Le Centre pour la Gouvernance Démocratique (CGD), a organisé mardi 12 avril 2022 un panel sur la thématique de la transition dans notre pays depuis 2014. L’objectif étant de tirer les enseignements du passé pour réussir la transition en cours depuis le 24 janvier 2022.
Identifier les failles de la transition passée pour consolider la démocratie au Burkina sous la transition actuelle. C’est l’exercice auquel s’est prêté le CGD. En effet, c’est sous le thème : « De la Transition de 2014 -2015 à la transition de 2022 : leçons et perspectives pour une transition propice à une consolidation de la démocratie » que s’est tenu le débat démocratique organisé sur son initiative ce 12 avril 2022. « Nous voulons à travers ce panel, tirer tous les enseignements des transitions que le Burkina a connues afin d’enrichir le débat démocratique actuellement et de faire en sorte que les différents acteurs puissent se positionner en vue d’accompagner la nouvelle transition que le Burkina traverse en ce moment », a déclaré Kevin Adomayakpor, Directeur résident du NDI-Burkina.
Dans sa communication, l’analyste politique, Siaka Coulibaly, un des conférenciers, a noté une entrée en scène positive des autorités de la nouvelle transition au Burkina. Pour lui, Paul Henri Sandaogo Damiba et son gouvernement ont su déceler le plus grand défis actuel du Burkina Faso, celui de la refondation de l’État. « Les autorités de la transition actuelle ont réussi une bonne identification des défis en parlant de refondation de l’État dans leur agenda. Il faut refonder l’Etat, rétablir les grands déséquilibres de l’État, recoller les morceaux qui sont fractionnés aujourd’hui à travers les conflits intercommunautaires et le terrorisme » a-t-il indiqué.
De son avis, ce défi, s’il est relevé permettra le retour de la paix dans le pays. Aussi, Siaka Coulibaly a salué la présentation de la feuille de route faite par le premier ministre Albert Ouédraogo, devant les députés de l’Assemblée Législative de Transition, chose qui n’a pas été le cas avec la transition de 2014-2015.
Selon l’Universitaire Abdoul Karim Saidou, un autre conférencier, ce qui est intéressant dans cette transition, c’est que l’on constate que des leçons ont été tirées de la transition de 2014. Il a expliqué, qu’en 2014, le premier ministre Yacouba Isaac Zida n’avait pas présenté une feuille de route de la Transition devant le Conseil national de Transition (CNT). « Mais ce qui est intéressant, c’est qu’en 2022, l’on constate que des leçons du passé ont été tirées. Le premier ministre Albert Ouédraogo a fait une présentation de la feuille de route du gouvernement devant l’Assemblée législative de transition », se réjouit-il. Mais il estime que les autorités ont commis un certain nombre d’erreurs aussi bien en 2014-2015 qu’en 2022, à commencer par la cohabitation entre la constitution et la charte de la transition.
« C’est un bricolage juridique qui s’est répété en 2022. Toute chose qui discrimine le droit constitutionnel » a-t-il laissé entendre.
Soulignons que l’animation de ce débat démocratique a été assurée par trois personnalités en l’occurrence Abdoul Karim Saïdou, de l’Université Thomas Sankara ; Siaka Coulibaly, analyste politique et Martine Yabré, Coordonnatrice du Cadre de concertation des organisations et acteurs intervenant sur le Genre et la participation citoyenne des femmes au Burkina Faso. La modération a quant à elle été assurée par le Professeur Serges Théophile Balima.
Oumarou Konaté
Kaceto.net
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