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Tchad : Des défis à relever

Il y a un an que disparaissait le président, le maréchal du Tchad, Idriss Déby Itno. Dans la foulée, une Transition conduite par un comité militaire, dirigé par un de ses fils, le général Mahamat Idriss Déby, a été mise en place. Depuis lors, le pays s’évertue, tant bien que mal, à consolider les acquis et à travailler pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel, avec en ligne de mire, l’organisation d’élections libres et inclusives. Le pré-dialogue entre les forces vives du pays, lancé en mars 2022 à Doha au Qatar, s’inscrit résolument dans cette dynamique.

L’aboutissement de ces pourparlers est d’ailleurs attendu au-delà des frontières tchadiennes d’autant qu’ils permettront au pays de se relancer en tournant les pages sombres de son histoire. En attendant, un an après la disparition brutale de Déby père, dans des circonstances non encore élucidées, l’on est tenté, à juste titre, de se demander comment le pays va aujourd’hui ? Cela, non seulement du point de vue de sa gouvernance interne mais, bien plus, de sa place dans le concert des nations.

Mahamat Idriss Itno Déby saura-t-il, pour longtemps, sauvegarder ce que certains qualifient d’héritage laissé par son père ? La réconciliation annoncée tiendra-t-elle vraiment ses promesses ? Autant de questions qui méritent d’être posées, si l’on s’en tient à la situation sociopolitique de l’heure marquée par des dissensions sibyllines de tout genre. En effet, on le sait, la naissance de la rébellion menée de force par le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad(FACT) continue de hanter les esprits de bon nombre de Tchadiens, avec en toile de fond, des velléités revanchardes pour le moins tacites.

Autant dire que les réponses éventuelles aux différentes interrogations et appréhensions des uns et des autres s’avèrent, pour l’instant, laborieuses, même si une partie des Tchadiens se reconnaissent aujourd’hui dans le système politique bâti par le Président disparu. Dans son bilan qu’il a dressé de la Transition, le général Mahamat Idriss Déby, lui, estime être sur le bon chemin, au regard des actions déjà menées sur le terrain dans le sens du développement du pays. « Démentant les pronostics, la déchirure sociale et la déchirure pour notre Nation, la Transition continue son chemin depuis une année, tant bien que mal », a-t-il déclaré.

Les questions de la préservation de la paix, de la sécurité, de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale du pays ont, en effet, été citées par l’actuel homme fort du Tchad comme étant à l’actif de son équipe. Mais, à y voir de près, l’un des défis et non des moindres que le général doit relever, demeure sans nul doute le déroulement optimal du dialogue national inclusif, auquel doivent participer des groupes rebelles. Car, c’est à l’issue de ce conclave que le Tchad pourra se doter d’institutions pérennes et qui répondent, un tant soit peu, aux aspirations profondes et légitimes du peuple souverain.

Au demeurant, faisant fi de tout ce qui peut se dire, de toutes élucubrations sur la conduite de cette Transition, il reste admis que la prise du pouvoir par Mahamat Idriss Déby aura, en désespoir de cause, évité un vide institutionnel dans le pays qui pourrait le plonger dans un avenir incertain. Par voie de conséquence, en dépit des avis divergents sur le bilan de cette Transition, au terme d’une année, il reste à souhaiter que le peuple et les acteurs politiques tchadiens fassent table rase de leurs intérêts égoïstes en privilégiant l’intérêt supérieur de leur pays. Car, ce n’est qu’à ce prix que les objectifs tant souhaités seront atteints en faisant oublier les vieux démons, toujours vivaces, dans certains esprits. –

Soumaïla BONKOUNGOU

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