Il est revenu à Kantigui qu’à la suite de la publication d’un article de Sidwaya, le 24 mars 2022 sur les ruines de Loropéni intitulé « Un joyau touristique menacé », des instructions ont été données par le Premier ministre, Albert Ouédraogo, au ministère en charge du tourisme pour des actions de restauration et de stabilisation.
Depuis une semaine, aux dires de la source de Kantigui, une équipe de maçons du comité local de gestion des ruines est à pied d’œuvre pour renforcer les parties des murailles fortement menacées. Kantigui se réjouit de cette réaction spontanée des plus hautes autorités afin de préserver ce premier site du Burkina Faso inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Eaux et forêts de Solenzo : des paiements sans reçu
Après avoir hésité pendant longtemps, Kantigui a fait le déplacement de Solenzo, sa ville natale, le week-end dernier. Dans ses échanges, il a appris que des pratiques peu recommandables se passent au service départemental des eaux et forêts de la localité et cela, depuis près de deux ans.
En effet, selon les informations rapportées à Kantigui, aucune quittance ou reçu n’est délivré pour les autorisations de la coupe et aussi du ramassage de bois (1 200 F CFA). L’interlocuteur de Kantigui a affirmé que depuis près de deux ans, pour avoir une autorisation afin de couper ou ramasser du bois avec un tricycle ou une charrette, c’est seulement le nom et le prénom qui sont inscrits sur un registre.
« Souvent, c’est le gardien qui le fait en langue arabe. Ils récupèrent l’argent et te disent de partir. Au cas où un forestier vous arrête, si votre nom se trouve dans le cahier, vous pouvez poursuivre votre chemin », a précisé l’interlocuteur de Kantigui. Et de poursuivre que des usagers sont victimes d’abus de la part des forestiers.
A titre d’exemple, a-t-il cité, des femmes ayant enlevé du bois avec leurs vélos ont été appréhendées par un forestier qui leur a demandé chacune la somme de 10 000 F CFA comme contravention.
Après négociation, les dames ont payé chacune 7 500 F CFA. Quand elles ont exigé un reçu, l’agent leur a signifié que « même au service, il n’y a pas de reçu ». Au regard de la bonne gouvernance prônée par le chef de l’Etat, Kantigui interpelle donc les autorités compétentes à se pencher sur ce qui se passe au service des eaux et forêts de Solenzo.
Tapoa Djerma : des terroristes « jugent » les délits et les conflits
La situation sécuritaire dans la commune de Botou, située dans la province de la Tapoa, région de l’Est, inquiète Kantigui. En effet, il lui est revenu que des combattants de groupes terroristes font la loi dans cette localité. La semaine dernière, un groupe a contraint les habitants de Tapoa Djerma, un village de la commune de Botou, à assister à un prêche au cours duquel des décisions ont été prononcées.
A entendre ces individus, désormais, l’accès au Parc W est conditionné par une autorisation formelle de leur hiérarchie. « Il est interdit de couper le bois dans ledit parc et d’y envoyer des animaux paître. Tout contrevenant s’expose à de graves sanctions dont la décapitation, entre autres », rapporte la source de Kantigui.
Par ailleurs, pour régler les problèmes de couples et les litiges fonciers, il faudra, désormais, s’adresser à ces “fous de Dieu” qui se sont autoproclamés nouveaux “justiciers” dans cette commune frontalière avec le Niger. Parmi les cas dont Kantigui a eu vent, figure celui d’une adolescente victime de rapt. L’affaire portée devant l’étrange «tribunal » a été tranchée par le groupe terroriste. Et le verdict condamnait les bourreaux à renoncer à la jeune fille.
Boucle du Mouhoun : un conducteur de tricycle, voleur d’animaux
Alors qu’il assistait à un enterrement le 11 avril 2022 à Koudougou, Kantigui a appris l’histoire déconcertante d’un chef de circonscription administrative dans la Boucle du Mouhoun. A la tête d’un département et voulant arrondir ses fins de mois, l’homme a acquis un taxi-moto trois roues très sollicité en milieu rural pour le transport des agrégats sur les chantiers de construction.
Il engage un jeune homme pour la conduite de la moto sur un contrat verbal selon lequel l’employé doit lui verser une prime journalière de 7000 F CFA. Après plusieurs mois de travail, le jeune opte pour autre chose à l’insu de son patron : le vol et l’abattage d’animaux, avec l’aide de deux camarades, qu’il va ensuite livrer à des bouchers à des prix défiant toute concurrence.
Soupçonné par les habitants d’un village de la zone où il opérait, ces derniers se sont organisés pour monter une garde chaque nuit. C’est ainsi que, selon l’interlocuteur de Kantigui, le conducteur de taxi-moto sera pris la main dans le sac alors qu’il venait d’égorger un mouton qu’il s’apprêtait à ranger.
Encerclé avec son tricycle, les habitants découvrent plus d’une dizaine d’animaux gisant dans leur sang et soigneusement recouverts par une bâche. Il est alors immédiatement conduit au commissariat de police. Sur place, il reconnait les faits mais affirme être employé par l’autorité et brandit les documents de l’engin pour convaincre le commissaire. Mis au courant de la nouvelle, le chef de circonscription débouche nuitamment dans un survêtement porté à l’envers, sans doute, par précipitation.
Lui également reconnait être le propriétaire du taxi-moto tout en confiant au commissaire qu’il avait engagé le jeune homme pour uniquement transporter des agrégats. Une solution à l’amiable aurait été trouvée mais le commis de l’Etat, selon la source de Kantigui, ne veut plus entendre parler de taxi-moto!
Pô : un bébé retrouvé mort dans un WC
Kantigui a été choqué, au cours d’une promenade, d’apprendre la mort d’un bébé abandonné dans un WC, au secteur 1 de Pô, chef-lieu de la province du Nahouri. Selon l’informateur de Kantigui, c’est dans la journée du 8 avril 2022 qu’un membre d’une grande famille voulant se soulager a constaté une présence étrange dans le WC.
Pris de panique, il va informer les autres membres de la famille et le constat sera amer : le corps inerte d’un bébé y gisait à l’insu de la maisonnée. Le chef de famille informe rapidement les services de l’action sociale, de la santé et la police nationale. Après les constats d’usage, l’enfant qui était en état de décomposition est extrait du WC et inhumé au cimetière.
Aux dires de l’informateur de Kantigui, l’enfant aurait été jeté dans le WC entre le 6 et le 7 avril 2022 tard dans la nuit. Kantigui déplore la multiplication de ces actes criminels d’autant plus qu’il y a de cela deux mois, un cas similaire s’était produit au secteur 6 de la même ville.
CMA de Gourcy : un malade encombrant
De ce qu’a appris Kantigui de cette histoire, les faits remonteraient à 2015 où, à la suite du décès d’une femme, au secteur 5 de Gourcy, un homme âgé, d’environ une cinquantaine d’années, avait été tenu pour responsable. Banni de son village à quelques kilomètres de Gourcy en guise de sanction, il va trouver refuge dans la Boucle du Mouhoun pour une nouvelle vie.
Malheureusement, a-t-on confié à Kantigui, une maladie va finalement obliger ses hôtes à le rapatrier après près de sept années passées ensemble. A son arrivée, le quinquagénaire est admis au dispensaire urbain puis au Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) de Gourcy pour des soins. C’est en ce moment que tous les problèmes vont commencer.
Dans un premier temps, c’est une dame engagée dans le service de nettoyage qui serait tombée nez à nez avec le vieux en nettoyant sa chambre d’hospitalisation. Sentant le danger, elle a dû se rendre précipitamment au village, munie d’un poulet pour un sacrifice en vue de barrer la route à un éventuel malheur.
Cette dame ne serait pas la seule à vivre cette situation. Beaucoup d’autres personnes auraient connu le même sort. En cherchant à comprendre davantage, Kantigui s’est entendu dire qu’en pareille situation, la coutume interdit formellement à toute personne ayant un lien de parenté avec le banni d’avoir un contact avec lui. Selon d’autres informations parvenues à Kantigui, un autre vieux qui aurait bravé l’interdit en lui rendant visite a été victime d’un accident mortel quelques jours après dans la ville de Gourcy.
La nouvelle s’étant répandue dans la cité, aucun proche du malheureux ne s’aventure au centre de santé au risque de le croiser et de s’attirer des ennuis. Les dernières confidences recueillies par Kantigui indiquent que l’état de santé du vieux s’est amélioré mais sa libération poserait problème, car en plus de son incapacité à se déplacer seul, il n’a plus personne sur qui compter. Les autorités compétentes saisies de la question seraient à la recherche d’une issue favorable pour le cas du vieux devenu persona non grata dans son village.
Kantigui
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