Politique

Burkina : « Le Mouvement le Faso, Ma Patrie » encourage la coopération militaire entre pays africains

L’actualité sur les injonctions de la CEDEAO relatives à la durée de la transition burkinabè et les premières actions des nouvelles autorités ont fait l’objet d’une conférence de presse du « Mouvement le Faso, Ma Patrie » (MFP), ce samedi 9 avril 2022 à Ouagadougou. Au cours de cette sortie, les responsables de l’organisation ont encouragé la coopération militaire entre les pays africains.

Le Mouvement le Faso, Ma Patrie s’est dit indigné face au refus de la CEDEAO d’accepter le chronogramme consensuel de trois ans de transition décidé par les forces vives de la nation, sans évoquer la question centrale de l’insécurité, encore moins l’apport militaire de la CEDEAO pour renforcer le dispositif militaire du Burkina dans la lutte contre le terrorisme. Aussi, le mouvement s’interroge sur les fondements de cette position de l’organisation sous-régionale.

« Les menaces, les sanctions …de la CEDEAO démontrent à souhait son insouciance devant le niveau de gravité de la crise humanitaire, la souffrance des populations burkinabè déjà meurtries par le terrorisme. Tout porte à croire que face à la menace de disparition de notre fier et beau pays restauré depuis 1947 par l’effort conjugué de ses illustres et patriotes fils et filles, les chefs d’Etat de la CEDEAO sont plus soucieux du rétablissement d’un simulacre de démocratie, même si les élections devraient se faire dans des cimetières où sur un territoire aux 2/3 inaccessibles.

Il est bien de le rappeler que même le régime déchu avait reporté les élections communales du fait de la situation sécuritaire que traverse notre pays, sans que la CEDEAO ait eu à dire un seul mot. Face à cette insouciance de la CEDEAO qui, à notre entendement, sonne comme une indifférence totale, le peuple vaillant du Burkina se dressera », ont déploré Lucien Zié, secrétaire général du MFP, et ses camarades.

Le secrétaire général, Lucien Zié, unique porte-parole à la conférence.

Le peuple souverain du Burkina Faso a décidé de s’assumer pleinement face à la crise sécuritaire et humanitaire, conséquence de la gestion chaotique et de la mal-gouvernance du régime déchu, déclarent-ils, avant de déplorer que la CEDEAO ne soit même pas allée sur le terrain, pour constater ne serait-ce que la situation humanitaire.

Pour le MFP, le délai de trois ans imparti à la transition est donc objectif, en ce sens qu’il tient compte des impératifs du moment, tels qu’expliqués par les autorités de la transition. C’est pourquoi, les conférenciers demandent à la CEDEAO de soutenir le Burkina plutôt que d’aggraver la souffrance du peuple burkinabè.

Evoquant la situation nationale à proprement dite, les conférenciers ont loué les « bonnes actions du MPSR et des autorités de la transition », estimant que l’avènement du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) a été un ouf de soulagement pour l’ensemble du peuple burkinabè face à la corruption, à la mal-gouvernance et à l’incapacité du régime déchu de faire face au terrorisme. Occasion pour les conférenciers d’appeler le peuple à resserrer les rangs pour faire face aux défis et surtout à ne pas se laisser divertir par les jeux politiques.

De nombreuses actions ont déjà été posées par les membres du MPSR, puis par les autorités de la transition qui montrent leur bonne volonté de s’attaquer efficacement au terrorisme, à la crise humanitaire, à la corruption et à la restauration du processus démocratique, salue l’organisation.


« On peut citer, entre autres, la restauration de l’Etat de droit par la restitution de la Constitution et l’adoption d’une charte de transition ; la mise en place d’organes de transition ; le respect de la liberté d’opinion et d’expression ; le renforcement de la lutte contre le terrorisme ; la création du Commandement des opérations du théâtre national ; la nomination d’hommes intègres et compétents au gouvernement et aux hautes fonctions de l’administration ; le lancement d’une opération d’audit dans l’administration publique ; les restrictions des réjouissances publiques pour compatir à la douleur des victimes du terrorisme ; le projet de création des comités locaux de restauration de la paix ; le renforcement de la prise en charge des personnes déplacées internes par des sorties terrains du ministre en charge de l’Action humanitaire et du Premier ministre, etc.

Voilà autant d’actions, d’actes et de décisions pris par les autorités et qui méritent qu’on leur apporte le soutien et l’accompagnement nécessaires ou, à défaut, le bénéfice du doute. C’est eu égard à ce qui vient d’être dit que le Mouvement Le Faso Ma Patrie a décidé de féliciter et d’apporter tout son soutien aux autorités pour une transition réussie et paisible. Il invite par la même occasion les forces vives de la nation, jeunes, femmes, vieux, commerçants, entrepreneurs, employés du public et du privé, à une union sacrée autour des autorités afin que notre Faso, notre patrie retrouve la paix et sa quiétude d’antan », s’est attardé M. Zié.

Les conférenciers saluent la qualité morale des personnes qui ont été choisies dans le gouvernement. « C’est un gouvernement de combat », se réjouit le secrétaire général du MFP.

Sur le point précis de la lutte contre l’insécurité, le MFP estime qu’on ne peut pas confier sa sécurité aux étrangers. C’est pourquoi, il pense que les domaines de coopération militaire doivent clairement être définis et connus du peuple. Pour l’organisation, il ne s’agit donc pas de chasser une nationalité pour une autre, pour ensuite lâcher cette dernière pour une troisième. Le mouvement le Faso, Ma Patrie pense et encourage donc à l’idéal d’une coopération militaire entre pays africains.

Interrogés sur la réconciliation nationale, en lien avec le verdict du procès Thomas Sankara, les conférenciers pensent qu’elle passe par la liquidation des dossiers de crimes économiques et de sang, et que les coupables fassent amende honorable. Pour eux, la rigueur des étapes est très importante pour l’atteinte de l’objectif commun. Ils saluent donc l’aboutissement du procès, mais attendent le volet international qui, de leur avis, est aussi capital pour la manifestation de la vérité.

O.H.L
Lefaso.net

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