Le Centre de recherche en santé de Nouna a initié, le jeudi 14 avril 2022 à Bobo-Dioulasso, une session d’information des journalistes sur les technologies de santé. L’objectif est d’améliorer la compréhension des hommes de médias sur les biotechnologies.
Une dizaine de journalistes venus de Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Banfora et Dédougou, sont désormais bien outillés sur les biotechnologies de santé. En effet, le jeudi 14 avril 2022 à Bobo-Dioulasso, à l’initiative du Centre de recherche en santé de Nouna (CRSN) à travers son projet Health tech Burkina, ces hommes de médias ont participé à un atelier d’information sur les technologies émergentes de santé notamment celle sur les moustiques génétiquement modifiés. Selon le directeur du CRSN, Dr Ali Sié, l’objectif est de donner plus d’informations par rapport aux nouvelles technologies pour qu’il y ait une plus grande compréhension pour un plus grand éclaircissement. Le chef de projet Health tech Burkina, Dr Charlemagne Tapsoba, a souligné que les technologies émergentes de santé constituent une aubaine pour l’amélioration de la santé. Il a noté qu’il en existe deux sous-groupes : les biotechnologies et les technologies qui utilisent les TIC. « C’est une opportunité d’améliorer la santé mais aussi d’amorcer le développement de l’Afrique. En effet, malgré le volume important de la recherche en matière de santé, très peu de travaux ont abouti à la création de nouveaux produits pour lutter contre les maladies locales », a fait remarquer Dr Tapsoba. Il a relevé des exemples de technologies en cours de développement ou d’expérimentation dans certains pays comme le Burkina Faso, le Mali, l’Ouganda ou le Ghana qui sont susceptibles de changer la trajectoire de la santé en Afrique. Dans le but d’augmenter l’utilisation de ces technologies, a précisé le chef de projet, il est mis en place une plateforme de dialogue et d’action qui couvre l’Afrique sub-saharienne.
Dans la lutte contre le paludisme, le Burkina Faso expérimente l’utilisation des moustiques génétiquement modifiés depuis 2012, porté par le projet Target malaria.
Une parfaite collaboration avec le village concerné
« Le Burkina Faso fait partie des cinq pays les plus touchés par le paludisme au monde selon l’OMS. Alors que les moustiques sont devenus résistants à la plupart des insecticides, les chercheurs se sont tournés vers les biotechnologies notamment les moustiques génétiquement modifiés », a expliqué l’investigateur principal du projet, Pr Abdoulaye Diabaté. A l’écouter, 837 espèces de moustiques sont répertoriés en Afrique et leur recherche a ciblé trois types. Il a soutenu que pour sa mise en œuvre, son équipe a rencontré les populations du village Bana (localité d’expérimentation), les autorités coutumières, religieuses, politiques ainsi que des ONG.
Le lâcher des mâles génétiquement modifiés sans impulsion génétique qui constitue la première étape a été effectué en 2019, a informé Pr Diabaté. « Le lâcher a permis de récolter des données scientifiques qui ont montré que les moustiques ont la capacité de garder leur instinct naturel même si ils sont modifiés. L’autre élément est que le vol de dispersion est limité. D’un point de vue scientifique c’est pour nous une bonne chose », a mentionné l’investigateur principal du projet Target malaria. En ce qui concerne la prochaine étape, il a fait savoir que son équipe va prendre le temps de toujours discuter avec les populations pour qu’elles comprennent d’avantage.
En marge de l’atelier, au cours de la journée du 15 avril, les journalistes et les chercheurs ont effectué une visite du village de Bana, à une vingtaine de kilomètres de Bobo-Dioulasso, afin d’échanger avec les populations. A cette occasion, le responsable coutumier, Ciésria Sanou a confié que la collaboration entre les habitants et le projet est parfaite. Il a argué que toutes les initiatives de Target malaria se font dans la transparence. « Tout ce qu’ils veulent entreprendre dans le village, ils nous consultent et à notre tour nous consultons aussi les villageois », a renchéri Ciésria Sanou. Par ailleurs, il a indiqué qu’au début du projet il y avait des opposants mais avec les sensibilisations, ces derniers ont compris son bien-fondé.
Joseph HARO
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