les avocats se projettent aussi au procès civil prévu pour s’ouvrir, le 13 avril prochain. Si les parents des victimes n’ont pas encore précisé si elles vont demander des dommages et intérêts aux accusés, les avocats, pour leur part, ont prévenu qu’ils réclameront le montant de leurs honoraires.
Fabé Mamadou OUATTARA
Alice SAWADOGO (Stagiaire)
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