C’est sans répit pour le Parti panafricain pour le Salut (PPS) qui, à peine lancé le 2 avril 2022, multiplie les actions et sorties de terrain à travers le pays. Entre visites auprès de personnes ressources, mise en place des démembrements, préparatifs du congrès, Abdoulaye Mossé et ses camarades ne chôment pas.
Ainsi, le vendredi 22 avril, une délégation du parti était chez le Mogho Naaba pour, dit-elle, solliciter bénédictions et conseils. « Chaque fois que c’est calme, on oublie les chefs. Mais quand ça se complique, quand ça ne va pas en politique, c’est ici (chez les leaders coutumiers, ndlr) on court pour venir. (…). Sa Majesté souhaite l’entente, la concorde entre les fils et filles du pays, la paix et que l’on mette en avant l’intérêt de la nation », a soutenu le président du PPS, Abdoulaye Mossé.
La délégation, qui dit s’être abreuvée de cette visite, a confié qu’en retour, l’autorité coutumière a souhaité que « les partis politiques se concertent pour mettre en avant les intérêts de la nation avant leurs ambitions. Il nous demande plus de dialogue entre les partis politiques ». Une dynamique d’esprit dans laquelle les responsables du parti disent s’inscrire. C’est du reste ce qu’affiche le manifeste du parti et qui, selon M. Mossé, explique aussi l’importance numérique des partis et formations politiques dont les membres constituent le PPS.
Bien avant, le nouveau parti était, mercredi 20 avril, au siège de la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB). Là, la délégation a échangé avec les leaders religieux sur des sujets d’actualité, liés notamment à la paix et à la cohésion sociale au Burkina.
« Nous sommes venus témoigner notre solidarité à la Fédération et à l’ensemble des fidèles musulmans du Burkina Faso. Nous sommes venus aussi nous joindre à la prière », a ajouté Ousmane Nacro, premier vice-président du PPS, chef de la délégation. Les mandataires ont profité de cette démarche pour faire un don (sucre, déferlement, dattes…) à la communauté musulmane, qui entrait dans la dernière décade du Ramadan.
« Nous sommes très fiers que ce parti nous rende visite cet après-midi. Nous, fidèles musulmans, bénissons ce nouveau parti. Nous leur demandons surtout d’être tolérants, car c’est la tolérance qui est à la base de toute chose. On les remercie aussi pour le geste », a accueilli le vice-président de la FAIB, Alassane Soré.
« … si on l’avait écouté, le MPP n’allait pas perdre aussi stupidement le pouvoir »
Dans la matinée de jeudi, 28 avril, la direction politique du parti s’est rendue à Tenkodogo (chef-lieu de la région du Centre-Est) pour une visite au Dima, haute autorité coutumière de la localité. Là aussi, et comme aux lieux précédents, les responsables du PPS ont expliqué les raisons qui ont prévalu à la création du parti.
« Pour nous, c’était responsable de venir auprès de Sa Majesté pour dire pourquoi nous avons créé le PPS, où nous allons, nos intentions et donner la composition du PPS. (…). Ses conseils sont nécessaires pour nous, pour la suite, parce que vous savez que nous devrons passer à notre congrès avec plus de partis autour de nous pour renforcer le PPS. Donc il faut plus de dialogue, de cohésion et de concertation et je pense que c’est ce qu’il nous a demandé pour le bien du Burkina Faso », a décliné Abdoulaye Mossé au sortir de l’audience. Dans l’après-midi, les responsables du parti ont fait une rupture collective du jeûne avec les pensionnaires du Centre pour personnes handicapées moteurs du Burkina Faso, sis à Ouagadougou.
Le président du PPS, Abdoulaye Mossé.
Selon plusieurs interlocuteurs de la direction politique nationale du parti, la dynamique va se poursuivre avec des visites auprès de personnes et organisations ressources du pays. Au même moment, renseignent-ils, la mise en place des démembrements à l’intérieur du pays se déroule normalement ainsi que les préparatifs du premier congrès.
Au sein du parti, l’on ne cache pas les ambitions : faire le plein aux élections à venir. Et si des critiques sont enregistrées contre le PPS, des admirations envers le parti ne manquent pas non plus. « En tout cas, on peut tout reprocher à Mossé (Abdoulaye Mossé, président du PPS), sauf de manquer de volonté et d’engagement dans tout ce qu’il fait. Qu’on l’aime ou pas, si beaucoup de responsables étaient comme lui, si on l’avait écouté, le MPP n’allait pas perdre aussi stupidement le pouvoir. Mais au lieu de cela, quand il parlait, on l’accusait de tous les noms et on faisait tout pour le décourager. Certains se voyaient déjà en 2025. Voilà ce que ça a donné », s’est lâché avec regret un cadre du MPP (ex-parti au pouvoir) sur cette actualité politique.
O.L.O
Lefaso.net
Comments
comments