Dialogue politique au Burkina : « En politique on ne gagne jamais le combat seul, il faut mutualiser les forces », Zéphirin Diabré lors d’une visite de courtoisie à l’AGIR
Le président de l’UPC (Union pour le progrès et le changement) a été reçu par son homologue Boubacar Diallo au siège du mouvement Agir ensemble pour le Burkina Faso (AGIR) à Ouagadougou, ce vendredi 13 mai 2022. Objectif officiellement affiché, s’enquérir de l’état de santé de leurs camarades politiques, parler de la situation nationale notamment la vie chère, la situation sécuritaire qui se dégrade à un rythme inquiétant et bien-sûr en filigrane, d’une probable alliance ou fusion des deux partis.
Le président de l’Union pour le progrès et le changement, Zéphirin Diabré, poursuit sa série de visites auprès de ses camarades politiques. Après l’Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA), c’était au tour du Mouvement AGIR autrement pour le Burkina Faso de recevoir le « parti du lion » dans ses locaux ce vendredi 13 mai 2022. « Notre premier souci, en venant ici ce matin, était de nous enquérir de la santé de nos camarades politiques et de leur parti puisque nous appartenons à la même classe politique. Nous sommes heureux de savoir que tous se portent bien », a laissé entendre M. Diabré.
Zéphirin Diabré, président du parti Union pour le changement et le progrès (UPC)
Le deuxième point de la rencontre était lié au défi sécuritaire. Sur ce point, le président du « parti du lion » a rappelé que le climat sécuritaire se dégrade à un rythme inquiétant, contrairement à ce que les militaires avaient dit en justifiant leur coup de force le 24 janvier dernier, en témoigne les séries d’attaques enregistrées ces derniers temps avec plusieurs pertes en vie humaines dans les rangs des soldats burkinabè.
Ils ont à ce propos exprimé leur solidarité et leur compassion à l’endroit des FDS tombés sur le champ d’honneur ainsi qu’à leurs familles respectives. « Notre solidarité pleine et entière continue d’aller aux Forces de défense et de sécurité qui se battent au péril de leur vie pour assurer notre sécurité à tous. Notre compassion va à l’endroit des familles des victimes », disent-ils.
Les échanges entre les deux partis : UPC et AGIR ensemble
Les récents événements du Burkina Faso sont marqués par la vie chère avec une hausse des prix sur presque tous les produits consommables ou pas. Selon Zéphirin Diabré, la guerre russo-ukrainienne a une répercussion sur les hydrocarbures à travers le monde. Qu’à cela ne tienne, il a interpelé les autorités de la transition à trouver des voies et moyens pour atténuer le fardeau du peuple. Étant donné que le Burkina Faso se trouve dans une période d’exception, il a émis le vœu que cela se termine dans des conditions meilleures pour le retour à l’ordre constitutionnel normal.
Le rôle et la participation des partis politiques dans la phase actuelle des évènements du Burkina Faso a été aussi l’objet des échanges entre les deux partis. « Nous sommes des acteurs engagés dans le sacerdoce, nous avons représenté le pays pendant des décennies pour la plus part d’entre nous.
Image indiquant le siège du Mouvement AGIR ensemble pour le Burkina Faso
Quoi que l’on puisse penser ou dire de nous, ça ne nous empêchera pas de continuer notre engagement politique non pas pour nous-mêmes mais pour la nation toute entière », a déclaré le chef de l’UPC. Le patron de AGIR a rassuré que les composantes politiques quelles que soient leur idéologie et philosophie continueront d’apporter leurs pierres de touche à la construction de l’édifice commun, le pays des hommes intègres.
Enfin les deux partis ont évoqué des aspects de coopération bilatérale entre eux. Tous deux estiment que le fait d’avoir cheminé ensemble dans des mouvements politiques et autres pourra les amener à un autre niveau. Ici la question est de savoir si cette coopération bilatérale naissante a pour finalité une union ou une alliance entre les deux partis.
Boubacar Diallo, président Mouvement AGIR ensemble pour le Burkina Faso
Cette première réplique de Diabré semble confirmer le doute des journalistes : « rien n’est exclu ». Sans répondre ni par l’affirmative ni par la négative il affirme : « nous sommes tous avertis qu’en matière de politique, on ne gagne jamais le combat seul. On a toujours besoin que des forces se mutualisent ».
Affaire à suivre !
Dofinitta Augustin Khan
Lefaso.net